Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/302

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À Monsieur Raynouard[1]
Secrétaire perpétuel de l’Académie française.
Paris, le 31 août 1817.
Monsieur,

Retenu par une légère indisposition, je ne puis avoir l’honneur d’aller moi-même vous témoigner ma reconnaissance de la faveur que l’Académie française a daigné me faire en accordant une mention honorable à la pièce n° 15 dont je suis l’auteur. Ayant appris que vous aviez élevé des doutes sur mon âge, je prends la liberté de vous remettre cy-inclus mon acte de naissance. Il vous prouvera que ce vers


Moi, qui…
De trois lustres à peine ai vu finir le cours


n’est point une fiction poétique.

S’il était encore temps de faire insérer mon nom dans votre rapport imprimé par ordre de l’Académie, ce serait augmenter infiniment la reconnaissance que je vous dois, et dont je vous prie d’agréer la preuve dans cette langue que vos encouragements me rendent si chère et qui doit, à tant de titres, vous l’être bien davantage encore.

J’espère de votre bonté, monsieur, que vous voudrez bien, après en avoir pris connaissance, me renvoyer mon acte de naissance rue des Petits-Augustins, n° 18.

Je vous prie d’agréer l’assurance du profond respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur,
Victor-Marie Hugo.
  1. Raynouard, auteur dramatique, historien et philologue, obtint en 1805 au Théâtre-Français un succès avec sa tragédie : Les Templiers.