Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/510

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que mes intentions n’ont pas été remplies, et que mon cher et pauvre frère attend toujours. Je m’empresse, monsieur, de m’adresser directement à vous et de vous faire savoir que j’ai toujours été prêt, quoique sans aucune fortune et chargé d’une famille de neuf personnes, à faire pour mon frère Eugène ce que l’administration de Saint-Maurice réclamait. Je serais charmé d’en causer avec vous, si vous en avez le loisir, le jour, l’heure et à l’endroit que vous me désignerez. Je voudrais aussi savoir si vous verriez toujours à ce que je visite mon frère les mêmes inconvénients qu’y voyait il y a sept ans M. Royer-Collard.


Je compte, monsieur, sur un mot de réponse de vous, et je vous prie d’excuser la peine que je vous donne et d’agréer l’assurance de mes sentiments distingués.

Paris, 23 janvier [1832].
Victor Hugo.
9, rue Jean-Goujon,
Champs-Élysées[1].


À Monsieur le général Louis Hugo[2].

Je t’écris, mon cher oncle, avec des yeux bien malades ; mais le plaisir que j’ai à t’écrire m’empêche de m’apercevoir de mon mal. J’ai reçu ta petite lettre et le mandat pour Martine qui te remercie bien.

Tu as peut-être appris par les journaux qu’un de mes enfants, mon pauvre gros Charlot, avait été malade du choléra. Dieu merci ! nous l’avons sauvé. Mais ta femme qui est mère, se figurera aisément les angoisses de la mienne. Nous espérons comme toi que l’épidémie n’atteindra pas Tulle, car nous serions bien inquiets de vous tous. Paris en est presque délivré.

Voici une nouvelle édition de mes romans que je t’envoie[3]. Tu recevras les autres volumes à mesure qu’ils paraîtront.

Eugène est toujours dans le même état. Ce pauvre frère souffre peu ou point, c’est le seul bonheur qu’un pareil malheur nous laisse. M. Esquirol

  1. Collection Louis Barthou.
  2. Inédite.
  3. Édition Renduel.