tine, le croiras-tu ? À cette époque j’ai pensé bien des fois à t’écrire… mais de jour en jour je retardais la lettre et puis quelque empêchement survenait.
Cela ne me surprend nullement.
Non, Christine, c’était très mal de ma part. Pauvre amie, par quelles angoisses tu as dû passer ! Il ne t’est pas resté de quoi vivre ?
Non.
Et pas d’enfants ?
Pas d’enfants non plus.
Alors rien ?
Pas même un deuil dans le cœur, un de ces chagrins qui absorbent.
Voyons, Christine, voyons, est-ce possible ?
Cela arrive parfois, Nora.
Seule au monde. Quel chagrin ce doit être pour toi !… J’ai trois superbes enfants, en ce moment tu ne peux pas les voir. Ils sont sortis avec leur gouvernante. Tu vas tout me raconter maintenant.
Tout à l’heure. Parle la première.