Page:Isis Copia - Fleurs de rêve, 1911.pdf/132

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tones des flots, et le crépuscule vient lentement, lentement… il baigne les collines et les pins ; il apporte à mon âme une augmentation de tristesse et me fait songer à la vie et à la mort…

Ô soleil, où t’en vas-tu ?

Dans ta capricieuse tournée à travers les mondes sans fin, où t’en vas-tu suivant le même chemin, allant toujours, toujours, toujours ?

Indifférent, infatigable, inlassable, tu vois chaque jour pleurer et sourire, mourir et naître, et tu continues à traîner ta chevelure resplendissante envoyant les mêmes rayons aux vivants comme aux morts. Plein de vie, l’homme te contemple aujourd’hui, demain il dormira dans le sein de sa mère la terre et ta lumière ira caresser les herbes funéraires qui frémissent sur son tombeau…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

C’est l’obscurité, c’est la nuit ; une nuit sombre, sans lune… et l’obscurité se fait dans mon âme…

Petite promenade solitaire et triste sur la route verte et mélancolique de Baabdat. Assise auprès de ma mère sous un couple de fiers pins, je regardais rêveusement la forêt de jeunes arbres, la forêt qui s’emplissait de mystère et qui murmurait à mes pieds ; la