Page:Isis Copia - Fleurs de rêve, 1911.pdf/45

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Ô Pyramides ! c’est alors
Que, levant ma tête pensive,
J’entends errer sur vos flancs forts
L’écho de quelque voix plaintive ;
Mais quoi ! serait-ce en votre sein
Qu’un orphelin pleure sa mère ?
Est-ce un hymne, est-ce une prière,
Est-ce un gémissement divin ?

Mais déjà revient le silence
Autour du grand monument noir.
Un temps — Mon cœur frémit, s’élance,
Plane avec la brise du soir…
Soudain les sons se font entendre,
Ô dieux ! mais d’où viennent-ils donc ?
Une douce harmonie y fond…
Est-ce de la voix d’Alexandre

Un écho ? de Napoléon
Est-ce le sabre qui miroite ?
Est-ce ta statue, ô Memnon,
Qui tombe en une vapeur moite ?
Est-ce le soupir d’un soldat
Défunt ? un cheval qui se cabre ?
Est-ce le craquement d’un marbre
Qui depuis des siècles gît là ?