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J’ai donné telle quelle cette description de Saïgon, à l’époque où la Cochinchine était dans son enfance. Nous le retrouverons bien changé un quart de siècle après.


Avant d’étudier la race Annamite, jetons un rapide coup d’œil sur les autres races Asiatiques habitant ce pays.

Races Asiatiques habitant la Cochinchine, autres que la race Annamite. — Ces diverses races sont représentées en plus ou moins grand nombre à Saïgon. D’ailleurs, cinq années de voyages continuels dans l’intérieur du pays m’ont donné l’occasion de les étudier toutes d’assez près. Réservons une mention spéciale à la race Chinoise, qui a la prééminence sur toutes les autres races étrangères, en nombre et en importance.

Hindous dits Malabars. — On trouve à Saïgon un certain nombre de natifs de l’Inde, désignés sous le nom générique de Malabars, le lieu habituel de leur provenance étant la côte de Malabar, Madras, Pondichéry, Bombay, etc. Les uns sont catholiques, d’autres Brahmanistes, mais la plupart sont Mahométans. Ils élèvent des bestiaux, conduisent les voitures, font les charrois et tiennent de petits magasins de détail, ou se font changeurs de piastres.

Les Mahométans ont construit une belle mosquée ; après le Ramadan, ils célèbrent leur Beiram et font par la ville une grande procession nocturne ; ils promènent, à la clarté de milliers de torches, un char immense.

Les remarques anthropologiques que je ferai plus loin sur les Indous coolies de la Guyane, s’appliquent à leurs congénères de Saïgon, et j’y renvoie le lecteur. Mais les Malabars de la Cochinchine sont plus grands et plus robustes, et leur type est beaucoup plus beau. Les uns ont amené de l’Inde des femmes ; les autres ont