Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le mousqueton de Karamoko. — On l’a bien vu pour les fils des principaux chefs élevés à Saint-Louis, à l’École des otages créée par Faidherbe. Une fois rentrés chez eux, ils se sont constamment montrés les ennemis les plus acharnés des Blancs. L’exemple de Karamoko, le fils de Samory, qui est venu à Paris où il a été reçu comme un fils de roi (singulière façon de rehausser notre prestige auprès des Noirs) nous en donne une preuve sans réplique. Il paraît qu’à son retour, son père lui envoya une escorte pour le recevoir avant l’entrée dans ses États. Karamoko revenait chargé de cadeaux du Gouvernement Français, notamment d’un mousqueton à répétition richement orné. Le chef de l’escorte, ayant osé sortir du rang, pour se présenter seul devant le fils du roi, Karamoko lui intima l’ordre de rentrer au plus vite à sa place, et comme le chef ne se pressait pas assez d’obéir, il lui envoya dans la tête une balle de son beau mousqueton. Après cela, il n’y a plus qu’à tirer l’échelle. Dans les derniers combats au Soudan de la colonne Archinard, Karamoko s’est montré notre ennemi le plus intraitable. Et cependant il n’a pas, comme les autres chefs Nègres, l’excuse de l’ignorance de notre puissance militaire. Il a vu tonner, au Camp de Châlons, des centaines de pièces de campagne et défiler une division de cuirassiers. Mon opinion au sujet du caractère des Noirs est absolument corroborée par celle du docteur Lota (Deux ans entre Sénégal et Niger).

Coutumes diverses et superstitions communes aux divers peuples du Sénégal. — Je ne me propose pas de décrire les diverses coutumes des divers peuples du Sénégal. Je me bornerai à signaler, en quelques lignes, les coutumes et superstitions communes, la circoncision des garçons, la façon d’ensevelir les morts en leur tournant la face vers l’Orient, le salut de la main sur le cœur