Page:Joseph Rosny - Firmin ou le Jouet de la fortune, 1798, II.djvu/139

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notre fuite, nous fûmes forcés d’interrompre notre voyage. Une ferme, située non loin d’ici, nous servit d’asyle. Mon épouse y perdit la vie en donnant le jour à un fils, dont, hélas ! j’ignore la destinée. Le sort qui s’acharnait à me poursuivre me força de m’exiler. J’errai pendant vingt ans à l’extrémité de la terre sans pouvoir rentrer dans ma patrie. À mon retour, je volai chez le laboureur à qui j’avais confié mon fils ; mais, par un nouveau malheur, ce vieillard n’était plus de ce monde…

Ici les pleurs de l’étranger redoublèrent : j’étais hors de moi ; j’éprouvais un pressentiment de l’évènement extraordinaire qui de-