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(No. 90.)
JOURNAL DE BRUXELLES

Décadi 30 Frimaire an VIII de la république française.
(21 Decembre 1799)

Nouvelles de Paris. — Diogène à Paris avec sa lanterne. — Résolution de la commission du conseil des cinq cents, qui ordonne la création de 150 millions d'inscriptions foncière. — Détails sur ce qui a précédé l'évacuation de la Hollande par les Anglais. — Révolution dans la république Ligurienne.

AVIS.

L’abonnement de cette feuille, qui paroît tous les jours très-exactement, est de 9 francs, par trimestre, pour Bruxelles, et 10 francs 50 centimes, franc de port, pour les départemens.


De Paris, le 26 Frimaire (17 decembre 1799).

Les registres d'acceptation et de non-acceptation sont déja ouverts dans Paris.

Beaucoup de nominations sont faites pour le jury constitutionnaire ; mais elles ne sont pas encore connues. On ajoute les noms de Fleurieu, Garat, Pléville-Lepelley à ceux que nous avons déja citès.

La constitution n'interdit nullement au premier consul le commandement des armées. Aussi, dit-on que, si Bonaparte ne parvenoit pas, pendant cet hiver, à décider la maison d'Autriche à accepter la paix qu'il lui offre, son intention est de se mettre au printems prochain à la tète des armées pour aller signer la paix au cœur de l'Allemagne.

Les commissaires américains qui viennent négocier avec la république française, sont arrivés à Lisbonne.

On mande de Tours que, depuis l'armistice conclu entre le général Hédouville et les chouans, ces derniers errent dans les communes, y propagent leurs principes et augmentent le nombre de leurs prosélites. C'est ce qui a eu lieu récemment dans la commune de Neuvi; les chouans sont venus, sous le voile de l'amitié, ont séduit plusieurs citoyens qu'ils ont emmenés avec eux.

Ils recueillent aussi de l'argent par tous les moyens possibles, notamment par les contributions qu'ils imposent militairement sur les acquéreurs des domaines nationaux.

Le duc de Portland a fait arrêter à Londres don Francisco, neveu de l'amiral Massaredo et quelques autres personnes venues avec lui de Lisbonne. Ils ont déja été interrogés.


LA LANTERNE DE DIOGENE.

Ces jours derniers, Diogène se promenoit dans les rues de Paris, et il présentoit sa Lanterne au visage de tous les passans. Diogène cherchoit un homme? ...

Qu'as - tu fait pour être un homme? disoit-il à chaque personne qu'il rencontroit. — J'ai fait le 10 août, le 31 mai, le 30 prairial. — Tu n'es qu'un démolisseur, tu n'es pas un homme.

Et toi? — J'ai travaillé à trois constitutions dont on s'est dégoûté. — Tu n'es qu'un sot. — J'ai prononce plus de cent discours à la tribune. — Tu n'es qu'un bavard. — J'ai su plaire à tous les partis. — Tu n'es qu'une girouette. — Il faut bien savoir céder à la force. — Tu n'es qu'un enfant.