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Page:Journal des femmes (5-15), 1841.pdf/282

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garçon, je l’aimais tout-à-fait comme un frère, et présentement que je sais mon sort, je l’aime encore mieux pour l’amour de son père, qui me fut si bon à moi, l’orphelin. »

Il y avait une tristesse si grave et si mesurée dans cette dernière parole de Charly, que sa mère tourna les yeux vers une petite vierge qui pendait dans un coin de leur pauvre chambre, comme l’appelant en témoignage de la valeur d’un tel enfant. Après quoi, pressant ses lèvres brûlantes contre l’oreille de son fils.

« Fais donc rentrer le pauvre ange qui joue depuis si long-temps avec la chèvre. »

Lui se leva, puis, quand il fut au seuil, il revint rêveur, et rendant à sa mère le portefeuille refermé sur le portrait, il lui demanda s’il pourrait le revoir une autre fois encore. Elle le lui passa pieusement au cou, lui disant de le garder toujours, car ajouta-t-elle avec un soupir profond, tu viens de l’acheter bien cher !

Mad. Desbordes-Valmore.
(La suite au prochain numéro.)



Destinée et Amélioration des Femmes.


2e article.


Nous avons établi que Dieu eût failli à ses propres œuvres si, en déposant l’humanité sur le sein de la femme, il ne l’eût pourvue que d’une intelligence inférieure à celle de l’être dont il la chargeait de cultiver, d’élever, de fortifier l’âme aussi bien que le corps. Mais pour que la vie ne s’éteignît pas sur la terre, il était indispensable que la mère, la compagne de l’homme lui fût supérieure par le dévoûment, et c’est pour cela que nous la voyons aspirer à l’amour et au sacrifice, comme celui-ci au pouvoir et à la liberté.

Sans doute nous devons croire que la puissance infinie a eu