Page:Julien Delaite - Essai de grammaire wallonne - Le verbe wallon, 1892 (partie 1) et 1895 (partie 2).djvu/80

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Remarquons, avant d’aborder les verbes irréguliers, que le wallon n’a pas confondu, comme l’a fait le français, le subjonctif présent et le subjonctif imparfait des verbes à forme inchoative de la troisième conjugaison. En effet, le français a la forme que je finisse pour ces deux temps. MM. Delbœuf et Rœrsch, dans leurs éléments de grammaire de la langue française, semblent admettre que la particule intercalaire inchoative a disparu au futur et au subjonctif imparfait. Ils écrivent, en effet, finirai comme sentirai, en soulignant irai, tandis qu’ils écrivent fin-iss-ais ; puis fin-iss-e au subjonctif présent et finisse au subjonctif imparfait. On pourrait conclure, de la conjugaison wallonne, que cette particule ne disparaît nulle part et que l’i dans finirai et dans finisse lui appartient en propre, puisqu’en wallon on a fin-ih-rè, fin-ih-ahe ([1]).

En est-il de même en français pour finisse (subj. imparfait.), par ex. ; en d’autres termes l’i appartient-il à la particule isc ou à la terminaison isse ? La contraction est si forte que je n’ose répondre à pareille question.

Verbes irréguliers.

Je renvoie, pour ces verbes, aux remarques faites à propos du parfait de l’indicatif.

Èsse (être) donne fouhe, fourihe, èstahe, et aussi sèyahe.

Aveûr (avoir) donne euhe (parfois eûye), eurihe, avahe.

Remarquons, ici comme plus haut, que h peut être remplacé par ss dans les formes précédentes.

Stürzinger signale encore une forme en ahîhe, ex. : vĕ̀yăhīh, qui se trouverait à Malmedy. Je crois qu’elle est assez spéciale et ne se trouve que là.

  1. Cette interprétation contrarierait un peu la théorie de la formation composée du futur. (Infinitif + flexion de avoir). Aussi verrais-je avec plaisir dans fin-ih-rè un idiotisme phonétique wallon.