Aller au contenu

Page:L'art d'être Jolie - 246.png

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La beauté du corps

La question du corset

Ce vêtement détestable, qui meurtrit les femmes et maltraite leur progéniture, n'annonce que des goûts frivoles. C'est une coquetterie de mauvais goût.

(NAPOLÉON.)

Il contient les forts, soutient les faibles, ramène les égarés.

(ENSEIGNE D'UN CORSETIER AU XVIIIe SIÈCLE.)

Une vieille querelle. — L'origine du corset. — Pour avoir trop bavardé. — Les « bricoles infâmes ». — Les adversaires du corset. — Ce qu'on peut dire pour sa défense. — Le choix du corset. — La gamme des corsets. — Tel corset, telle femme.

LA polémique au sujet du corset n'a jamais été si vive qu'aujourd'hui où cet accessoire de la coquetterie étant devenue la plus étroite des gaines, la Faculté part en guerre contre lui, tandis que la femme y trouve un surcroît de distinction et d'élégance.

D'où vient-il?

Le corset n'est pas d'hier. Les femmes grecques et romaines s'entouraient le corps de longues bandes soutenant les seins, en linge très fin ou — quand elles étaient riches — en résille d'or. Cette coutume dura toute l'antiquité.

En France, sous Charlemagne, les corsages devinrent de véritables fourreaux cousus sur le corps et si serrés qu'ils remplissaient le rôle actuel de nos corsets.

Mais c'est au XIIIe siècle qu'apparurent véritablement les « cottes » ou robes de dessous, serrées par une ceinture allongeant la taille et fort étouffantes. Une légende rapporte qu'à cette époque un boucher appliqua le corset pour la première fois à sa femme, comme instrument de torture, en punition de sa loquacité. D'autres maris, dit-on, firent de même. Mais les femmes ne voulurent pas céder et, petit à petit, en s'y habituant, par esprit de contradiction, firent du corset un accessoire de toilette qu'elles enjolivèrent à qui mieux mieux.

— 246 —