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Au XIVe siècle, les corsets prirent plus d'ampleur, toujours ajustés à la taille et munis de manches. On en fabriquait, pour cérémonie, de merveilleux, de drap d'or et de fourrure.

Au XVIe siècle, dans les « barguines », sortes de corsages en forme d'entonnoirs garnis de fil de laiton, on plaça, pour la première fois, des buses au-dessous de la poitrine et au beau milieu, pour la tenir plus droite. Une ordonnance de 1541 tenta de les supprimer; les prédicateurs tonnèrent contre ces « bricoles infâmes » et l'aumônier de la Reine assura que « celles qui le revêtaient portaient le diable en croupe ».

Il soutient les faibles et contient les forts.

Mais Catherine de Médicis importa d'Italie les « corps » ou corsets à buse et baleines juxtaposées. Ils devinrent de véritables cuirasses métalliques qui faisaient abominablement souffrir. Sous Henri IV, le corset devint grotesque par la façon exagérée dont on le busquait par le bas. Le « corps » revint à la mode sous Louis XIV, où les jeunes filles qui le portèrent mettaient même un collier de fer recouvert de velours noir pour redresser leur tête.

Mme de Maintenon favorisa les « corps » en faisant donner toutes sortes de privilèges à leurs fabricants. Ils étaient pourtant terriblement rigides, et c'est à eux qu'il faut attribuer les vapeurs si fréquentes à cette époque.

Sous Louis XV, pour la première fois, les corsets se lacèrent. Jean-Jacques Rousseau et Buffon firent campagne contre eux : on diminua la longueur du buse et le nombre des baleines.

Avec la Révolution, le « corps » fut réduit a quelques minces baleines et prit le nom officiel de « corset ». Il disparut sous l'Empire. Mais, en 1814, il reprit ses droits et fit fureur. Toutes les femmes voulurent en avoir.

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