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Page:L'art d'être Jolie - 249.png

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inférieurs, dont le poids atteint 7 à 8 kilogr. Comment maintenir cette masse sans le corset ? Il est la nécessité imposée par le costume moderne.

Indispensable aux femmes très fortes, il contient l’excès d’opulence de leur corsage. Sans lui, pas de correction possible dans la toilette d’une grosse femme. N’est-il pas indispensable aussi à la femme très maigre ? Sans son secours, elle ne peut non plus avoir bonne tenue et semble déhanchée.

On n’a qu’à donner au corset assez d’élasticité et de flexibilité pour assurer le bien-être de celle qui le porte et laisser toute liberté, c’est-à-dire toute grâce, à ses mouvements. La taille ondule, se balance comme un roseau, s’incline sous le vent et ne nous afflige pas par sa raideur. Il a gardé du XVIIIe siècle cette grâce qui fait des tailles féminines comme de véritables tiges de fleurs !

Court ou long ?

Le corset ne devrait être baleiné que dans le dos et sur le devant. Le coutil est bien rigide, le satin est préférable. Le rêve serait la peau de daim Il y a des corsets charmants de tulle grec pour l’été et des corsets caoutchoutés s’élargissant à volonté.

En principe, le corset court est préférable au long. Montant trop haut sous les bras, il fait des épaules hautes, ce qui est laid. Descendant trop bas, il allonge le buste disgracieusement, diminue les jambes, détruit l’harmonie des proportions. Le corset court de hanches, au contraire, laisse toute souplesse à la démarche.

La mode moderne pourtant impose ces longues gaines qui font ressembler à un automate. Les petits corsets ne sont plus de mode. Ils sont trouvés laids, rococo, en contravention avec l’esthétique féminine actuelle.

Aux bustes délicats d’aujourd’hui, il faut une cuirasse, une armure. Les courbes les plus esquises, les rondeurs les plus menues veulent être chastement emprisonnées, les tailles effilées veulent s’effiler davantage encore, les hanches timidement se dissimulent.

Une ligne serpentine, onduleuse, une fine et longue silhouette, voilà l’idéal moderne. — 249 —