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Éducation.

Résolu, Que le comité ne s’assemblera qu’à la réquisition du président ou du vice-président, qui ne pourront requérir telle assemblée que sur la demande qui leur en sera faite par écrit par deux membres du dit comité.

Résolu, Que les remercimens de cette assemblée sont dûs à Messire Gaulin, prêtre, en reconnaissance de son assistance à former l’établissement de la susdite École.

Lesquelles résolutions ont été signées des personnes présentes à la dite assemblée.

L’Assomption, le 12 Avril, 1825. »


Utilité des Journaux Scientifiques et Littéraires par rapport à l’Instruction.


Si l’on me permet de parler de moi-même, je dirai que c’est à la lecture de journaux de l’espèce ci-dessus que je dois principalement d’avoir fait un cours d’étude régulier. Dès l’enfance, je fus curieux d’apprendre ; mais peut-être au désir de l’instruction se mêlait-il toujours quelque chose d’étranger. À l’âge de sept à huit ans, ma plus grande ambition était d’être enfant de chœur ; et pour le devenir, je désirais d’apprendre à lire, parceque, selon ce qu’on m’avait fait entendre, c’était là une condition sine quâ non. Un peu plus tard, lorsque j’eus appris à lire, écrire, &c. être écolier au collège me semblait à peu près le comble du bonheur. Mais au désir d’apprendre davantage que je devais, en grande partie, à quelques livres qui m’étaient tombés sous la main, se joignait le goût pour l’habit bleu uniforme des écoliers du collège, leurs jeux, leurs promenades en corps, &c. Cependant, ce désir ardent d’entrer au collège, auquel mes parens, qui demeuraient loin de la ville, n’avaient pu se conformer, parceque payer pour moi une pension eût été une chose à peu près audessus de leurs moyens, ce désir ardent, dis-je, s’éteignit peu à peu ; tellement qu’à quelque tems de là, mon père m’ayant demandé si je désirais encore d’aller au collège, je lui donnai à entendre que je trouvais le chemin trop long, sans m’informer s’il avait l’intention de me l’accourcir. Un peu plus tard, étant chez un oncle, et ne pensant plus au collège, il me tomba sous la main un tome des Journaux de Trévoux. On sait que ces journaux contenaient des extraits et la critique des différents ouvrages qui se publiaient alors. Je lus tout ce que je pus, ou crus pouvoir comprendre, dans ce volume, avec une avidité et un plaisir presque indiscibles. La lecture d’un autre tome des mêmes journaux me fit éprouver les mêmes sensations. Alors renaquit tout mon premier penchant pour l’étude, mais sans aucun mélange de motifs étrangers. Ce n’étaient plus ni le surplis ni la ceinture qui me charmaient ; c’était le savoir, uniquement le savoir, dans l’intention pourtant d’en faire, quand je l’aurais acquis, un usage convenable. Il me semblait que si je ne parvenais pas à me mettre au fait des sciences dont il était parlé dans mes deux vo-