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p. 3, dans des vers contre les désordres de l’état, dit :

Mirez vous icy, ducs et roys,
Qu’en la fin n’ayez le sourdois,
Et s’en la guerre allez tel erre,
Seurs soyez que vous perdrez terre :
Car bien payer acquiert amis,
Mal payer acquiert ennemis.

[« Quant je vous enquis sourdois Tout ce que dis par mon gabois. » (Fabl. II, f. 114.)]

Sourdon. [Coquillage, sorte de bucarde: « Sur la grande nécessité des Rochelois (pressés par la famine), le havre fut rempli d’une monstrueuse quantité de sourdons et pétoncles. » (D’Aub. Hist. t. II, p. 53.)]

Sourdre. 1o  Sortir de terre, en parlant des eaux douces ; monter, en parlant de la mer : « Liqueur sourdante d’icelle fontaine. » (Rab. V, p. 194.) — « Eurent…. beaucoup à souffrir aucuns, pour la mer qui sourdoit, et venoit souvent en plusieurs logis. » (J. Chartier, Hist. de Charles VII, p. 188.) — 2o  [Se lever, se redresser : « Il se leva sur pied et battit tant madame qu’elle ne se pouvoit sourdre. » (Louis XI, 39e nouvelle.)] — « Que l’on se mette derrière un buisson, et tendre son arc, et empoigner sa sayette… et se mettre à genoulx, et quant les bouffées de vent viennent, l’en se doit sourdre, et… se la beste viande, …on la doit avecques la bouffée de vent approuchier. » (Mod. fol. 81.)

Lors de crier pas ne m’achoise
Quant les las merchiez fui veant
A peine me sours en séant.
Mes autre chose ne poi fere,
Fors souspirer, crier, et brere,
Que toute la force oi perdue. (Ms. 7218, f. 280.)

3o  En fauconnerie, faire lever, faire partir devant soi : « Ainçois que (le faucon nouvelet) se amalisse d’aller après l’autre (le faucon hautain) qu’on lui sourde les oyseaulx… et s’il prent l’oisel, donne luy à manger emmi la poitrine… » (Mod. f. 64.) — 4o S’élever dans l’air, en fauconnerie :

Le vol d’un héron bien montant
Est-ce point chose deduiant
Qui monte hault jusques aux nues,
Le faucon lui fait des venues,
Et par derrière, et par devant,
Ainsi vont ensemble sourdant
Que l’on ne scet que tout devient. (Mod. f. 149.)

5o  S’élancer, apparaître : « Si se mist à chemin par devers le chastel, et n’eust gueres allé avant, quant il veit sourdre ung chevalier armé de toutes armes, appareillé de la jouste, qui venoit contre luy, à grant randon. » (Percef. v, V, f. 59.)

A tant lor vint dire une espie
Que lor gent estoit despartie ;
Les viles aloient ardant,
Querant proie, vilainz prenant,
Donc sourstrent Normanz d’un vantel :
Avant firent, avant Neel…. (Rou, p. 206.)

6o Descendre de: « Tant cum aulcun soit qui demourger qui du genre masculin sourge. » (Coût, de Nonn. en vers, f. 38.) — 7o Prendre son origine, surgir, se produire: « Par lesqueles guerres


moult de mauls et de violenses sourdirent. » (Froiss. III, p. 331.) — « Mieux valoit que il laissast aler aucune cose dou sien que plus grans mauls en sourdissent. » (Id. VII, 483.) — « Ne puissent cy après sourdre aucuns débats, procès, ou differens. » (Mat. de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 663.) — 8o Retirer : « Puis sourdent la corde plommée, et tirent à eux le filé, si est le loutre pris. » (Mod. fol. 59.) — 9o Lever, ôter : « Nous, laditte main de mondit seigneur qui mise avoit estée en iceux heritaiges et possessions… avons source et levé, sourdons et levons à plain, au prouffit desdittes religieuses, prieuse et convent de Saint-Loup… » (1402. Sentence de main-levée en faveur des religieuses de Saint-Loup ; L. C. de D.)]

Sovre. [Sur : « Chi rex eret à cels dis sovre pagiens. » (Eulalie.)]

Soure. Troupeau de porcs : « Si un herde de besles armelines, soure de porcs ou troupeau de bestes est repris sous un mesme paistre, il n’y a qu’une amende. » (Coul. Gén. t. II, p. 886.) — [« Lesquelx gens d’armes prindrent une soure de porcs, de laquelle s’en adira un porc. » (JJ. 173, p. 68, an. 1424.)]

Sourement. [ Sûrement : « Passez les porz trestut sourement. » (Rol. v. 790.)]

Sourfait. Outrage, sacrilège ; Charlemagne apprenant que les Sarrazins s’étoient emparés du St Sépulcre et l’avoient profané :

La nuit se couça l’emperere,
Mais là ne pot de son cuer rere
Le grant auni, et le sourfait
Que del sepucre avoient fait
Turc, et Sarrasin, et paien. (Mousk. p. 261.)

Sourgé. Fraîchement rasé. (Oudin.)

Sourgeon. [Petit jet d’eau, surgeon : « Suivez les (fleuves) jusques à leur source, ce n’est qu’un petit sourgeon d’eau à peine recognoissable. » (Mont. v. II, p. 349.)]

Sourget. [Surget : « Puis l’en recousl à sourget. » (Ménag. t. II, p. 5.)]

Sourgeter, gieter. [Héberger : « Item des houliers, des houlieres, des banis, des banies ; que nulz soit si hardis qu’il les herbert ne sourgiet en leur maison. » (Liv. rouge d’Abbeville, art. 4.) — « Andrieus Lesquos et Leurenche sa femme ont forjuré le ville… pour larrons qu’il sourgetoient et herbergeoient en leur maison. » (Id. f. 95, an. 1288.)]

Sourgir. [Surgir: « Les dames sourgent de toutes pars, De courroux et d’ire enflammées. » (Lai d’Ignaurès.) — « La royne advertie comment en ce port sourgeoit le beau et pompeux convoy de vos vaisseaulx. » (Rabel. Pantag. IV, p. 36.)]

Sourgon. [Source: « Une fontaine qui rendoit vin blancq et vin vermeil par plusieurs sourgons. » (Froissart, XVI, p. 208.) — « Li vrais sourgons d’amours. » (Id. Poës. I, p. 350, v. 82.) — « De sourgons, » de plein jet. (Id. p. 352, v. 159.)]

Sourhaucher. [Accroître, augmenter : « L’en-