Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/386

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mens qu’une hache de pierre fort mal faite, quelques petits morceaux de la même matière en forme de coins, un maillet de bois et des coquillages ou des fragmens de corail. Pour polir leurs bâtons à jeter et les pointes de leurs lances, ils se servent des feuilles d’une espèce de figuier, qui mordent sur le bois presque aussi fortement que la prêle dont nos menuisiers font usage. Ce doit être un travail bien long que de construire avec de pareils instrumens même une de leurs pirogues telles que je viens de les décrire. Cette opération paraîtra absolument impraticable à ceux qui sont accoutumés à l’usage des métaux ; mais le courage persévérant surmonte presque toutes les difficultés ; et l’homme qui fera tout ce qu’il peut faire produira certainement des effets qui surpasseront beaucoup la borne qu’on assignait à ses forces.

» Les pirogues ne portent jamais plus de quatre hommes. Si un plus grand nombre a besoin de traverser une rivière, l’un de ceux qui sont venus les premiers est obligé de retourner chercher les autres. Cette circonstance nous fit conjecturer que le bateau que nous vîmes pendant que nous étions mouillés dans la rivière de l’Endeavour était le seul du voisinage. Nous avons quelques raisons de croire qu’ils se servent aussi de pirogues d’écorce dans les endroits où ils en construisent de bois, car nous trouvâmes, sur une des îles sur lesquelles ils avaient pêché de la tortue,