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toujours de vue les derniers Portugais, et les deux autres, marchant dans la même distance, prenaient garde aux signaux dont on était convenu avec la première bande, pour avertir lorsque les Portugais s’arrêteraient ou changeraient de route. Nous trouvâmes quelques petites montagnes qui nous causèrent beaucoup de peine à traverser. Pendant tout le jour, nous ne pûmes découvrir qu’un puits, dont l’eau était si saumâtre, qu’il fut impossible d’en boire. Un signal de la première troupe ayant fait juger en même temps que les Portugais s’étaient arrêtés, on ne douta pas qu’ils n’eussent rencontré de bonne eau, et cette espérance nous fit doubler le pas. Cependant tous nos efforts ne purent nous y faire mener l’ambassadeur avant le soir. Nos gens nous déclarèrent que les Portugais n’avaient pas voulu nous attendre, sous prétexte qu’il n’y aurait aucun avantage pour nous à souffrir la faim et la soif avec eux, et qu’ils nous serviraient plus utilement en se hâtant de marcher, pour se mettre en état de nous envoyer des rafraîchissemens.

» À cette triste nouvelle, le premier ambassadeur fit assembler tous les Siamois qui étaient restés près de lui. Il nous dit qu’il se sentait si faible et si fatigué, qu’il lui était impossible de suivre les Portugais ; qu’il exhortait ceux qui se portaient bien à faire assez de diligence pour les rejoindre, et que les maisons hollandaises ne pouvaient être éloi-