Page:La Nature, 1878, S2.djvu/242

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tude. Des amas de nuées se découpaient dans l’atmosphère, le petit aérostat, suspendu au milieu d’une éclaircie, prenait l’aspect d’une sphère opaline, traversée par les rayons solaires ; le spectacle était plein de magnificence (Voir la gravure ci-contre). Pendant près d’une heure l’aérostat libre ne cessa de planer presque absolument stationnaire, à 1 200 mètres environ au-dessus de la cour du Carrousel. Vers six heures trente minutes, un nuage de pluie apparut à l’horizon, les courants aériens se formèrent et entraînèrent enfin les voyageurs dans la direction de l’est. Ils traversèrent quelques nuages d’un incomparable aspect, et atterrirent heureusement à sept heures quarante-cinq minutes du soir dans le voisinage de Ferrières, au milieu d’une averse torrentielle qui se mit à tomber subitement.

La troisième ascension libre a été entreprise le 27 août par M. Powell, l’un des plus jeunes membres du Parlement britannique, accompagné de son jeune neveu, âgé de seize ans. Après une traversée de deux heures de durée, les voyageurs prirent terre à treize kilomètres au delà de Meaux.

Un quatrième voyage aérien a été exécuté dans d’excellentes conditions le lundi 2 septembre. D’autres ascensions libres vont encore prochainement s’exécuter dans l’enceinte du ballon captif, nous en entretiendrons nos lecteurs quand elles offriront quelques circonstances dignes d’être enregistrées.

Gaston Tissandier.

La suite prochainement. —