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LA GUERRE DE COURSE

nous a dit : les ennemis feront tant, qu’ils m’obligeront à bombarder quelques-unes de leurs meilleures villes ».

Ce furent les Malouins, eux-mêmes, qui se chargèrent de la réponse à faire aux Anglais, car le nombre des prises, rentrées dans le port, s’éleva à 69, pendant les deux dernières années de la guerre.

L’une de ces expéditions intéressante par sa rapidité, est celle que fit, en 1696, Alain Porée, un corsaire célèbre.

Sorti de Saint-Malo, le 21 février, sur le St-Esprit (300 tonneaux, 36 canons), il se trouvait, huit jours après, à 52 lieues d’Ouessant, en compagnie de la Gaillarde.

Il prend d’abord, une flûte d’Amsterdam, nommée le Neptune, venant des Canaries, qu’il fait convoyer à Nantes. Le 12 mars, dans les mêmes parages, il capture un bâtiment anglais, la Providence, qu’il envoie à Brest.

Avant la fin du mois, il rencontre trois navires portugais, qui allaient à Londres et sur lesquels il embarque les prisonniers qu’il a, à son bord, et qui l’embarrassent.

Au commencement d’avril, à 10 lieues d’Ouessant, il prend un grand bâtiment anglais qui avait déjà été capturé deux jours au-