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LA GUERRE DE COURSE

bienveillance et d’estime, tout à fait distinguées ».

Plus tard, dans des circonstances analogues, le Roi témoigna, encore, sa satisfaction à du Guay Trouin, en l’interrompant par un de ces mots, non seulement gracieux, mais grandioses, qui lui étaient propres. Parlant d’un de ses vaisseaux, du Guay Trouin disait : « J’ordonnai à la Gloire de me suivre ». « Elle vous fut fidèle », dit aussitôt le Roi, en souriant[1].

Elle lui fut, en effet, toujours fidèle, mais en le privant, parfois, du nécessaire, car, à différentes reprises, et notamment en 1710, son traitement, sa pension, ne lui étaient pas payés, et ne lui permettaient pas de faire face à une situation pécuniaire fortement embarrassée.[2]

Lui, de même, restait fidèle à cette seule gloire des armes, à laquelle il avait tout sacri-

  1. Cité par Henri Malo. Introduction de la Vie de Monsieur du Guay-Trouin.
  2. Lettre de du Guay-Trouin au comte de Pontchartrain : « J’ai honte dans le temps présent, de vous représenter que depuis que je suis capitaine de vaisseau, je n’ai pas reçu deux mois d’appointements, que la pension dont le Roi m’a honoré n’a pas été payée. etc. ». Citée par Henri Malo, dans la Vie de Monsieur du Guay-Trouin.