au milieu des étrangers, une âme qui a son amour ? Voient-elles le moment où le bonheur commençait, où l’on pense « C’est pour toujours… » ? Évoquent-elles les chaleurs de Venise, le verre d’eau froide au café des Esclavons, le bruit doux du bateau qui partait pour Fusine ? Et plus loin, dans leur enfance, se rappellent-elles l’aurore et ses chants d’oiseaux ? les couchers du soleil rouge, qui en août tombait d’aplomb sur les vignes de Montreux ?
Imaginent-elles les doux endroits de la terre qu’elles ne connaîtront jamais ? les futures jeunes filles qui trembleront d’espoir sous le pesant feuillage, où des insectes phosphorescents font la lumière, dans un beau soir des Baléares ?
Imaginent-elles l’arrivée au port de Malaga, par un ciel orange et vert, les quais encombrés d’ardeur, lourds de goudron et de vins, et le plaisir pour les belles voyageuses, dans