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ET LES ŒUVRES DE LOUISE LABÉ.


résulte uniquement du rapprochement qu’il a fait des vers de Louise Labé avec ceux d’Olivier de Magny. De ce rapprochement a jailli la lumière, lumière si intense qu’elle le dispensait, lui et son ami Turquety, de chercher à s’éclairer autrement.

Ils n’ont pas songé que le même travail de rapprochement fait sur les vers d’un autre poète de la région aurait donné le même résultat, et que telle strophe de Pontus de Tyard, de Mâcon, et de Guillaume de la Taysonnière, de la Dombe, peut, aussi bien qu’une strophe d’Olivier de Magny, être une réponse à Louise Labé.

Avoir une thèse préconçue et vouloir la prouver avec les hémistiches d’un poète ou les lignes d’une inscription, c’est le péché mignon de bien des chercheurs. Ce fut celui de M. Blanchemain, qui de très bonne foi, je n’en doute pas, en est arrivé à des affirmations de ce genre : « L’image de Castianire — une des nombreuses adorées d’Olivier de Magny — placée en tête de ses Amours, en 1553, ressemble en plus jeune au portrait de Louise Labé fait, en 1555, par Woeiriot. » Ces deux gravures n’ont rien de commun.

J’ai eu l’occasion de discuter ailleurs très longuement la thèse de M. Blanchemain, et l’on retrouvera, dans les Notes, quelques-uns des principaux arguments de détail qui doivent lui être opposés. D’ailleurs toute cette argumentation est devenue inutile : l’histoire ingénieusement échafaudée sur le passage à Lyon de Jean d’Avanson, se rendant à Rome avec Olivier de