Page:Lafon - L’Élève Gilles, 1912.pdf/222

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teur égale formaient une masse que dominait l’antenne oscillante d’un peuplier carolin ; je faisais de celui-ci le berger du troupeau paisible, le guetteur en correspondance avec l’horizon lointain, les régions hautes où passent les brises, les étoiles qui, dans le ciel lavé, brillaient plus vivement. Il semblait moins que les autres arbres tenir à la terre, et frémissait avant eux à l’approche de l’ombre, de la pluie ou des vents ; les autres n’étaient, à ses pieds, qu’une foule attentive qui, lorsque son alarme la troublait, commentait, en l’amplifiant, la nouvelle reçue du danger.

L’espace libre sur nos têtes laissait voir Véga, les deux Chariots, la Polaire, Cassiopée et les autres signes étranges du ciel.