Page:Lafon - L’Élève Gilles, 1912.pdf/223

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Nous eûmes une grande abondance de fruits dont, à chaque repas, s’orna notre table. Les prunes tombaient sur le sol du verger, et leur pulpe où je mordais était chaude dans le jour, et glacée et plus douce, il semblait, au matin. Les fourmis les mangeaient jusque sur l’arbre ; bientôt les filles de Gentil les vinrent toutes cueillir en de rondes corbeilles qu’elles emportèrent à deux, un bras pendant, la démarche alourdie. La récolte fut vendue au marché, mais Segonde avait prélevé sa dîme, et l’odeur des confitures enveloppa mon réveil un matin. Il y eut aussi des abricots couleur de rose et piqués de feu, et des pêches que ma tante cueillait avant leur maturité dernière, pour les ranger sur la desserte de la salle à manger déjà pleine de leur