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époussetait. Les branches d’un Catalpa s’appuyaient aux persiennes mi-closes, par où filtrait un jour vert. Il y avait un prie-Dieu de velours devant un bénitier, près du lit ; une couronne de mariée, sous globe, ornait la cheminée ; au mur pâlissait la photographie d’un groupe de jeunes filles en résille et qui souriaient. Je sus parmi elles retrouver ma cousine ; son visage long s’offrait de trois-quarts avec un regard droit qui en accusait l’expression d’inquiétude. Ma tante trouvait que j’avais dans les yeux quelque chose de sa fille, et me le répéta en passant un linge sur le cadre. Au-dessus de la commode une étagère vitrée contenait quelques livres dont je déchiffrai les titres dédorés. C’étaient pour la plupart de pieux ouvrages tels que le Froment des élus ; il s’y ajoutait des romans de jeunes filles : Le journal de Marguerite, Marguerite à vingt ans et d’autres plus connus, Ivanhoë, Graziella, Les Martyrs. Ils me tentèrent moins qu’un fort volume de journaux reliés, dont les images m’attirèrent et que