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je demandai d’emporter. Sous la couverture étaient des romances copiées à l’encre violette ; je reconnus leurs paroles que ma mère chantait quelquefois, lorsque j’étais seul avec elle :

Tout le long, le long du ruisseau,
Lucas marchait auprès de Rose…


et une autre encore que je préférais à celle-ci, à cause du refrain :

Attendez qu’ici-bas
Leurs beautés soient écloses ;
Laissez mourir les roses,
Ne les effeuillez pas !

Je montrai ces pages à ma tante qui sourit, acheva d’essuyer la cheminée, ferma la fenêtre et descendit avec moi.

Je feuilletai, le reste du jour, le gros livre un peu piqué et qui sentait la moisissure. Il donnait des gravures de mode où les dames portaient de larges jupes et de petits chapeaux ; des recettes, des modèles d’ouvrages, et encore un roman qu’il fallait suivre de semaine en semaine. Un rébus terminait chaque nu-