Page:Lafon - L’Élève Gilles, 1912.pdf/244

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Je la revis deux fois encore. Elle savait mille jeux et trouvait moyen d’en inventer d’autres, ou de les renouveler si bien qu’on ne se lassait pas de les recommencer selon sa fantaisie. J’étais, devant une collection de cailloux, le joaillier dont elle marchandait les pierres précieuses ou, dans les allées de l’enclos, le guide qui la menait à la découverte ; elle se plaisait en outre à me faire deviner d’après ses seuls gestes, à quel métier se rapportait la besogne qu’elle paraissait accomplir. Mais, à ces jeux-là, nous en préférions un autre qui nous divertissait fort : assis près d’elle sur le banc, je lançais au galop un attelage imaginaire que j’excitais de la voix, et qui nous menait rapidement vers les