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jocelyn.

» Et l’on me rapporta de la grotte, éperdue,
» Et mourant d’une mort que j’ai trop attendue… »

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Elle se tut ; ses dents grinçaient ; puis reprenant :
« Vous savez qui je fus, jugez-moi maintenant ! »
Sur sa couche incliné, l’œil au ciel, les mains hautes,
Je la bénis du cœur, et j’entendis ses fautes.
Quand elle eut achevé, je lui dis quelques mots
Tout étouffés de pleurs, tout brisés de sanglots,
Où l’accent altéré de ma voix trop émue
À son oreille encor la laissait inconnue.
Je cherchais dans mon cœur ces trésors de pardon
Dont pour la dernière heure un Dieu nous a fait don ;
Puis avant de verser l’innocence à son âme :
« Vous en repentez-vous de ces péchés, madame ?
» Je tiens sur votre front l’indulgence en suspens ;
» Dieu n’attend que ce mot. – Oh ! oui, je me repens
» De tout ce que mon cœur reproche à ma pensée,
» De mes jours prodigués, de ma vie insensée,

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» De ce temps en soupirs pour du vent consumé :
» Je me repens de tout, hors de l’avoir aimé !
» Et si devant ce Dieu mon amour est coupable,
Que dans l’éternité sa vengeance m’accable !
Je ne puis m’arracher du cœur, même aujourd’hui,
Le seul être ici-bas qui m’ait fait croire en lui ;