Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 4.djvu/464

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
463
NOTES.

NOTE TROISIÈME

(DEUXIÈME ÉPOQUE. — Page 131.)

Devant l’abîme ouvert que ces eaux ont fendu,
Mon pied cloué d’horreur s’arrête suspendu…

L’auteur s’est évidemment inspiré ici de la vue de ce magnifique torrent qui descend du lieu appelé le Désert, au village des Échelles. Mais la poésie ni le pinceau n’atteindront jamais à la sublime horreur de ces chutes d’eau qui se sont creusé un lit tortueux dans la pierre, souvent à une profondeur de quarante pieds. Il arrive fréquemment qu’elles percent le rocher, au lieu de le franchir. Des ponts naturels se forment, ainsi, donnant passage aux bergers ou aux chasseurs de chamois. Quand ces ponts s’écroulent sous le choc des eaux ou des avalanches, les habitants des chalets restent séparés du monde jusqu’à l’été. Il y a plusieurs de ces ponts écroulés dans cette partie des Alpes.



NOTE QUATRIÈME

(DEUXIÈME ÉPOQUE. — Page 133.)

Ces pics aériens m’ont rapproché de vous ;
Je vous vois seul à seul, et je tombe à genoux…

Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en donnant ici quelques pages empreintes de la grandeur pittoresque et religieuse des Alpes. Ce sont deux fragments empruntés à un livre charmant et élevé, aux Lettres de voyage de M. Amédée Bourgeois, jeune écrivain distingué, né, comme Laurence,

Sur les bords orageux de la mer de Bretagne.

Jocelyn a le vol de l’aigle : il plane sur les hauts lieux. M. Amédée Bourgeois reste à terre : musa pedestris. Il donne les détails de ce paysage d’ensemble, le commentaire de ces vers de Joce-