Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/265

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Mugissent de plaisir, et, pressant leurs pas lourds,
Frottent leurs bruns naseaux sur le sol de velours.
Sautant de leur cavale à l’inculte crinière
Qu’enivrent l’air plus tiède et l’odeur printanière,
Les pâtres étourdis, voleurs de nids d’oiseaux,
Tressent à leurs captifs des prisons de roseaux.
Le chien jappe aux jarrets de la génisse blonde,
Le groupe des chevreaux s’éparpille à la ronde ;
Et là-bas, au soleil, s’étend, calme et serein,
Et dort le taureau noir luisant comme l’airain.