Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/324

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Mais tout prend forme et vie au soleil qui se lève ;
Je sens de mon chaos jaillir un monde entier.

J’entends une parole et non plus un murmure ;
Aux flancs noirs des ravins coule à flot le vrai jour.
Ton cœur m’a fait connaître, éclairant la nature,
L’infini qui se cache aux esprits sans amour.

Mon cœur, à moi, s’y renouvelle
Dans ces bois que tu fais chérir ;
Alerte comme l’hirondelle,
J’y sens mes ailes se rouvrir.

Je retrouve, en ces lieux tranquilles,
Tous mes joyaux les plus prisés ;
Je n’ai rien laissé dans les villes,
Sinon les fers que j’ai brisés.

A tes côtés, sur les bruyères,
Je m’agenouille avec émoi ;
Comme s’il cueillait mes prières,
J’y sens Dieu s’incliner vers moi.

Loin des hommes, plus tu m’entraînes
Vers ces sommets couronnés d’or,