Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/374

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Avec moins de bruit ses longs flots ruissellent.
Au soleil levant les faux étincellent.

Vois là-haut frémir nos fiers bataillons !
La liberté souffle et grossit la trombe ;
Sur chaque berceau, près de chaque tombe,
Drus comme les blés dans nos verts sillons,
Ils germent du sol nos fiers bataillons.

La faux dans tes mains vaut mieux que l’épée,
Montagnard fidèle aux mœurs des aïeux !
Dans l’auguste foi, dans l’honneur pieux,
Ainsi que ton cœur sa lame est trempée.
La faux dans tes mains vaut mieux que l’épée.

Ton marteau sonore a battu l’acier ;
Le grès du rocher près du flot l’aiguise,
La hampe de frêne est faite à ta guise ;
Présente la pointe au sanglant coursier.
Ton marteau sonore a battu l’acier.

Rustiques faucheurs, l’escadron se brise
Sur vos rangs pressés comme une forêt.
Frappez des chevaux le nerveux jarret ;
Rustiques faucheurs qu’un soldat méprise,
Fauchez plus avant, l’escadron se brise !

Les hauts cavaliers tombent lourdement