Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 1, A-Am.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

|| Fertilité, fécondité : Un pays d’abondance. Répandre dans les diverses contrées la fertilité et l’ abondance. (La Bruy.) Un fleuve majestueux et bienfaisant porte paisiblement dans la ville l’abondance qu’il a répandue dans les campagnes. (Mass.)

Réprimez, d’une main avare et difficile.
De ce terrain fécond l’abondance inutile.
Voltaire.

Grenier d’abondance. Magasin très-vaste et rempli de grains, que l’on tient en réserve pour les années de disette ou par précaution administrative.

— Grande quantité de mets, bonne chère : Je m’accommode également du grand monde et de la retraite, de l’abondance et de la frugalité. (Le Sage.)

— Se dit, dans les colléges, du vin mêlé de beaucoup d’eau, que l’on sert à table aux pensionnaires : Nous ne sommes plus ici au collége et vous n’êtes plus maître d’étude : en avant, marche ! j’ai faim et j’ai hâte d’oublier l’abondance. (L. Ulbach.)

— Fig. Abondance de cœur, Plénitude de sentiment, épanchement affectueux : Il faudrait que sa bouche parlât selon l’abondance du cœur, c’est-à-dire qu’elle répandit sur le peuple la plénitude de la science évangélique et les sentiments affectueux du prédicateur. (Fén.) Ils ont quelquefois des moments où la vérité leur échappe d’abondance de cœur. (Mass.) L’abondance de cœur rend tout supportable. (Dufresny.) || Parler d’abondance, Parler sans préparation, improviser Je les habituerais plusieurs fois la semaine à parler d’abondance sur un sujet donné. (La Harpe.) En Italie, les prédicateurs parlent assez communément, d’abondance. (Marmontel.) Il n’y a que les sujets pathétiques sur lesquels il soit possible de parler d’abondance. (Marmontel.)

— Littér. Affluence de mots et de tours heureux pour exprimer les nuances des idées, des sentiments et des images ; facilité d’élocution, richesse d’expressions : L’abondance n’est pas toujours la marque de la perfection des langues. (Bouhours.) Il y a dans le style une abondance qui en fait la richesse et la beauté. (Marmontel.) L’abondance du style suppose l’abondance des sentiments et des idées. (Marmontel.) C’est un ouvrage qui, par la solidité et l’abondance de l’instruction, se fait pardonner sans peine. (Fontenelle.) Les termes de ma langue ne venaient plus se présenter à mon imagination avec la même abondance qu’auparavant. (Volt.)

Souvent trop d’abondance appauvrit la matière.
Boileau.
Fuyez de ces auteurs l’abondance stérile.
Boileau.

— Myth. Corne d’abondance, Corne remplie de fleurs et de fruits, qui est le symbole qu’on donne pour attribut à diverses divinités mythologiques, telles que Cybèle, Cérès, etc., auxquelles l’antiquité païenne attribuait la production des biens de la terre.

— Ces mots, corne d’abondance, font souvent la matière d’une épigramme d’assez mauvais goût, que l’on dirige contre les maris trompés :

Jean, l’an passé, fit sa femme d’Hortense ;
Chez lui, depuis, on roule sur l’argent,
Et chacun dit qu’en la prenant
Il a trouvé la corne d’abondance.
Cité par Salentin (de l’Oise).

— Prov. Abondance de biens ne nuit pas, On accepte encore, par mesure de prévoyance, une chose dont on a déjà une suffisante quantité.

D’abondance, loc. adv. De plus, en outre : Ajoutez d’abondance que, parmi les artistes, je trouvais des hommes instruits. (Marmontel.) Remarquons d’abondance que la comtesse se plaît avec mon maître. (Marivaux.) || Cette locution est famil. et très-peu usitée aujourd’hui.

En abondance, loc. adv. Abondamment, en grande quantité : Le bananier ne peut croître, même dans son climat, lorsqu’il n’a pas d’eau en abondance. (B. de St-P.)

Syn. : Abondance (Parler d’). Abondance (Parler avec). Le premier signifie improviser, parler sans préparation ; le second signifie parler avec facilité, en donnant à ses idées tous les développements convenables.

Syn. Abondance, aisance, opulence, richesse. Les richesses sont les ressources qu’on a à sa disposition : On estimerait peu les richesses, si elles ne donnaient à la vanité le plaisir d’avoir ce que les autres n’ont pas. (Stanislas.) L’abondance résulte de l’affluence de toute sorte de biens : Ensuite Mentor me faisait remarquer la joie et l’ abondance répandue dans toute la campagne d’Égypte. (Fén.) L’aisance permet de se procurer les commodités de la vie : À Genève l’aisance du plus grand nombre vient d’un travail assidu, d’économie et de modération, plutôt que d’une richesse positive. (J.-J. Rouss.) L’opulence consiste dans une grande et brillante fortune : Crassus balançait le crédit de Pompée par une opulence énorme. (Roll.)

Syn. Abondance (En), abondamment, amplement, etc. V. Abondamment..

Antonymes. Défaut, dénûment, détresse, disette, famine, indigence, insuffisance, manque, misère, pauvreté, pénurie, rareté.

Épithètes. Honnête, heureuse, agréable, joyeuse, précieuse, grande, ample, riche, fastueuse, superflue, importune, stérile.

ABONDANCE, divinité romaine souvent représentée sur les médailles, tenant à la main une corne renversée. On la confond quelquefois avec Cérès.

ABONDANCE, ch.-lieu de cant. (Haute-Savoie), arrond de Thonon ; pop. aggl. 126 h. — Pop. tot. 1,446 h.

ABONDANT (a-bon-dan) part. prés. du v. Abonder : La France abondant en richesses territoriales, en vin, en blé, en huile, en fourrage, n’a rien à envier aux autres nations. (Journ.)

ABONDANT, ANTE adj. (a-bon-dan, an-te — rad. abonder). Qui renferme avec abondance : Une campagne abondante en pâturages. (Fén.) Les pays du Nord sont les plus abondants en mines de fer. (Buff.) Le Languedoc et la Provence sont deux pays abondants en herbes odoriférantes. (A. Martin.) || Fertile, qui produit en abondance : Un pays abondant. Une terre, une mine abondante. C’est le Seigneur qui me nourrit ; rien ne me manquera, il m’a établi dans un abondant pâturage. (Chateaub.) || Qui est en grande quantité : Les fruits des arbres, les légumes de la terre, le lait des troupeaux, sont des richesses abondantes. (Fén.) Un enfant qui vient de s’ébattre, et dont le corps croît, a besoin d’une nourriture abondante. (J.-J. Rouss.) La femelle du chameau produit un lait abondant. (Buff.)

— Fig. Riche en idées, fécond en expressions ; Style, orateur abondant. Les esprits abondants voient tout ce qui est à l’entour de leur objet. (Nicole.) Le sujet est abondant, mais je serai succinct. (La Harpe.) Saint Ambroise est le Fénelon des Pères de l’Église latine ; il est fleuri, doux, abondant. (Chateaub.)

— Arithm. Nombre abondant, Celui dont les parties aliquotes prises ensemble forment un tout plus grand que ce nombre ; ainsi 12 est un nombre abondant, parce que ses parties aliquotes 6, 4, 3, 2, 1, donnent 16.

D’abondant, loc. adv. presque inusitée. Outre cela, de plus.

Et d’abondant, la vache de ma femme
Nous a promis qu’elle ferait un veau.
La Fontaine.

ABONDE s. f. (a-bon-de — de abonder). La principale des fées bienfaisantes, qui, suivant nos ancêtres, venaient la nuit dans les maisons et y apportaient toutes sortes de biens.

ABONDÉ, ÉE (a-bon-dé) part. pass. du v. Abonder. Accompagné de l’auxiliaire être, s’empl. en parlant d’une somme accessoire ajoutée à une autre : Le tout sera abondé des trois pour cent pour la caisse des invalides. La solde des ouvriers est abondée de suppléments déterminés par arrêtés.

ABONDEMENT s. m, (a-bon-de-man — rad. abonder). Suraddition : Abondement des sommes payées à titre de frais de conduite et de rapatriement.

ABONDER v. n. ou intr. (a-bon-dé — lat. abundare ; formé de ab, de ; unda, onde ; ce qui marque proprem. affluence d’eau, et, par ext., abondance de toutes choses). Affluer, arriver en grande quantité : Les eaux de vingt rivières abondent dans ce fleuve. Chaque matin, les produits des pays environnants abondent à la halle de Paris. Chamillard passait deux mois à Courcelles, où toute la province abondait. (St-Simon.) Tyr semble être la reine de toutes les mers, les marchands y abondent de toutes les parties du monde. (Fén.) Je fus honoré dans cette maison distinguée, où toute la noblesse du pays abondait. (Marmontel.) || Produire, posséder en grande quantité ; être fertile en : Cette rivière abonde en poisson. Cette province abonde en blés, en vins, en soldats, en gens d’esprit. (Acad.) Avant que Socrate eût toué la vertu, la Grèce abondait en hommes vertueux. (J.-J. Rouss.)

Chacun pour l’exalter en paroles abonde.
Boileau.
En beaux raisonnements vous abondez toujours.
Molière.


|| Se trouver en grand nombre, en grande quantité : Le bien abonde en cette maison. (Acad.) Seigneur, que vos faveurs abondent où vos châtiments avaient abondé ! (Mass.) La grâce abonde où le péché avait abondé. (Mass.) Tout abondait dans son camp. (Volt.) Les poëtes de la nouvelle école abondent en une espèce de vers dont Rotrou a comme donné le type. (Ste-Beuve.)

Depuis que la richesse entre ses murs abonde.
Corneille.
Où le délit abonde, abonde le remède.
J.-B. Rousseau.
Et malheureusement ce qui vicie abonde.
Piron.

— Se construit quelquefois avec de : Les hommes abondent de biens. (La Bruy.)

D’ignorance et d’erreur toute la terre abonde.
Bertaut.
Dans les faux biens dont sa misère abonde.
J.-B. Rousseau.
……La terre abonde
De ces gens brillant au caquet.
Le Noble.

Abonder dans le sens de quelqu’un, Se ranger à son opinion, être de son avis : Vous avez si bien parlé que j’abonde entièrement dans votre sens. L’homme véritablement éloquent sait faire abonder dans son sens tous ceux qui l’écoutent. || Abonder dans son sens, Tenir à son propre sentiment, croire que l’on a toujours raison ; ne point céder à l’opinion des autres : Dans la véritable raison, personne n’ abonde en son sens, chacun fait taire sa propre raison. (Fén.) Je ne sais si tout ce que je vous dis vaut la peine que vous le lisiez : je suis loin d’abonder dans mon sens. (Mme de Sév.) Toute tête abonde en son sens. (Lamotte.) C’est le défaut de la plupart des hommes, et de ceux qui se piquent d’être spirituels, d’abonder dans leur sens. (Fléch.) Il dépend de moi de ne point abonder dans mon sens, de ne point croire être plus sage que tout le monde. (J.-J, Rouss.) C’est toujours le plus inepte qui abonde le plus dans son sens. (Marmontel.) || Malgré la multiplicité des exemples, ce sens a vieilli, et paraît être particulier au xviie et au xviiie siècle.

— Jurispr. Ce qui abonde ne vicie pas ou ne nuit pas, Ce qui est de trop n’empêche pas la validité d’un acte, d’une procédure.

— v. a. ou tr. Augmenter, excéder, dépasser Abonder la somme de trois pour cent pour la caisse des invalides.

— Anc. législ. Abonder plus grande somme, Exagérer le prix d’un héritage, pour en tirer frauduleusement une somme plus forte.

ABONNABLE adj. (a-bo-na-ble — rad. abonner). Qui peut s’abonner, qui est susceptible de s’abonner. En style de journaux, on appelle matière abonnable les abonnés en expectative.

ABONNAGE s. m. (a-bo-na-je — rad. abonner). Anc. jurispr. Convention par laquelle on rachetait à un prix déterminé une redevance incertaine. || Droit qui se payait en vertu d’un abonnage.

ABONNANT (a-bo-nan) part. prés. du v. Abonner : Des personnes s’abonnant à un journal.

ABONNATAIRE adj. (a-bo-na-tè-re — rad. abonner). Qui est concédé par abonnement : La gestion abonnataire a d’ailleurs l’immense avantage d’intéresser le gérant à la bonne exécution du service. (Journ.) L’écueil de la gestion abonnataire est dans le mode de transformation que subit le blé pour devenir panifiable. (Journ.)

ABONNÉ, ÉE (a-bo-né) part. pass. du v. Abonner : À frais communs, et à peu de frais, nous étions abonnés pour nos lectures avec un vieux libraire. (Marmontel.) Vous aimez la musique ? — Si je l’aime ? Malepeste ! je suis abonné à l’Opéra. (Le Sage.) L’armature solide du corps de notre ami lui fait souvent du tort près des dames abonnées aux journaux de modes. (Gér. de Nerval.) Il était abonné au Conservatoire de musique. (G. Sand.)

— Subst. Celui, celle qui a pris un abonnement : Un émissaire de l’enfer a trouvé l’invention de distribuer, chaque matin, à vingt ou trente mille abonnés, une feuille où se lit tout ce que le monde dit et pense. (P.-L. Cour.) Ces feuilles n’ont été ni brûlées ni dispersées ; les abonnés prenaient la peine de les recueillir. (Mme de Genlis.) Ces Circassiens parlaient comme des abonnés du Constitutionnel et du Journal des Débats. (Th. Gaut.) Quel est ce monsieur ? — C’est un abonné de l’Opéra-Comique. (Scribe.) Après cette observation, Luizzi se posa commodément dans son fauteuil, comme un abonné de cabinet de lecture à qui l’on a envoyé la nouvelle, le conte ou le roman à la mode. (Fr. Soulié.) Ah çà ! les abonnés n’ont pas l’air d’arriver en colonne serrée, je vais quitter le poste. (Balz.)

Je vous trouvais le front d’un pâle journaliste
Qui de ses abonnés voit décroître la liste.
Andrieux.
… Tous les mois j’adresse une énigme au Mercure
Voilà pourquoi sans doute il a tant d’abonnés.
Vigée.

— Féod. Serf qui, par privilège ou par achat, avait obtenu que ses prestations, tailles et servitudes fussent modérées, et souvent même changées en une somme fixe d’argent.

ABONNEMENT s. m. (a-bo-ne-man — rad. abonner). Convention, marché qui se fait à prix fixe, ou moyennant une souscription généralement payée d’avance, pour recevoir un journal, assister à des spectacles, à des fêtes, etc. Prendre, faire un abonnement, des abonnements. Refuser, payer, continuer, cesser, renouveler un abonnement. Payer par abonnement. Les comédiens de Grenade m’écrivirent pour me proposer d’entrer dans leur troupe, et pour me faire connaître que la proposition n’était pas à rejeter, ils m’envoyèrent un état de leurs frais journaliers et de leurs abonnements. (Le Sage.) Nous avons dix-sept abonnements à différents journaux. (Balz.) || Convention à prix fixe pour l’acquittement d’une taxe, d’une redevance. || Marché à forfait de quelques industriels avec certaines administrations de chemins de fer pour les transports qu’ils auront à opérer sur leurs lignes.

— Féod. Convention d’un seigneur avec un serf, par suite de laquelle ce dernier cessait d’être taillable et corvéable à merci.

— Fig. Convention temporaire : L’aumône persistante ne fait pas de ses dons un abonnementavec le malheur, mais une dette toujours acquittée et toujours renaissante. (Villem.)

Antonyme. Désabonnement.

Encycl. Fin. Le gouvernement prélève les contributions par abonnement lorsqu’il substitue un droit fixe au droit variable qu’il pourrait exiger. Il y a trois sortes d’abonnements : l’abonnement individuel, pris par un seul débitant ; l’abonnement par corporation, qui engage solidairement tous les débitants d’une commune, et l’abonnement général, dont se charge la commune tout entière. L’abonnement est autorisé en France pour la vente en détail des vins, cidres, poirés et hydromels, pour la fabrication des bières dans les villes de 30,000 âmes au moins, pour l’entrée sur les vendanges dans les communes vignobles, pour les voitures publiques de terre et d’eau à service régulier, pour la navigation intérieure, les bacs et les passages d’eau, pour le sel marin et la redevance des mines, pour les frais de casernement et de lits militaires à la charge des communes ; enfin en matière de timbre pour les départements, communes ou établissements publics qui émettent des actions, et pour les sociétés ou compagnies d’assurances qui font des polices.

On donne aussi le nom d’abonnement à une allocation fixe du gouvernement aux préfets et sous-préfets pour frais de bureau et d’administration.

ABONNER v. a. ou tr. (a-bo-né — du verbe simple bonner, ou, directement de bonne, forme ancienne de borne. Abonner a d’abord signifié au sens propre borner, limiter ; il s’est dit ensuite au fig. pour fixer à un certain taux, évaluer ; établir la limite de certaines conventions ; traiter à un prix convenu d’une redevance, d’un impôt ; vendre ou acheter, pour une somme déterminée, un droit sujet à variation par sa nature. De là au sens général actuel du mot abonner, acheter un droit, une jouissance, moyennant une somme, un prix d’abonnement fixé, la transaction était facile et naturelle). Prendre un abonnement pour un autre, au nom d’un autre : Abonnez-moi à ce journal. Je vous ai abonné à cette Revue.

— On a dit d’une manière analogue : Abonner une province à cent mille écus, c’est-à-dire percevoir sur elle cent mille écus pour ses impositions, ses taxes, ses redevances.

— Féod. Abonner une rente, L’aliéner. || Abonner un hommage, Le changer en quelque autre devoir.

S’abonner, v. pr. Prendre un abonnement pour son propre compte : Cet employé s’abonnait hardiment à une feuille de l’opposition. (Balz.) Le public qui s’abonne à un journal ou qui l’achète a droit à tous les genres d’information que la loi autorise et que l’usage consacre. (G. de Cassag.) Ceux-là s’abonnaient au spectacle et lorgnaient les femmes du monde. (F. Soulié.)

— Fig. et fam. Hanter, fréquenter, habituellement :

Vive notre tuteur ! Sa maison est très-bonne ;
À sa table, à ses vins, volontiers je m’abonne.
Alexandre Duval.

— Convenir de payer une somme fixe pour une taxe, une redevance annuelle.

— Fig. S’attacher à suivre les opinions de ; se faire, devenir le partisan de : S’abonner à quelques rédacteurs est bien plus utile que s’abonner à quelques journaux. (Journ.) || S’assujettir, se soumettre à : Ainsi l’on s’abonne à vivre pendant dix ans avec un homme qui, pendant tout ce temps, sera privé des attributs sans lesquels on a prétendu qu’il ne pouvait pas remplir sa mission de mari. (Dupin aîné.)

… Je m’abonne à cent coups d’étrivière,
À me jeter la tête en bas dans la rivière,
Si jamais je souscris à cette indignité.
Chabanon.

Antonymes. Désabonner, se désabonner.

ABONNI, IE (a-bo-ni), part. pass. du v. Abonnir : Vin abonni, abonni dans une cave. Enfant abonni par une sage éducation.

ABONNIR v. a. ou tr. (a-bo-nir — rad. bon). Rendre bon, rendre meilleur : Les caves fraîches abonnissent le vin. (Acad.)

— Poterie. Faire sécher la terre à demi.

— Neutralem. Devenir bon, devenir meilleur : Le vin abonnit dans la cave. (Acad.) || Se dit aussi des personnes : C’est un vieux pécheur, il n’abonnit point en vieillissant. (Acad.)

S’abonnir, v. pr. Devenir bon, devenir meilleur : Les fruits s’abonnissent en mûrissant. (Acad.) Le vin du pays est blanc, fort agréable ; il s’abonnit à chaque vendange. Cet homme s’abonnit tous les jours depuis qu’il hante les honnêtes gens. (Danet.) Nous allons avoir une furieuse querelle à soutenir en arrivant chez nous ; il n’y faut arriver que demain…. les affaires criminelles s’abonnissent en vieillissant. (Dancourt.)

ABONNISSANT (a-bo-ni-san) part. prés. du v. Abonnir : Le bien est comme l’eau de senteur, qui dans un vaisseau net se conserve longtemps, abonnissant toujours, et qui dans un vase souillé se corrompt et se perd aussitôt. (Chapelain.)

ABONNISSEMENT s. m. (a-bo-ni-se-man — rad. abonnir) : Action d’abonnir, de s’abonnir ; état de ce qui s’est abonni. Vieux mot. On dit plutôt aujourd’hui bonification ou amélioration.

ABOR s. m. (a-bor). Géogr. Peuple de l’Inde, qui vit dans les hautes vallées de l’Inde anglaise.

ABORD s. m. (a-bor — de à et bord). Mar. Action d’aborder, de prendre bord sur une côte, dans un port : Nous avons tenté l’abord inutilement. (Acad.) À notre abord dans l’île, nous fûmes attaqués. (Trév.) L’abord était