Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 1, A-Am.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Plutarque parle d’une lettre d’Alexandre à Aristote, dans laquelle le conquérant dit : Tu as eu tort de publier tes traités acroamatiques. Acroamatique, acroatique, sont les synonymes de ésotérique, intérieur (enseignement intérieur de l’école), et le contraire de exotérique, extérieur, destiné au public. || Livres acroatiques, Livres dans lesquels les poëtes anciens traitaient des matières sublimes ou cachées, qui ne pouvaient être comprises que des adeptes.

ACROBALISTE s. m. V. Acroboliste.

ACROBAPHE ou ACROBAPHTE adj. (a-kro-baf, ba-fte — du gr. akron, extrémité, baphè, tache). Entom. Se dit d’un genre d’insectes qui ont une tache au bout de l’aile.

ACROBATE s. (a-kro-ba-te — du gr. akron, extrémité ; bainò, je marche). Celui ou celle qui danse sur la corde : La pauvre acrobate fut précipitée d’une hauteur de trente mètres. (Journ.) Il revint en courant sur le tronc arrondi d’un jeune érable, avec une adresse qui eût fait honneur à un acrobate de profession. (G. Sand.)

— Fig. Se dit, en littérature, en politique, etc., de ceux qui, ne prenant pas leur profession au sérieux, cherchent à éblouir, à frapper par des procédés qui sortent de l’ordinaire : La plupart des critiques actuels sont des acrobates qui font des tours pour gagner leur vie. (Balz.) || Se prend toujours en mauv. part.

ACROBATICON s. m. (a-kro-ba-ti-kon). Sorte d’échafaudage que les anciens Grecs construisaient, dans les siéges, pour dominer la place et observer ce qu’y s’y passait. C’était le scansorium des Romains.

ACROBATIQUE adj. (a-cro-ba-ti-ke — rad. acrobate). Qui concerne les acrobates, qui est fait à la manière des acrobates : Mon éducation acrobatique, qui développait ma vigueur, mon agilité, mon adresse, lui paraissait préférable à la stérile éducation universitaire qu’il avait reçue. (E. Sue.) Lorsque le théâtre des Funambules eut substitué le vaudeville et le mélodrame aux exercices acrobatiques, un comique d’un autre genre y acquit une réputation toute spéciale ; c’est Debureau. (Journ.)

— Mécan. Se dit des machines qui servent à soulever des fardeaux.

ACROBATISME s. m. (a-kro-ba-tiss-me — rad. acrobate). Néol. Profession, métier d’acrobate : Nous avions devant les yeux le Mathusalem de l’acrobatisme, patriarche des funambules. (Th. Gaut.)

ACROBOLISTE ou ACROBALISTE s. m. (a-kro-bo-liss-te — du gr. akrobolistès, qui lance de loin). Antiq. gr. Cavalier qui engageait le combat. Il était armé de traits.

ACROBRYE s. f. (a-kro-brî — du gr. akron, sommet ; bruò, je bourgeonne). Bot. Groupe de végétaux dont l’accroissement a lieu uniquement par le sommet de la plante.

ACROBUSTITE s. f. (a-kro-buss-ti-te — du gr. akrobustia, défaut de circoncision). Vétér. Inflammation du fourreau chez les animaux, et particulièrem. chez le cheval, le mouton et le chien.

— Méd. On a aussi donné ce nom à l’inflammation du prépuce chez l’homme.

ACROCARPE adj. (a-kro-kar-pe — du gr. akron, sommet ; karpos, fruit). Bot. Se dit des mousses dont la fructification a lieu à l’extrémité des rameaux.

— s. f. pl. Bot. Subdivision de la famille des mousses.

ACROCENTRE s. m. (a-kro-san-tre — du gr. akron, sommet ; kentron, pointe). Bot. Section du genre centaurée, comprenant une trentaine d’espèces que l’on cultive dans les jardins de botanique.

ACROCÉPHALE s. m. (a-kro-sé-fa-le — du gr. akron, sommet ; képhalè, tête). Bot. Genre de plantes herbacées, appartenant à l’Inde et à Madagascar.

ACROCÉRAUNIENS (Monts), c’est-à-dire monts exposés à la foudre. Chaîne de la Grèce occidentale, en Épire. On les nomme aujourd’hui monts de la Chimère. Leur versant occidental présente des précipices affreux, des pics élevés et sombres, un sol aride.

ACROCÈRE s. m. (a-kro-sè-re — du gr. akron, sommet ; keras, corne). Entom. Genre de diptères vésiculeux très-petits, et qui habitent les lieux aquatiques.

ACROCÉRIDE adj. (a-kro-sé-ri-de — rad. acrocère). Qui ressemble à un acrocère.

— s. m. pl. Entom. Famille de diptères, ayant pour type le genre principal acrocère.

ACROCHÈTE s. f. (a-kro-kè-te — du gr. akron, sommet ; chaitè, crin). Entom. Genre d’insectes diptères que l’on trouve au Brésil.

ACROCHIRISME s. m. (a-kro-ki-riss-me — du gr. akron, extrémité ; cheir, main). Chez les anciens Grecs, exercice gymnastique dans lequel on luttait à la force du poignet et des doigts, sans engager d’autres parties du corps.

ACROCHIRISTE s. m. (a-kro-ki-riss-te — rad. achrochirisme). Lutteur qui s’exerçait à l’acrochirisme.

ACROCHORDE s. m. (a-kro-kor-de — du gr. akrochordòn, verrue). Erpét. Genre de reptiles ophidiens non venimeux, dont toutes les parties du corps sont revêtues d’écailles ayant l’apparence de verrues.

ACROCHORDON s. m. (a-kro-kor-don — du gr. akron, extrémité ; chordè, corde). Méd. Maladie de la peau, qui consiste en une espèce de verrue portée sur un pédicule de longueur et de grosseur variables. Ainsi nommée, parce qu’étant retenue à la peau par un filet délié, elle semble pendre comme une corde.

ACROCHORISME s. m. (a-kro-ko-riss-me — du gr. akron, sommet ; choros, danse). Ant. gr. Danse qui consistait à écarter vivement les bras et les jambes en les agitant.

ACROCINE s. m. (a-kro-si-ne — du g. akron, pointe ; kineò, je meus). Entom. Genre d’insectes coléoptères, tribu des lamiaires.

ACROCOME s. m. (a-kro-ko-me — du gr. akron, sommet ; komè, chevelure). Bot. Genre de palmiers, ainsi nommé à cause de l’élégante masse de feuilles qui couronne sa tige. || Adj. Épithète qu’Homère donne aux Thraces, parce qu’ils portaient une touffe de cheveux au sommet de la tête.

ACRODACTYLE s. m. (a-kro-dak-ti-le — du gr. akron, sommet ; daktulos, doigt). Ornith. Face supérieure des doigts d’un oiseau.

ACRODICLIDE s. m. (a-kro-di-kli-de — du gr. akron, sommet ; diklis, idos, porte à deux battants). Entom. Genre d’insectes ichneumoniens, de l’ordre des hyménoptères.

ACRODYNIE s. f. (a-kro-di-nî — du gr. akron, sommet ; odunè, douleur). Méd. Maladie épidémique dont le symptôme le plus saillant est un fourmillement douloureux ayant son siége le plus souvent aux pieds, et plus rarement aux mains : L’acrodynie sévit à Paris en 1828 et 1829.

Encycl. Des engourdissements, des fourmillements, des élancements se faisant sentir aux mains et aux pieds, et s’accompagnant d’une perversion ou d’une diminution de la sensibilité de ces parties, la contracture, la paralysie et l’amaigrissement des membres, un trouble variable des fonctions digestives, consistant le plus souvent dans une diarrhée opiniâtre, une irritation plus ou moins vive de la conjonctive, un œdème partiel ou général peu douloureux, des éruptions diverses la peau : telle est, en quelques mots, la description des symptômes de l’acrodynie. On a cherché la cause de cette maladie dans la mauvaise qualité des aliments, pain, vin, eau, sel, lard, pommes de terre, etc. Le traitement qu’on doit lui opposer est jusqu’ici fort incertain.

ACROGÈNE adj. (a-kro-jè-ne — du gr. akron, sommet ; genos, naissance). Bot. Nom que M. Lindley donne aux acotylédones, parce que ces plantes croissent surtout par le sommet : Les plantes acrogènes étaient à leur maximum de développement dans les terrains paléozoïques. (L. Figuier.)

— Minér. Se dit d’un cristal qui dérive d’un rhomboïde par des décroissements sur les angles et les bords supérieurs.

ACROGYRE adj. (a-kro-ji-re — du gr. akron, sommet ; guros, cercle). Bot. Se dit des fougères dont les fruits sont couronnés par un anneau.

ACROL s. m. (a-krol). Syn. de acroléine. V. ce mot.

ACROLÉATE s. m. (a-kro-lé-a-te — rad. acroléine). Chim. Nom générique des sels formés par la combinaison de l’acide acroléique avec une base. Les acroléates sont souvent désignés sous le nom d’acrylates.

ACROLÉINE s. f. ou ACROL s. m. (a-kro-lé-i-ne — de acer, aigre, âcre, et oléine). Chim. Liquide incolore, dont la vapeur irrite au plus haut point les yeux et les voies respiratoires. C’est ce corps qui constitue la vapeur âcre et irritante que la chaleur développe sur les graisses et les huiles grasses. L’acroléine s’obtient par la distillation d’un mélange de glycérine et d’acide phosphorique anhydre.

ACROLÉIQUE adj. (a-kro-lé-i-ke — rad. acroléine). Chim. Se dit d’un acide qui se produit par l’oxydation de l’acroléine. On prépare l’acide acroléique en faisant réagir l’acroléine et l’oxyde d’argent ; il se forme de l’acroléate d’argent qui, traité par l’acide sulfhydrique, donne de l’acide acroléique. L’acide acroléique, appelé encore acide acrylique, est un liquide limpide, d’une odeur acide, agréable, semblable à celle du vinaigre.

ACROLÉPIS s. m. ( a-kro-lé-piss — du gr. akron, sommet ; lepis, écaille). Foss. Genre de poissons fossiles de la famille des sauroïdes.

ACROLITHE s. f. (a-kro-li-te — du gr. akron, extrémité ; lithos, pierre). Antiq. Statue de bois, dont les extrémités étaient en pierre ou en marbre.

ACROLOGIE s. f. (a-kro-lo-jî — du gr. akron, sommet ; logos, discours). Philos. Recherche des premiers principes, ou de l’absolu.

— Paléog. Sorte d’écriture hiéroglyphique dans laquelle les idées sont rendues au moyen d’objets dont le nom commence par la même lettre que ceux qu’on veut exprimer : L’acrologie est un système burlesque, qui n’a aucun fondement raisonnable. (Suppl. acad.) Il y a des écrivains qui prétendent expliquer les hiéroglyphes par l’acrologie. (Suppl. acad.)

ACROLOGIQUE adj. (a-kro-lo-ji-ke — rad. acrologie). Qui a rapport à l’acrologie : Système acrologique.

ACROLOPHE s. m. (a-kro-lo-fe — du gr. akron, sommet ; lophos, aigrette). Entom. Genre d’insectes lépidoptères de la famille des nocturnes.

ACROMIAL, ALE, AUX adj. (a-kro-mi-al, a-le, ô — rad. acromion). Anat. Qui appartient à l’acromion : Artère acromiale. Ligaments acromiaux.

ACROMIO-CORACOÏDIEN, ENNE adj. (a-kro-mi-o-ko-ra-ko-i-di-ain — de acromion et coracoïde). Se dit d’un ligament tendu transversalement entre l’apophyse coracoïde et l’acromion.

ACROMIO-HUMÉRAL adj. et s. m. (a-kro-mi-o-u-mé-ral — de acromion, et du lat. humerus, épaule). Se dit d’un muscle qui va de l’acromion à l’humérus, et qu’on appelle aussi deltoïde.

ACROMION s. m. (a-kro-mi-on — du gr. akron, extrémité ; òmos, épaule). Anat. Apophyse qui termine la partie supérieure de l’omoplate, et qui s’articule avec la clavicule.

ACROMONOGRAMMATICUM s. m. (a-kro-mo-no-gram-ma-ti-komm — du gr. akron, extrémité ; monos, seul, et gramma, lettre). Littér. anc. Genre de composition poétique dans lequel chaque vers commençait par la dernière lettre du vers précédent.

ACROMPHALE s. m. (a-kron-fa-le — du gr. akron, bout ; omphalos, ombilic). Anat. Extrémité du cordon ombilical qui tient au nombril de l’enfant.

ACRON, médecin d’Agrigente (Sicile), vivait au temps de la grande peste qui ravagea l’Attique (vers 429 av. J.-C.). Il eut, dit-on, le premier l’idée de faire allumer de grands feux pour chasser le fléau.

ACRON (Hélénius), scoliaste latin de la fin du ive siècle, a laissé sur Horace un commentaire précieux pour l’étude de ce poëte (publ. à Milan, 1474).

ACRONE adj. (a-kro-ne). Bot. Se dit d’un ovaire qui ne s’élargit point à la base.

ACRONYCTE s. f. (a-kro-nik-te — du gr. akronuktos, qui se montre au commencement de la nuit). Entom. Genre d’insectes de l’ordre des lépidoptères, famille des nocturnes.

ACRONYQUE adj. (a-kro-ni-ke — du gr. akros, extrême ; nux, nuit). Astron. Se dit d’une étoile ou d’une planète, lorsqu’elle est du côté du ciel opposé au soleil. Le lever d’un astre est acronyque lorsqu’il a lieu quand le soleil se couche.

ACROPATHIE s. f. (a-kro-pa-tî — du gr. akron, extrémité ; pathos, souffrance). Pathol. Douleur à l’extrémité d’une partie quelconque du corps.

ACROPATHIQUE adj. (a-kro-pa-ti-ke — rad. acropathie). Pathol. Qui concerne l’acropathie.

ACROPÈRE s. f. (a-kro-pè-re — du gr. akron, sommet ; péra, sac, poche). Bot. Genre d’orchidées vandées, voisin du genre maxillaire.

ACROPHORE s. m. (a-kro-fo-re — du gr. akron, sommet ; pherò, je porte). Bot. Genre d’aspléniacées, établi sur une plante de Java.

ACROPODE s. m. (a-kro-po-de — du gr. akron, sommet ; pous, podos, pied). Hist. nat. Côté supérieur du pied des oiseaux.

ACROPODIUM s. m. (a-kro-po-di-omm — du gr. akron, extrémité ; pous, podos, pied). Archit. Plinthe basse et carrée qui supporte une statue et fait souvent corps avec elle.

ACROPOLE s. f. (a-kro-po-Ie — du gr. akros, élevé ; polis, ville). Antiq. Partie la plus élevée des cités grecques, et qui servait de citadelle : L’acropole d’Athènes. Les acropoles pélasgiques les mieux conservées et les plus considérables sont celles de Mycènes et de Tirynthe. || Employé absolum., ce mot sert toujours à désigner l’acropole d’Athènes : La rapidité des transports a fait de tels progrès, qu’on peut aller en sept jours du Louvre à l’Acropole. (E. About.) || V. l’article suivant.

ACROPOLE. La plupart des villes grecques étaient protégées par une citadelle située sur un rocher qui les dominait ; d’où le nom d’acropole, formé de deux mots grecs signifiant ville haute. Semblables au Capitole de Rome, ces lieux étaient tout à la fois l’enceinte sacrée et la citadelle ; ils renfermaient les principaux édifices, les temples, les archives, le trésor public, etc. L’acropole d’Athènes, voisine de la colline de l’Aréopage, était l’acropole par excellence, et elle jouit d’une grande célébrité dans l’histoire. À l’origine, elle s’appelait Cecropia, de Cécrops, son fondateur. Les parties les plus remarquables étaient : les Propylées, vestibule magnifique auquel on arrivait après avoir suivi un sentier sinueux, élevé par ordre de Périclès, supporté par six grosses colonnes, et dont les plafonds de marbre blanc se composaient de blocs énormes ; à droite des Propylées, le temple de la Victoire d’où l’on dominait la mer ; en face, et sur le haut du plateau, s’élevait le Parthénon, le plus admirable monument qui soit sorti de la main des hommes ; à gauche du Parthénon, on remarquait l’Erechthéion, magnifique temple également en marbre blanc, comprenant lui-même deux temples consacrés, l’un à Neptune, l’autre à Minerve Poliade, protectrice de la ville. C’est là qu’on admirait la statue colossale de cette déesse, toute en or et en ivoire, chef-d’œuvre de Phidias. Elle était si haute que du cap Sunium, à cinq lieues d’Athènes, on apercevait le fer de la lance et l’aigrette du casque de Minerve. Dans le temple d’Erechthèe, on voyait la fontaine d’eau salée que Neptune fit jaillir d’un coup de son trident, et dans celui de Pandrose, autre temple de l’Acropole, on conservait l’olivier que Minerve avait fait naître lors de sa dispute avec le dieu des mers.

Quand les Turcs eurent envahi la Grèce, l’Acropole leur servit de citadelle, et ce sont eux qui commencèrent à dégrader les magnifiques monuments qui la décoraient. En 1687, les Vénitiens la bombardèrent et contribuèrent à la dévastation des chefs-d’oeuvre dont les Athéniens, s’enorgueillissaient à si juste titre.

Il ne reste plus aujourd’hui que des débris de l’Acropole. De misérables cabanes sont bâties sur le sol occupé jadis par des temples ; des masures s’appuient contre les colonnes et disputent le terrain aux ruines qui subsistent encore ; les statues de marbre et de métaux précieux ont entièrement disparu ; les murailles ruinées ont été grossièrement restaurées en quelques endroits, et l’on retrouve à peine çà et là quelques traces de la construction antique.

Pour la description des autres acropoles, voir aux différentes villes où elles se trouvaient : Balbek, Corinthe, Mycènes, Tirynthe, etc.

ACROPOLITE (George), un des historiens grecs de la Byzantine, né à Constantinople, vers 1220, mort vers 1282. Il a écrit la partie qui s’étend de 1204 à 1261. Grand logothète ou ministre, il avait été envoyé au concile de Lyon (1264) pour travailler à l’extinction du schisme.

ACROSARQUE s. f. (a-kro-zar-ke — du gr. akron, sommet ; sarx, pulpe). Bot. Fruit charnu, sphérique et soudé avec le calice, comme dans les groseilles.

ACROSOPHIE s. f. (a-kro-zo-fî — du gr. akros, extrême ; sophia, sagesse). Néol. Sagesse suprême, celle qui n’appartient qu’à Dieu.

ACROSPERME s. m. (a-kro-spèr-me — du gr. akron, sommet ; sperma, semence). Bot. Genre de champignons.

ACROSPIRE s. f. (a-kro-spi-re — du gr. akron, sommet ; speiron, enveloppe). Bot. Filaments que pousse l’orge en germination.

ACROSTIC ou ACROSTIQUE s. m. (a-kro-stik, sti-ke — du gr. akron, sommet ; stichos, rangée). Bot. Genre de fougères dont l’espèce la plus remarquable est l’acrostic à cornes d’élan : Les capsules des acrostics sont si multipliées et si pressées les unes contre les autres, qu’elles recouvrent ordinairement toute la surface inférieure des feuilles. (Mirbel.)

ACROSTICHACÉES s. f. pl. (a-kro-sti-ka-sé — du gr. akron, sommet ; stichos, rangée). Bot. Tribu de la famille des fougères.

ACROSTICHE s. m. (a-kro-sti-che — du gr. akron, extrémité ; stichos, vers). Petite pièce de poésie dans laquelle chaque vers commence par une des lettres du mot que l’on a pris pour sujet, lequel mot se trouve ainsi reproduit verticalement à la marge. Quelquefois on double la difficulté en faisant en sorte que les lettres se trouvent également répétées à la fin des vers dans le même ordre qu’au commencement, de manière à reproduire de nouveau le nom qui fait le sujet de l’acrostiche. Enfin, il arrive parfois que la difficulté prend des proportions formidables : l’acrostiche est triple et même quadruple. Dans ce dernier cas, on fait usage de vers de dix ou de douze pieds, et le mot qui fait le sujet du tour de force se trouve verticalement reproduit au commencement et à la fin de chaque hémistiche.

— Hist. L’usage de l’acrostiche est fort ancien. Les comédies de Plaute sont précédées d’un argument dont les premières lettres réunies forment le titre de la pièce. Cicéron paraît croire que les oracles sibyllins se rendaient en vers acrostiches. L’acrostiche passa avec l’usage de la langue latine chez les écrivains des premiers siècles de l’ère chrétienne. Il fleurit au moyen âge dans les cloîtres ; il occupa l’esprit des poëtes de la Renaissance, qui en augmentèrent à l’envi les difficultés. Aujourd’hui l’acrostiche est à peu près abandonné, et l’on traite volontiers de laborieuses niaiseries, nugœ difficiles, tout ce qui ressemble à ce jeu d’esprit.

Charles II, roi d’Angleterre, était gouverné par un conseil particulier qu’il s’était fait d’après son goût. On appelait ce conseil la Cabale, parce que les lettres initiales des noms des cinq personnes qui le composaient formaient le mot cabal :

          Cliffort

          Ashley

          Buckingham

          Arlington

          Lauderdale

Voici quelques exemples d’acrostiches :

Par lui l’amour a vu relever ses autels,
Et son front fut couvert de lauriers éternels.
Tout lui fait un dieu d’une simple mortelle,
Reine de tous les cœurs, mais trop maîtresse d’elle :
A la nature il semble inspirer ses transports ;
Ranimé par l’espoir de vaincre cette belle,
Quel Orphée a jamais égalé ses accords ?
Une beauté si sage, un amant si fidèle
Eternisent Vaucluse et font chérir ses bords.