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tuumEuropœ dueis de Rohan, 1665 ; des poésies latines, des traductions, etc.

ARND (Charles), écrivain étérudit allemand, fils de Josué, né en 1673, mort en 1721. Il fut successivement recteur de l’école de Mechlin et professeur de poésie et d’hébreu à Rostock. Ses principaux ouvrages sont les suivants : Sehediasma Bibliotheca ; grœcœ difficilioris, 1702 ; Bibliotheca politico heraldica, 1705 ; Bibliotheca aulico-politica, 1700 ; Dissertatio de cultura ingenii, 1708, etc.

ABNDT (Ernest-Maurice), poète, historien et publiciste allemand, né en 1769, à Schoritz, lie de Rugen (Prusse), mort en 1860. Il étudia d’abord la théologie. À la suite de plusieurs voyages, il s’appliqua aux études historiques, et fut nommé, en 1806, professeur d’histoire à l’université de Greifswald. Compromis par ses publications contre Napoléon, il s’enfuit en Suède, après la bataille d’iéna ; mais il rentra en Allemagne à plusieurs reprises, sous divers déguisements, et uniquement pour exciter les Allemands à la révolte. En 1812, il passa en Russie. La guerre de l’indépendance ayant éclaté presque aussitôt, il fut un des poètes qui soutinrent l’enthousiasme de l’Allemagne par leurs chants patriotiques. On cite surtout comme de véritables chefs-d’œuvre : le Chant funèbre de Schenkendorf ; et la Patrie de l’Allemand, dont la popularité est immense au delà du Rhin. Fixé, après la guerre, dans les provinces rhénanes, Arndt épousa la sœur du philosophe Schleiermacher, et obtint, en 1818, une chaire d’histoire à l’université de Bonn, place qu’il perdit par suite d’une injuste persécution, et qui ne lui fut rendue qu’en 1810. Député à l’Assemblée nationale de Francfort en 1848, il y fut accueilli avec de grandes démonstrationsd’enthousiasme ; mais il se prononça contre l’unité germanique et perdit une Eartie de sa popularité. Cependant, malgré îs accusations dont il fut l’objet et malgré son opinion sur cette question controversable, Arndt, pendant sa longue carrière, est resté constamment fidèle à la cause libérale. Ses principaux ouvrages sont les suivants : Voyages à travers l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie et la France (1797-98) ; Histoire de la servitude en Poméranie et à Rugen (1803) ; Germanie et Europe (1803), réquisitoire contre Napoléon et la révolution française ; Voyage à travers la Suède (1804-1806) ; l’Esprit du Temps (1806, et 1813-1818, 5 vol.) ; les chants guerriers de l’indépendance ? publiés à partir de 1812. imprimés sous le titre de Chants de guerre (1813-1815), et réimprimés dans le recueil intitulé Poésies (nouv. éditions, 1840, 1842 et 1850) ; le Rhin fleuve, mais non frontière de l’Allemagne (1812) ; le Catéchisme du soldat (1812) ; Présent et A.venir de l’Allemagne (1814) ; Description et histoire des îles Écossaises et des Or codes (Leipzig, 1826) ; Chrétien et Turc (1828) ; la Question des PaysBas et des Provinces rhénanes (1831) ; la Belgigue et ce qui lui appartient (1834) ; Histoires suédoises sous Gustave III et Gustave IV Adolphe (1839) ; Souvenirs de ma vie, etc. (1840 ; 3« éd., 1842) ; Essai d’Histoire comparée (1843 ; 2° éd., 1844) ; enfin un dernier recueil de * Poésies publié en 1855.

ARNDT (Godefroi-Auguste), économiste allemand, né à Breslau en 1748, mort en 1819. Il a occupé pendant quarante ans la chaire d’économie politique de Leipzig. On lui doit une grande quantité d’écrits sur les matières d’histoire et de droit : Collection complète d’écrits politiques’pour servir à l’histoire de Bavière depuis la mort de l’électeur Maximilien III et l’extinction de la branche Guillaume de la maison de Bavière (1778-1779) ; Archives de l’histoire de Saxe (1784-1786) ; Nouvelles archives de l’histoire de Saxe (1804). Ces trois ouvrages sont en allemand. On a encore, du même auteur, beaucoup de dissertations latines sur dès sujets analogues et le plus souvent d’intérêt local.

ABNDT (Jean-Godefroi), historien allemand, né à Halle en 1713, mort en 1767. Il s’est spécialement occupé de l’histoire de la Livonie, Fays où il séjourna longtemps, s’appliquant à enseignement public et privé. Voici les litres

Réflexions sur l’origine des belles-lettres dans la Livonie (1754) ; Économie rurale de la Livonie (1753).

ARNDTS (Louis), jurisconsulte et homme politique allemand, né en 1805, à Arnsberg (Prusse), fut agrégé à la faculté de droit de Bonn en 1856, nommé professeur extraordinaire en 1837, et professeur ordinaire en 1839. Presque à la même époque, il reçut de l’université do Munich l’ofFro d’une chaire de droit, qu’il s’empressa d’accepter. De 1841 à 1847, il fit partie de la commission législative de Bavière. En 1848, la ville de Straubing le nomma député à l’Assemblée nationale de Francfort On sait que les fractions politiques de ce parlement, appelé h reconstituer l’Allemagne, ne purent s’entendre. ’M. Arndts se retira de l’assemblée avec le parti Gagera, qui voulait fonder l’unité allemande. Il ht, de 1831 à 1835, un voyage en Italie, et collationna à la bibliothèque Farnésienne le manuscrit de Festus, qui fut adopté par le savant O. Millier. Il a collaboré au Lexicon de Droit, de Weiske, et à des revues de jurisprudence. On cite parmi ses ouvrages un Manuel des Pandcctes et un Traité sur diverses sections du droit civil et de laprocédure civile (Bonn, 1837).

ARN

ARNE (Thomas-Augustin), le plus célèbre des musiciens anglais, né à Londres en 1710, mort en 1778. Il a composé des opéras, entre autres Rosamonde, dont la poésie, est d’Addison, des oratorios, des chants pour les drames de Shakspeare. et des hymnes patriotiques, dont le plus célèbre est le fameux chant national des Anglais Rule, Britannia{V. ce nom). Il était le frère de la célèbre cantatrice mistriss Cibber. il Son fils, Michel Arne, né à Londres en 1711, mort en 1808, fut également un compositeur de mérite. Son œuvre la plus remarquable fut l’opéra de Cimon, représenté en 1767.

ARNE ou ARNAS MAGNDSSON. V. Ma-

GNUSSON.

ARNÉ, fille d’Eole, roi d’Eolide, en Thessalie. Neptune prit la forme d’un taureau pour la séduire. Il ARNÉ, femme de l’île de Siphnos, trahit sa patrie pour de l’argent, et fut métamorphosée en chouette.

ARNÉ1DE, fête argîenne en l’honneur de Linus, pendant laquelle on assommait tous les chiens errants. (Linus, nourri par des agneaux avait été dévoré par des chiens.)

ARNEMANN (Justin), médecin allemand, né h Lunebourg en 1763, se suicida en 1807. Il a écrit de nombreux ouvrages, qui contiennent des faits intéressants mêlés à des opinions physiologiques très-hasardées. On estime encore son Esquisse d’une matière médicale pratique, dont la 4« édition est de 1803, et sa Revue des instruments de chirurgie les plus célèbres et les plus usités des temps anciens et modernes.

ARNEMUYDEN ou ARMDYDEN, petite ville de Hollande, dans l’île de Walcheren ; 1,200 hab. C’est de son port, aujourd’hui ensablé, que partit le premier vaisseau hollandais expédié pour les Indes orientales

ABNEUTÉRIE s. f. (ar-neu tè-rt — du gr. arneutéria ; formé de ameuter, plongeur). Art du plongeur.

ARN1IE1M ou ABN1M (Jean-Georges o’), connu sous le nom de Capucin luthérien, né dans l’Uckermarck en 1581, mort à Dresde en 1641 ; joua un rôle assez important dans la guerre de Trente ans, d’abord dans l’armée impériale, sous les ordres deWallenstein.puis ou service de l’électeur de Saxe, qu’il entraîna dans l’alliance de Gustave-Adolphe. Il n’en conserva pas moins des intelligences secrètes avec les impériaux, et sa versatilité excita les soupçons du roi de Suède, qui le lit emprisonner à Stockholm (1637). Il s’échappa l’année suivante et rentra au service de 1 électeur de Saxe, devenu l’allié de l’empereur. La mort l’arrêta au milieu des tentatives qu’il faisait pour lever une armée destinée a marchercontre la Suède.

ARNHEIM, ville de Hollande, ch.-lieu de la province de Gueldre, sur la rive droite du Rhin. Commerce considérable de blé, seigle, avoine, eolz ; i ; le transit entre la Hollande et l’Allemagne se fait principalement par cette ville, déjà importante au temps de la Hanse. Fortifications construites sous la direction du célèbre Cohorn ; hôtel de ville remarquable ; château d’une belle architecture, ancienne résidence des ducs de Gueldre ; 17,000 hab. L’église Saint-Eusèbe renferme les tombeaux des anciens ducs de Gueldre. Les environs sont renommés par la beauté de leurs villas. Cette ville fut prise et démantelée par Louis XIV, en 1672.

ARNHEIM (terre d’), terre ùo la côte de l’Australie.septentrionale, le long du golfe de Carpentari. Cette terre, découverte par les Hollandais, appartint ensuite aux Anglais, qui la délaissèrent en 1826, à cause de son climat. ARNI s. m. (ar-ni). Mamm. Espèce de buffle à grandes cornes.

ARNICA ou ARNIQUE s. f. (ar-ni-ka, arni-ke

— corrupt. du lat. ptarmica ; dérivé du gr. ptarmiltê, sternutatoire).. Bot. Genre de plantes de la famille des composées, tribu des sénécionidées, renfermant une dizaine d’espèces, qui eroissentdans l’hémisphère boréal : Z’ahnique des montagnes, qui habite la France, est estimée comme sternutatoire et vulnéraire.

— Encycl. L’amioue, vulgairement appelée tabac des Vosges et bétoine des montagnes, h cause de la propriété sternutatoire dont jouissent ses fleurs, est une plante vivace qui croît dans les lieux incultes et élevés, en Suisse, en Bohême, dans les Alpes, les Pyrénées, les Vosges, etc. Sa. racine, brune à l’extérieur, blanchâtre à l’intérieur, menue, très-fibreuse, jouit d’une odeur forte et amère ; la saveur eu est acre, aromatique, nullement désagréable. Les fleurs, qui présentent à leur circonférence des demi-fleurons d’un jaune d’or, et au centre des graines noires surmontées d’une aigrette grise, ont une saveur analogue à celle de la racine, et leur odeur provoque l’éternûment. Les paysans des montagnes se servent de Yarnique en guise de tabac à fumer. Mais c’est surtout en médecine que ses propriétés sont utilisées : elle est un des principaux ingrédients du vulnéraire suisse, et sert comme diurétique, tonique et fébrifuge. Dans les cas de contusions, on fait bouillir quelques (leurs de cette plante dans une tasse d’eau bouillante, et, après avoir passé la tisane, on la donne à boire, légèrement sucrée. Dans les mêmes circonstances, on peut faire bouillir les fleurs et les feuilles dans de l’eau ou du vin, et les appliquer sous forme de cataplasmes sur les par ARN

ties contuses ; on peut également frotter celles-ci avec quinze ou vingt gouttes de teinture d’arnica versées dans une soucoupe où l’on trempe les doigts. On renouvelle ces frictions matin et soir pendant trois ou quatre jours. Stahl préconise Yamique comme fébrifuge, et il l’appelait le quinquina des pauvres, h’arnique a été aussi employés contre la dyssentene, surtout par les médecins italiens ; dans certaines névroses, dans la paralysie, le rhumatisme, la goutte, l’asthme et le catarrhe pulmonaire. Les médecins homœopathes font un usage très-fréquent de Yamique, principalement dans les maladies que les allopathes combattent par la saignée, telles que les pneumonies, le rhumatisme aigu, l’apoplexie, etc. ARN1C1NË s. f. (ar-ni-si-ne — rad. arnica). Chim. Principe amer des fleurs d’arnica.

arnidie s. f. (ar-ni-dî). Entom. Genre de coléoptères pentamères carabiques, renfermant une seule espèce, qui habite l’Australie.

ARN1GIO (Barthélemi), médecin et littérateur italien, né à Brescia vers 1523, mort en 1577. Fils d’un forgeron, il exerça lui-même cette profession jusqu à l’âge de dix-huit ans, étudia ensuite la littérature et la médecine, mais pratiqua de telle sorte l’art de guérir que les habitants de Brescia voulurent le lapider. Il réussit mieux dans la poésie, et il se fit une brillante réputation par ses Rimes, ainsi que par d’autres écrits sur divers sujets.

Arnill, ou le Prisonnier américain, opéra comique en un acte, paroles de Marsollier, musique de Dalayrac, représenté le 29 novembre 1797. ARNIM (Louis-Achim d’), poète et romancier, un des adeptes de l’école romantique en Allemagne, né à Berlin en 1781, mort en 1831. Il étudia d’abord les sciences naturelles, et se fit ensuite connaître dans la littérature par des romans pleins de poésie et d’originalité, mais où la bizarrerie et le fantastique tiennent une trop large place. Le plus célèbre est la Comtesse Dolores, tableau touchant d’une haute existence tombée dans l’infortune. On doit encore citer : Isabelle d’Égypte ; les Gardiens de la couronne ; le Jardin d’hiver, recueil de nouvelles ; Halle et Jérusalem, farces d’étudiants et aventures de pèlerins ; des contes, des poésies, quelques pièces de théâtre, etc. Arnim a rassemblé, avec Brentano (dans le Cor merveilleux), les chants populaires de l’Allemagne, et a composé lui-même un grand nombre des pièces de ce recueil. Ses Œuvres ont été publiées à Berlin, 1839-1844. Achim d’Arnim avait épousé la sœur de Brentano, célèbre sous le nom de Bettina. V. l’article suivant. ARNIM (Élisabeth, comtesse d’), femme de lettres allemande, célèbre par les excentricités de sa vie et par ses relations épistolaires avec Goethe, née à Francfort-sur-le-Mein en 1785, morte à Berlin en 1859 ; a longtemps porté le nom de Bettina (diminutif de son prénom), ou celui de l’Enfant (das Kind). Sœur du poète Clément Brentano, elle épousa Louis Achim d’Arnim (V. l’article précédent), qu’elle perdit en 1831. En 1807, éprise de la plus vive admiration pour le génie et même pour la personne de Goetne, alors sexagénaire, elle était entrée en correspondance avec lui. En 1835 parut à Berlin la Correspondance de Goethe avec une Enfant (3 vol., dont le dernier est en réalité le journal de Bettina). Elle traduisit elle-même ce livre en anglais. Chose singulière, quelques-unes des lettres de l’enthousiaste Bettina se retrouvent, sous forme de sonnets, dans les œuvres de Goethe. Mme d’Arnim avait été l’amie de Mlle de Gùnderode qu’un amour malheureux poussa au suicide. En 1840, elle publia sa correspondance avec cette victime de la passion et du désespoir. Les lettres qui lui appartiennent dans ces deux recueils se distinguent par un lyrisme pompeux et de nombreuses excentricités. Elle a donné encore, entre autres écrits, un livre d’économie sociale, qui contient des idées hardies, et qu’elle dédia prudemment au roi de Prusse, en l’intitulant : Ce livre appartient au Roi (Berlin, 2 vol., 1843). Cette longue carrière d’écrivain se termina par la publication des lettres de Clément Brentano, son frère, sous ce titre singulier : Couronne printanière de Clément Brentano, tressée à sa mémoire, avec ses lettres de jeunesse, et selon ses propres souhaits exprimés par écrits. ####

ARNIQUE s. f. (ar-ni-ke). V. Arnica.

ARN1SOEUS (Henningus). médecin allemand, né vers 1580 à Haiberstadt (bosse Saxe), mort en 1636 à Copenhague, où il y était médecin du roi Christian IV, après avoir professé avec éclat la médecine à Francfortsur-1’Oder et à Helmstadt, où il créa à ses fiais un laboratoire et un jardin botanique. Il a composé divers ouvrages sur les sciences médicales et sur la jurisprudence.

ALLNKIlil. (Trogill), historien et théologien allemand, mort en 1713, était surintendant des églises luthériennes du Holstein. Il a donné, entre autres ouvrages sur les antiquités du Nord : Religion des Cimbres (1691 et 1703) ; Histoire do la conversion des peuples du Nord, accompagnée d’un tableau de leurs mœurs ; un traité De philosophia et schola Epiçuri (1Û71) ; des ouvrages de piété et de controverse, etc.

Il Son fils, Frédéric Arnkiel, fut bourgmestre d’Appénrade, et publia une intéressante histoire de l’établissement du christianisme dans le Nord (1712), sujet déjà traité par son père.

ARNO, nourrice de Neptune, qu’elle déroba aux recherches de son père Saturne. Elle a donné son nom à une ville de Béotie.

ARNO, archevêque de Salzbourg, mort en 821. Il avait servi d’intermédiaire entre Tassillon, duc de Bavière, et Charlemagne. Après l’incorporation de la Bavière à l’empire, le roi des Francs, appréciant ses lumières, le fit nommer archevêque de Salzbourg en 796, . Le nouveau prélat travailla à la conversion des barbares de la Bohême et de la Hongrie. Il a laissé un ouvrage intéressant pour l’étude de l’histoire primitive de la Bavière : De donis ducum Bavariœ Salisburgensi Ecclesim datis. ouvrage utile à consulter pour les premiers temps de l’histoire de Bavière.

ABNO, théologien bavarois, prieur de l’abbaye de Reichersberg, en Bavière, mort en 1175. Il est.connu par le traité Scutum canonicarum Régularium, et par quelques écrits de controverse et de théologie.

ARNO, fleuve d’Italie (Toscane), prendra source au mont Fatterona, passe à Prato-Vecchio, Stia, Subbiano, Figline, Florence, Pise, et se jette dans la Méditerranée, h quelques lieues de cette dernière ville, après un cours de 250 kilom. L’Oinbrone à droite, et la Chianaàgauche, sont ses principaux affluents.

ARNOBE, rhéteur numide, un des premiers siècle. Il enseignait avec éclat l’éloquence dans sa patrie. Nourri dans le paganisme, il se convertit à la foi nouvelle, qu’il avait d’abord combattue, et écrivit en sa faveur avant d’être complètement initié à ses mystères. L’évêque de Sicca ayant exigé, avant de lui conférer le baptême, qu’il donnai un acte éclatant et public de son adhésion et de sa foi, il composa, probablement vers 302, à l’époque de l’édit de persécution de Dioclétien, son traité Contre les Nations (contre les gentils), c’est-à-dire contre le polythéisme et l’idolâtrie. L’ouvrage, extrêmement remarquable et curieux, se ressent néanmoins de cette précipitation. L’ardent néophyte africain, moins instruit des dogmes du christianisme que révolté des fables païennes, montra plus de force et d’habileté à flétrir les unes qu’à exposer les autres, et tomba même dans quelques erreurs doctrinales, sur l’origine et la nature de l’âme. On l’a même accusé d’avoir reproduit quelques-unes des opinions du gnosticisme. Mais il faut rappeler qu’il ne s’est point attaché opiniâtrement aux idées qu’on lui a reprochées ; ce n’était pas un docteur, mais un combattant ; il dogmatise moins qu’il ne réfute ; et si sa théologie n’est pas irréprochable, les chrétiens intelligents ne l'en ont pas moins regardé comme un orthodoxe de sentiment et d’intention. Son style est hyperbolique, inégal et dur ; on y sent encore le rhéteur africain ; mais il est plein do verve ironique et d’énergie, dans ses attaques contre les superstitions et les scandales du polythéisme. Il révèle en outre un grand nombre de détails curieux sur les rites, les mystères, les divinités inférieures, etc., des religions anciennes ; et, par ce côté, il est plein d’intérêt pour l’antiquaire aussi bien que pour le théologien.

La première édition du livre d’Arnobe est celle de Rome, 1542 ; la plus estimée est celle de Saumaise, Leyde, 1651, in-4o.

ARNOBE le Jeune, moine de Lérins ou de Marseille, vivait vers le milieu du ve siècle. Il embrassa le semi-pélagianisme et attaqua la doctrine de saint Augustin. Son Commentaire sur les Psaumes a été souvent réimprimé.

ARNODE s. m. (ar, no-do — du gr. ar-  !*o.s, agneau). Antiq. gr. Nom donné chez les Grecs aux chanteurs, aux rapsodes qui allaient dans les assemblées et les festins pour y réciter des vers d’Homère, et dont un agneau était ordinairement la récompense.

ARNOGLOSSE s. m. (ar-no-glo-se — du gr. arnos, agneau ; gldssa, langue). Bot. Section du genre plantain.

ARNOISON s. m. (ar-noi-zon). Agric. Variété de raisin.

ARNOLD ou ARNOLDUS SAXO, moine et hagiographe allemand du xie siècle. Il a écrit l’ouvrage suivant : Vita F. Godehurti Bildesheimensis episcopi, imprimé à Leipzig en 1518, et inséré dans les Acta sanctorum de Brower.

ARNOLD, ARNOUD ou ARNULF, de Corbie, théologien allemand du xi» siècle, a donné une traduction en vers des proverbes de Salomon.

ARNOLD, archevêque de Mayence, électeur de l’Empire, élu en 1153, mort vers 1200’. Il avait, suivant quelques historiens, contribué a faire déposer son prédécesseur par le pape Henri I<sr. À la suite d’uno Sédition, if fut massacré par le peuple dans le cloîtré de Saint-Jacques. L’empereur Frédéric Ier tira de ce meurtre une vengeance terrible. Il fit raser le cloître et les remparts de la ville, dont il anéantit les privilèges et qu’il ruina si cruellement, qu’elle ne se releva qu’au bout da trente-six ans.