Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 3, As-At.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

montagnes que forme ce gneiss sont moins élevées que celles de schiste, et leurs formes sont un peu plus arrondies. Dans la formation du calcaire bleu, assimilé au lias, on trouve des marnes schisteuses à cassure conchoïde, traversées par des veines de calcaire et de fer hydraté, des couches calcaires offrant la même cassure, et dont la couleur varie du gris au noir. Le terrain de sédiment supérieur est formé de grès calcaire jaunâtre ou de calcaire grossier ferrugineux, qui se présente en couches plus ou moins distinctes. Ces couches alternent avec des sables ferrugineux, et forment une masse recouverte par une marne

Les porphyres trachytiques, roches d’origine volcanigue, que l’on remarque sur la côte près du fort Matifou, où ils forment des écueils, sont intercalés au milieu du terrain tertiaire, où ils n’ont pu arriver que de bas en haut. Quant au terrain diluvien, il est composé de couches horizontales de marne argileuse grise, quelquefois ronge, et de cailloux roulés qui provienuent des diverses roches du Petit Atlas. Il occupe la plupart des plaines qui s’étendent entre les ramifications des montagnes. Enfin, parmi les dépôts qui se forment encore, nous citerons les dunes, collines de sable qui atteignent une hauteur de 60 m., et dans lesquelles on trouve des coquilles terrestres mêlées à celles qui vivent sur la plage.

Les richesses minérales du système atlantique ne sont encore qu’imparfaitement connues. La partie nommée Grand Atlas parait être traversée par des filons de cuivre, de fer, d’étain, d’antimoine, et peut-être aussi d’or et d’argent. Dans le Petit Atlas, il y a des mines de plomb et de fer ; on y trouve aussi de l’argent, du cuivre, du mercure et du graphite. Les plaines qui s’étendent entre les différents mamelons sont imprégnées de chlorure de sodium, de nitrate de potasse et de carbonate de soude, que les Arabes nomment trona. Les sources minérales sont abondantes dans différentes parties de l’Atlas.

Climat, végétation animaux. Le climat de la grande chaîne de l’Atlas varie selon les régions et la hauteur du sol. Sur les pics sourcilleux situés à l’E. de la ville de Maroc, les neiges couvrent les sommets, souvent pendant toute l’année ; dans l’Etat d’Alger, elles fondent vers le mois de mai, et recommencent à tomber en septembre. Sur le versant occidental du Grand Atlas, le climat est un des plus salubres et des plus beaux de la terre : cette région, en effet, est abritée par les hautes cimes contre le vent brûlant du désert, et rafraîchie pendant les grandes chaleurs par les brises de mer. Les orages sont plus fréquents dans le Petit que dans le Grand Atlas, mais ils sont généralement partiels et s’étendent rarement hors de la région montagneuse. Dans le Petit Atlas, les pitons du Jurjura sont couverts de neige pendant cinq mois consécutifs, mais à l’E. de ce chaînon, il gèle rarement. Sous le rapport de la végétation, l’Atlas est d’une grande richesse. Ses flancs sont couverts de forêts de chênes-ilex, do chénes-liéges, de chênes à gland doux, dont le fruit sert de nourriture à de nombreuses tribus, de cèdres, de pins, de pistachiers, de. cyprès, d’oliviers, de lauriers-roses, etc. Dans le Maroc, le châtaignier.atteint même des proportions considérables. Les parties de la montagne susceptibles de recevoir des habitants sont peuplées par la race berbère ou kabyle. La panthère, le guépard, le lion, le sanglier, l’hyène, différentes espèces de singes, le chacal, des ours en petit nombre, une grande variété de serpents et de reptiles, sont les représentants du règne zoologique dans l’Atlas.

ATLITÈS. Temps hér. Un des cinquante fils d’Égyptus. Il avait épousé Europome.

ATLODIDYME s. m. (a-tlo-di-di-me). Térat. V. Atlodyme.

ATLODYME adj. (a-tlo-di-me ― du gr. Atlas, atlas, nom de la première vertèbre, et dumos, pour didumos, double). Térat. Monstre qui présente un double atlas, et deux têtes avec un corps unique.

— Substantiv. Genre de monstres doubles de la famille des monosomiens : Les atlodymes forment un genre assez voisin des dérodymes. (Is. Geoffroy St-Hilaire). || On dit aussi Atlodidyme.

Encycl. Les atlodymes sont deux têtes séparées portées par un corps commun, qui présente une organisation vraiment unitaire ; ces deux têtes sont contiguës l’une à l’autre par leurs portions postérieure et latérale, et laissent entre elles, en avant, un intervalle dans lequel est logée l’extrémité supérieure du rachis. Il y a deux atlas ou un atlas double (d’où le nom d’atlodyme) ; mais la colonne vertébrale devient presque aussitôt simple. L’atlodymie n’a pas encore été observée chez l’homme. C’est, d’après l’examen de deux serpents, un trigonocéphale et une vipère, qu’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a fait connaître les caractères de ce genre curieux de monstruosité. Ces deux serpents se trouvent au Muséum d’histoire naturelle.

Chez le trigonocéphale atlodyme, les deux têtes sont contiguës, mais non réunies en arrière, sont disposés de manière à former, dans leur situation habituelle, un angle de plus de 160 degrés ; angle tellement obtus, qu’elles se trouvent dirigées en sens inverse, et se correspondent bien plutôt par leurs faces postérieures que par leurs côtés. Aussi, lorsqu’on ouvre à la fois les deux bouches, voit-on le jour à travers les deux cavités buccales confondues en arrière en une seule.

Les deux têtes de la vipère atlodyme présentent une disposition assez différente de celle qu’on remarque chez le trigonocéphale. Elles se rencontrent sous un angle beaucoup moins obtus ; car il n’a guère plus de 100 degrés, et, par conséquent, ne dépasse guère l’angle droit. L’une des têtes, celle qui est placée à gauche de l’axe d’union, est sensiblement plus petite que la droite. Cette vipère, encore jeune, était pleine de vie, lorsqu’elle fut rencontrée dans un bois et tuée. Des renseignements recueillis sur elle par M. Dutrochet, il résulterait que chaque tète a donné des signes de volonté propre et indépendante. La dissection qui en a été faite a montré qu’elle possédait deux trachées, deux œsophages, mais un poumon, un estomac et un cœur de composition unitaire.

L’atlodymie à été observée aussi chez les mammifères et chez les oiseaux. Meckel a décrit un veau atlodyme ; Isidore Geoffroy Suint-Hilaire a vu un pigeon atlodyme, chez lequel la réunion des deux têtes avait lieu sous un angle très-aigu.

ATLOÏDE adj. (a-tlo-i-de — du fr. atlas, et du gr. eidos, ressemblance). Anat. Qui a rapport à la vertèbre atlas, à la première vertèbre du cou.

— s. f. L’atlas lui-même, première vertèbre du cou.

ATLOÏDO-AXOÏDIEN, IENNE, adj. (mot composé de atloïde et de axoïdien). Anat. Qui a rapport aux vertèbres atlas et axis.

Articulation atloïdo-axoïdienne, Articulation formant l’union de l’atlas avec l’axis. || Luxation atloïdo-axoïdienne, Luxation de l’articulation atloïdo-axoïdienne.

ATLOÏDO-CORONOÏDIEN adj. m. (rad. atloïde et coronoïdien). Se dit d’un des muscles de la mâchoire inférieure de la salamandre : Muscle atloïdo-coronoïdien. || s. m. Nom du muscle même : L’atloïdo-coronoïdien.

ATLOÏDO-MASTOÏDIEN, IENNE adj. (rad. atloïde et mastoïdien). Anat. Se dit d’un muscle qui s’étend do l’atlas à l’apophyse mastoïde.

ATLOÏDO-MUSCULAIRE adj. f. (rad. atloïde et musculaire). Anat. Se dit d’une artère qui se distribue dans les muscles fixés à l’atlas.

ATLOÏDO-OCCIPITAL, ALE adj. m. (rad. atloïde et occipital). Qui appartient à l’atlas et à l’os occipital : Muscle atloïdo-occipital, Articulation atloïdo-occipitale.

ATLOÏDO-SOUS-MASTOÏDIEN adj. m. (rad. atloïde et mastoïdien). Anat. Se dit d’un des muscles fixés à l’atlas.

ATLOÏDO-SOUS-OCCIPITAL adj. m. (rad. atloïde et occipital). Se dit d’un des muscles attachés à l’atlas.

ATLOÏDO-STYLOÏDIEN adj. m. (rad. atloïde et styloïdien). Se dit d’un muscle qui s’étend de l’atlas à l’apophyse styloïde.

ATLUS ou ATTLUS s. m. (a-tluss). Comm. Satin des Indes orientales, qu’on appelle aussi bouille-cotonis.

ÂTMÂ s. f. (â-tmâ). Dans la philosophie religieuse des Indiens, l’âme émanée de la grande âme universelle, qui s’appelle purat-nâtmâ.

ATMADJADJI-BACHI s. m. (a-tma-djadji-ba-chi). Hist. or., Un des officiers de la vénerie du sultan, chef de ceux qui ont en garde les oiseaux de proie.

AT-MEÏDAN, célèbre place de Constantinople, dont le nom signifie littéralement, en turc, la place des chevaux, l’hippodrome. L’At-Meïdan n’est autre chose que l’ancien cirque fondé par Septime Sévère, et terminé par Constantin, sur le modèle de celui de Rome ; il était entouré, dit M. Isambert, de deux rangs de colonnes élevées l’une sur l’autre, et décoré d’un nombre intini de statues de marbre ou de bronze, entre autres, des quatre fameux chevaux de Lysippe qui sont actuellement sur la basilique Saint-Marc, à Venise. Tous ces monuments ont disparu successivement dans les émeutes du cirque, et surtout à la prise de Constantitiople par les croisés ; sous Soliman le Grand, un vizir, nommé Ibrahim, enleva les dernières colonnes et les derniers gradins de marbre. Aujourd’hui, l’At-Meïdan est une grande place, de forme rectangulaire, longue de deux cent cinquante pas et large de cent cinquante, située au S.-E. de Sainte-Sophie, et dont la mosquée d’Ahmed occupe un des côtés. Au milieu s’élèvent encore l’obélisque qui indiquait le milieu de l’arène, la colonne torse et la pyramide murée.

ATMÉTONYCHE s. m. (a-tmé-to-ni-che du gr. atmêtos, non divisé ; onux, onuchos, ongle). Entom. Genre de coléoptères tétramères, voisin des charançons.

ATMIATRIE s. p. (a-tmi-a-trî — du gr. atmos, vapeur ; iatreia, médecine). Méd. Thérapeutique du poumon fondée sur le contact des membranes de cet organe avec des gaz et des vapeurs que l’on introduit par la respiration. On dit aussi atmidiatrique.

ATMIDIATRIQUE s. f. (a-tmi-di-a-tri-ke — du gr. atmis, atmidos, vapeur ; iatrikê, médecine). Méd. Syn. de atmiatrie.

ATMIDOMÈTRE s. m. (a-tmi-do-mè-tre — du gr. atmis, atmidos, vapeur ; metron, mesure). Phys. Instrument destiné à mesurer la quantité d’un liquide évaporée dans un temps donné. On dit aussi atmomètre.

Encycl. L’atmidomètre consiste dans une cuve à section carrée, contenant le liquide qu’on veut éprouver, de l’eau, par exemple. A l’une des parois de la cuve est adaptée une règle verticale, divisée en millimètres, et plongeant dans l’eau. Un curseur, terminé par une pointe, se meut le long de la règle. Au commencement de l’expêrience, la pointe affleure au niveau du liquide ; mais, au bout de quelque temps, ce niveau a baissé par l’effet de l’evaporation, et l’abaissement, mesuré sur la règle par la distance du niveau à la pointe, indique la mesure de l’évaporation dans un temps donné. Plus l’évaporation est rapide, plus l’air est sec.

ATMIDOMÉTRIQUE adj. (a-tmi-do-mé-tri-ke — rad. atmidomètre). Qui concerne l’atmidomètre. || On dit aussi atmométrique.

ATMIDOMÉTROGRAPHE s. m. (a-tmi-domc-tro-gra-fe — du gr. atmis, atmidos, vapeur ; metron, mesure, et graphô, j’écris). Phys. Instrument qui mesure l’évaporation, et la note en l’absence de l’observateur.

ATMIDOSCOPE s. m. (a-tmi-do-sko-pe — du gr. atmis, atmidos, vapeur ; skopêo, j’observe). Phys. Instrument servant à indiquer la quantité de vapeur qui se dégage dans un lieu, afin de régler la température d’une manière convenable.

ATMIZONIQUE adj. m. (a-tmi-zo-ni-ke — du gr. atmis, atmidos, vapeur ; zônê, ceinture). Phys. Qualification donnée à un hygromètre composé de deux thermomètres, dont l’un est enveloppé d’une mousseline humide : Hygromètre atmizonique.

ATMOCLÉIDE s. m. (a-tmo-klé-i-de — du gr. atmos, vapeur ; kleis, clef). Phys. Appareil destiné aux inspirations d’air composé.

ATMOMÈTRE s. m. (a-tmo-mô-tro — du gr. atmos, vapeur ; métron, mesure). Syn. de atmidomètre.

ATMOMÉTRIQUE adj. V. Atmidométrique.

ATMOSPHÈRE s. f. (a-tmo-sfè-re — du gr. atmos, vapeur ; sphaira, sphère). Couche de fluide gazeux, de vapeurs, qui enveloppe le globe terrestre : Le poids de l’atmosphère. La pression de l’atmosphère. Cette pluie a rafraichi l’atmosphère. (Acad.) Les Grecs appelaient l’enveloppe qui nous environne atmosphère, la sphère des exhalaisons, et nous avons adopté ce mot. (Volt.) L’atmosphère a été départie à l’aigle. (Lacép.) Les aérostats s’élèvent dans l’atmosphère. (B. de St-P.) La plupart des oiseaux, et surtout de ceux qui volent dans une atmosphère élevée et pure, ont des paupières pour voiler la lumière. (B. de St-P.) Rien ne prouve que l’atmosphère terrestre de la période houillère fût plus riche en acide carbonique que celle de nos jours. (Figuier.) L’atmosphère est la masse entière de l’air qui nous entoure en couvrant toute la surface de notre globe. (A. Rion.) L’atmosphère est l’enveloppe gazeuze qui environne notre globe. (Arago.) L’atmosphère pourrait être, à plus juste titre que l’onde, prise pour type de la mobilité. (Blerzy.) La pression exercée par l’atmosphère varie presque à tous moments pour divers points du globe, et cette inégalité explique les différents courants qui s’établissent dans l’atmosphère. (Legrand.)

— Enveloppe gazeuse qui environne un corps céleste quelconque : On doute que la lune ait une atmosphère. (Acad.) L’atmosphère de la lune est vingt-neuf fois plus légère que l’atmosphère de la terre. (A. Liber.) Des savants avaient adopté l’existence d’une atmosphère dont le soleil est le centre. (Cuvier.) Un fluide rare, transparent, compressible et élastique, qui environne un corps en s’appuyant sur lui, est ce que l’on nomme son atmosphère. (Laplace.) Des expériences sur l’intensité de la lumière que nous envoient les différentes parties du disque du soleil, font présumer que la diminution de son éclat vers les bords est due à une atmosphère épaisse qui l’environne. (Lacroix.)

— Par anal. Gaz ou fluide impondérable dont un corps est enveloppé : Un corps électrisé est entouré d’une atmosphère d’électricité. Quelques auteurs ont admis une atmosphère nerveuse se propageant plus on moins loin, de manière que, quoiqu’un organe n’eût point de nerf, il suffisait qu’il fût dans l’atmosphère d’un cordon nerveux pour être le siège de sensations. (Bichat.)

— Par ext. Air d’un pays, d’un lieu, air dans lequel on vit habituellement : L’atmosphère glaciale du nord. L’atmosphère brillante du Midi. L’atmosphère brumeuse de Londres. L’atmosphère malsaine de certains ateliers. L’atmosphère méphitique des hôpitaux. L’atmosphère des cabarets, viciée par le vin et le tabac. Les apprentis respiraient les émanations de la rue avec une avidité qui démontrait combien l’atmosphère de leur grenier, était chaude et méphitique. (Balz.) Le vrai logis du paysan, c’est la campagne ; son toit, la voûte du ciel ; son atmosphère, l’atmosphère entière de ses vallons. (Lélut.) Il eût voulu voyager, changer d’atmosphère. (G. Sand.) || Gaz quelconque que l’on respire : Les animaux périssent en peu de temps dans une atmosphère d’acide carbonique. Il est des personnes qui vivent, sans en paraître incommodées, dans une atmosphère de fumée de tabac.

— Fig. Milieu dans lequel on vit, considéré comme exerçant une influence : Une atmosphère d’intrigues, de vices, de corruption. L’atmosphère des cours a quelque chose qui porte à la tête et change l’aspect des objets. (Chateaub.) L’esprit est l’atmosphère de l’âme. (J. Joubert.) Il y a autour de la femme pure je ne sais quelle indéfinissable atmosphère de candeur, qui ne trompe pas le sens exercé d’un homme. (G. Sand.) La douleur, de même que le plaisir, se fait une atmosphère. (Balz.) Les hommes auxquels nous devons des chefs-d’œuvre ont toujours étudié l’état de l’atmosphère des connaissances humaines. (Balz.) Quelle affreuse atmosphère on respire ici ! elle opprime mon cœur. (F, Soulié.) Madame de Staël, génie mâle dans un corps de femme, esprit remuant, passionné, audacieux, ne pouvait respirer dans cette atmosphère de lâcheté et de servitude. (Lamart.) Il y a des hommes dont l’atmosphère est le tourbillon des événements : ils ne respirent à l’aise que dans l’air agité. (Lamart.) L’âme de Marie-Antoinette était plus passionnée que pieuse : l’atmosphère du xviiie siècle qu’elle avait respirée, les distractions mondaines de ses habitudes, et plus tard les soucis du trône et les intrigues politiques, avaient fait évaporer souvent la religion de son âme. (Lamart.) La piété de ma mère, qui découlait de chacune de ses respirations, de chacun de ses actes, de chacun de ses gestes, nous enveloppait, pour ainsi dire, d’une atmosphère du ciel ici-bas. La pétition de principe est l’atmosphère nécessaire à l’ignorance. (Colins.) Nous apprenons tout d’abord qu’un notable changement s’opéra dans l’atmosphère théologique de Genève. (Ste-Beuve.) Les paroles de Portalis tombaient dans une atmosphère enflammée et s’y altéraient au gré des passions. (Ste-Beuve.) Il faut combattre tous ces systèmes odieux, nés, comme une multitude d’insectes, de la décomposition de tous les gouvernements, et remplissant l’atmosphère où nous vivons. (Thiers.) Il traverse d’un coup d’aile facile des atmosphères de bonheur indicible. (G. de Nerval.) La femme est l’atmosphère, l’élément de notre cœur. (Michelet.) Le christianisme avait enveloppé Sénèque de son atmosphère. (Troplong.) L’âme, dans l’atmosphère de la charité, se sent tellement à l’aise qu’à mesure qu’elle respire cet air, elle n’en veut point respirer d’autre. (Vinet.)

— Méc. Unité de force particulièrement adoptée pour les machines à vapeur, et égale au poids d’une colonne d’air atmosphérique à l’état normal, ayant pour base l’unité de superficie, c’est-à-dire 1 kilogr. 0336 par centimètre carré, ou 10,336 par mètre carré : Cette machine peut supporter quatorze atmosphères. Chauffer à huit atmosphères. Cette machine travaille à une, deux, trois, dix atmosphères.

Gramm. Quelques savants ont employé atmosphère avec le genre masculin, ce qui est contraire à l’étymologie, au sentiment de l’Académie et à l’usage. Ce ne peut donc être que par licence poétique que M. de Lamartine a dit :

Quand vos regards noyés dans un vague atmosphère…

Encycl. Au mot air, nous avons considéré le fluide gazeux ainsi nommé sous le rapport de sa nature propre et de tous les phénomènes chimiques, physiologiques, hygiéniques, etc., dont il est l’objet ou la cause. Ici, nous ne devons plus nous occuper que de l’air considéré en masse comme une enveloppe fluide, formant une couche plus ou moins épaisse au-dessus des parties solides ou liquides de la terre. Comme celles-ci, prises dans leur ensemble, affectent la figure d’un globe ou d’une sphère légèrement aplatie, leur enveloppe doit nécessairement affecter à peu près la même forme ; ainsi, la masse d’air qui s’attache aux flancs de la terre, et qui la suit dans tous ses mouvements astronomiques, est comme une sphère creuse qui lui sert d’étui, et c’est bien là ce qu’exprime le mot atmosphère, sphère de vapeurs, sphère fluide (ἄτμὂ;, σφαίρα). Cependant, comme l’atmosphère est entraînée dans le mouvement de rotation diurne auquel la terre est soumise, la force centrifuge doit exercer sur les molécules de l’air une action d’autant plus puissante que celles-ci sont plus éloignées de l’axe, et il en résulte nécessairement qu’il doit y avoir sous l’équateur un renflement considérable, et ce renflement est encore accru par la dilatation que produit au même point la chaleur surabondante due à l’influence du soleil. Il suit de là que la forme générale de l’atmosphère doit être un sphéroïde beaucoup plus aplati que ne l’est celui de la terre solide elle-même. D’après les calculs de Laplace, les diamètres de ce sphéroïde, mesurés dans le sens des pôles et dans le sens opposé, seraient entre eux comme 2 est à 3.

Hauteur de l’atmosphère. L’air est pesant ; on a vu que cela est surabondamment démontré par des expériences décisives et variées. On ne peut donc pas supposer que la couche atmosphérique ait une profondeur illimitée ; car être pesant, cela ceut dire graviter vers un centre, et si l’atmosphère terrestre se continuait jusqu’au point où la force d’attraction dela lune l’emporterait sur celle de la terre, l’air alors quitterait la terre pour graviter vers