Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 3, As-At.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ATT ATT ATT ATT 887


les grandes exploitations, dans les pays de plaines où le grain est abondant et où les pâturages sont rares ; dans ceux où les chemins sont aisés. Le cheval peut rendre encore de très-grands services lorsque les travaux de la ferme n’ont pas pu être également répartis entre toutes les époques de l’année, et qu’ils s’accumulent parfois de manière à exiger subitement un grand déploiement de forces, sous peine, pour le cultivateur, d’éprouver des pertes considérables. Mais les avantages ou les inconvénients de l’emploi de tel ou tel mode d’attelage ne sont pas toujours aussi tranchés, et le choix devient difficile a faire dans la pratique ; alors il faut surtout s’en rapporter à l’expérience. Ainsi, l’emploi des chevaux ou des bœufs aux travaux de la grande culture dépend de bien des circonstances, que le cultivateur doit consulter et dont il peut seul être juge.

Quant à la petite culture, ce n’est ni l’usage des bœufs, ni celui des chevaux que l’on doit conseiller, mais celui des vaches. L’expérience a démontré depuis longtemps combien cette pratique était utile, et déjà Olivier de Serres en parlait en ces termes : « Ayant des vaches de relais comme des chevaux de poste, le coutre ne séjournera jamais, et les maniant par tel ordre avec douceur, on s’en servira, sans grandes tares de leurs portées et de leur-laitage. » Cette méthode, excellente pour les petites fermes, ne pourrait, sans de graves inconvénients, être appliquée aux grandes exploitations. Les principaux de ces inconvénients seraient une diminution notable dans la quantité de lait, et la nécessité où l’on se trouverait d’employer un nombre de vaches trois fois plus considérable pour exécuter la même somme de travail. Enfin, même dans la petite culture, il y a avantage à ne pas employer les vaches au labourage, lorsqu’on se trouve dans le voisinage des villes, où le lait peut se vendre 20 et jusqu’à 25 centimes le litre. Du reste, l’usage d’employer les vaches aux travaux des champs est a peu près général dans le centre et le midi de la France. On peut citer en particulier les vaches d’Auvergne, qui, lorsqu’elles sont bien nourries, suffisent aisément au travail de la ferme sans qu’il y ait une diminution sensible dans la quantité de leur lait.

Lorsqu’on se sert des bœufs ou des vaches pour les besoins de la culture, vaut-il mieux les atteler au joug qu’au collier ? Les deux méthodes sont usitées, et chacune a ses partisans. Cependant, il semble que l’atlelage au joug devrait être regardé comme de tous points préférable. Outre qu’il est moins exposé à blesser les animaux, il leur permet un meilleur emploi de leur force ; l’atlelage au collier, au contraire, parait moins avantageux sous tous ces rapports : il peut blesser l’animal, même en employant une sous-ventrière ; de plus, la confection d’un bon collier, est très-difficile ; d’ailleurs, un collier, même bien fait, ne donne pas à l’animal la faculté de développer toute sa puissance musculaire. En effet, chez le bœuf, la plus grande force ne réside pas, comme chez le cheval, dans le poitrail ; c’est son cou robuste qui est le siège de sa force. Aussi, l’attelage au joug semble-t-il le plus naturel pour les bêtes bovines et le plus approprié à leur conformation. Pour ce qui est du nombre de chevaux à employer dans les attelages, on peut établir en principe que, sauf certains cas assez rares, il doit y avoir avantage à augmenter le nombre de chevaux jusqu’à trois ou quatre, parce que la déperdition de force qui résulte de la divergence du tirage est inférieure à l’avantage qu’on retire de l’emploi d’une seule voiture mais qu’un nombre de chevaux plus considérable pour un même attelage occasionne une perte qui n’a pas de compensation suffisante. Le désavantage des attelages multiples, provient de l’inégalité dans la taille des animaux, des angles que forment les traits dans tous les sens, du poids des cordes, de leur extensibilité, de la résistance qu’offrent les animaux placés en arrière, à la force qui tend à les amener sur la ligne de tirage des premiers, de la fatigue qu’éprouve le limonier par la pression des brancards, et de ce que tous les animaux n’agissent pas en même temps. En plaçant les traits en ligne droite et en les employant aussi courts que possible on diminue ces inconvénients. Quant à la construction des voitures, il est évident, d’après ce qui vient d’être dit, qu’il y a ordinairement beaucoup d’avantage à les construire légères, et à n’atteler que peu d’animaux à chacune ; car plusieurs chevaux à la même voiture produisent rarement un très-grand effort ensemble, d’où il résulte que les uns se fatiguent et les autres ne travaillent pas suffisamment.

Les anciens préféraient les attelages de front aux attelages en ligne ; on voyait chez eux des attelages de quatre, de six, et même de dix chevaux ; aujourd’hui, excepté en Russie, il est très-rare de rencontrer plus de deux ou trois chevaux de front, à part en certaines circonstances solennelles, où l’économie de force et de travail est considérée comme de peu d’importance.

ATTELÉ, ÉE (a-te-lé) part. pass. du v. Atteler. Mis en attelage : Des bœufs attelés à la charrue. Des chevaux attelés à un char, à une voiture, à un carrosse. Nous voulûmes voir ce que c’est qu’un renne attelé à un traîneau. (Regnard.) Un vigoureux cheval sauvage des marais Pontins était attelé à cette char-


rette. (Lamart.) Des chevaux, des bœufs ordinairement attelés à la même voiture, à la même charrue, ont donné des preuves d’une profonde tristesse quand ils venaient à être séparés. (Deseuret.)

Aucun champ ne verra tant de bœufs attelés.

Delille.

Quatre bœufs attelés à ce fardeau pesant
Ont peine à le mouvoir sur le pavé glissant.

Boileau.

— Se dit aussi des personnes : On ne voit nulle part autant que dans les rues de Paris des hommes attelés à de lourdes voitures.

Nous sommes, beau enfants d’une mère féconde,
Sous le joug attelés comme des taureaux blancs.

A. Barbier.

Attelé en arbalète, se dit d’un’cheval attelé seul devant deux autres attachés de front, ti 'Attelés en flèche, se dit de plusieurs chevaux attelés à la suite l’un do l’autre, par opposition à ceux qui sont attelés deux à deux : Deux chevaux attelés en klèche liraient cette voiture à deux roues. (Gér. de Nerval.)

— Traîné par des animaux ; prend alors la préposition de : Nous partîmes dans sa voitiire attelée de six chevaux. (B. de S.-P.) Vénus vole dans un char attelé de six colombes. (Fén.) Vénus entra dans une conque de nacre attelée de deux dauphins. (La Font.) Cette voiture était attelée d’un vigoureux cheval de trait. (E. Sue.) De temps en temps, on rencontre sur la route un chariot attelé de bœufs. (V. Hugo.)

Dans une conque de saphir
De huit papillons attelée.
Elle passait comme un zéphyr,
Et la terre était consolée. Béranger.

|| Absol. dans ce sens : Voiture bien, mal attelée : Nous aperçûmes sur la grande route une file de chariots attelés. (Chatcaub.) Un corps de douze mille hommes était venu joindre le vainqueur, amenant quatorze canons attelés. (Mérimée.) Son coupé l’attendait tout attelé dans la cour. (Balz.)

Fig. Conduit, réglé, gouverné : La vie est attelés de deux mauvais chevaux, le boire et le manger. (Ronsard.).

— Fam. Associé : Moi, dont la destination n’avait point changé, je fus fort fâché de mé trouver si mal attelé avec Bezons dans le conseil de régence. (St-Sim.) n Assujetti, condamné à quelque fonction pénible, à quelque rude labeur : Être attelé à un travail ingrat. Monseigneur, pourquoi êtes-vous attelé à cette charrue qu’on nomme le ministère ? (Alex. Dum.)

— Loc. poét. Être attelé au char de. Être entraîné par, ou à la poursuite de. Être attelé au char de la gloire : Attelés tous deux au chah DE la fortune, et tous deux fort étonnés de s’y voir assis. (La Bruy.)

Les grands et les petits sont d’une ardeur commune
Attelés jour et nuit au char de la fortune.

Regnard.

— Prov, C’est une charrue, c’est une charrette mal attelée, se dit on parlant d’époux qui vivent en mauvaise intelligence, d’associés qui ne sont point d’accord.

— Mar. Vapeur attelé, vapeur accouplé à un hâtiment pour le remorquer.

ATTELÉE s. f. (a-te-lé — rad. atteler). Temps pendant lequel les bâtes de trait sont attelées : On conduit les bœufs dans les pâturages le matin et quelquefois le soir après /’attelée. (Magne.) Labourer un champ d’une seule attelée.

ATTELER v. a. ou tr. (a-te-lé, rad. attel, double le l devant un e muet : J’attelle, j’attellerai.) Attacher des animaux à une cnaTruo ou à une voiture que l’on veut faire traîner : Atteler un bœuf, des bœufs à la charrue. Atteler les chevaux à la charrette, au carrosse. Cérès présentait aux hommes une charrue, et faisait atteler des bœufs. (Fén.) Quand le cheval de carrosse sera accoutumé au harnais, on /’attellera avec un autre cheval fait. (Buîf.) On attelle quelquefois six chevaux à une voiture si légère qu’un enfant la traînerait, et quelquefois on n’en attelle qu’un seul à une lourde charrette où il en faudrait six. (Barbé.)

Il conduit en chantant le couple qu’il attelle.

Lamartine.

|| Se dit aussi dos hommes condamnés aux fonctions des bêtes de somme : Atteler des esclaves à la charrue. On n’avait pas encore imaginé ^’atteler deux hommes à une litière. (La Bruy.) Il fit atteler à son char les rois qu’il avait vaincus. (Fén.) Dôme foulait les peuples, et à ses triomphes attelait les rois. (Lemerc.)

— Se dit du véhicule lui-même.• Atteler une charrue, une voiture. Dites au cocher qu’il attelle ma calèche. On attelle pour lui un carrosse de voyage, où l’on entasse tes coussins et les tapis précieux. (Mérimée.)

Il attelle son char, en montant fièrement.

Boileau.

Le froment répandu, l’homme attelle la herse, Le sillon raboteux la cahote et la berce.

Lamartine.

|| Absol. dans ce sens : Dites à mon cocher qu’il attelle. Les chevaux de poste sont-ils arrivés ? — Oui, monsieur, on attelle. (E. Sue.)

— Poétiquem. Atteler à son char, vaincre


et faire servir à la gloire do son triomphe : Atteler a son char des peuples barbares.

Il (Napoléon) attelait des rois au char de ses victoires.

V. Hugo.

|| User librement et comme triomphalement de :

Je ne veux la puissance et ne veux la richesse Que pour les atteler au char de ma jeunesse.

Ponsard.

S’atteler, v. pr. Être attelé : Les animaux ne doivent s’atteler qu’avec des compagnons de même allure et de même force. Les chevaux ombrageux s’attellent difficilement.

— S’attacher à une voiture pour la traîner : Ils s’attelèrent au chariot. (Acad.) Le portefaix s’attela de nouveau à sa, charrette et repartit rapidement. (E. Sue.) On s’attelle en la place des chevaux, on traîne le carrosse en triomphe. (A. Karr.)

Fam. Se lier, s’associer : Il faut que M. de La Garde ait de bonnes raisons pour se porter à l’extrémité de S’atteler avec quelqu’un. (Mme de Sév.) Je suis fâché qu’il se soit attelé avec un pareil roquet pour une entreprise si ridicule. (Grimm.) il So dévouer, s’appliquer : S’atteler à une œuvre utile. Il ne s’attelle qu’à des utopies, qu’à des chimères.. Je me suis attelé à une besogne rude, difficile, à laquelle j’ai donné ma vie, à laquelle je sacrifie mes espérances et mon bonheur. (Deleseluze.) On pouvait compter que ces deux fractions de l’opposition s’attelleraient de tout cœur au succès d’un candidat aussi ridicule. (Balz.)

Antonyme. Dételer.

ATTELET ou HATTELET s. m. (a-te-lè du lat. hasta, hampe, bâton). Art. culin. Sorte de petite broche pour les menus : Enfiler des rognons, des mauviettes dans des attelets. Les petits gibiers rôtis se servent avec leurs attelets d’argent.

ATTELLE ou ATTEL s. f. (a-tè-lé — du lat. hasta, lance, ou de telum trait, dard). Planche chantournée que l’on adapte sur les côtés du collier d’un liarnais pour supporter ou consolider l’attache des traits : Les attelles se font ordinairement en bois de hêtre. •

— Fam. Il est comme une attelle, se dit d’une personne très-maigre. — Chir. Eclisse.larno de fox-blanc, de.bois, de carton, etc., que l’on garnit de linge, ci que l’on applique le long d’un membre fracturé ou luxe, pour le maintenir dans l’immobilité : Les attelles sont ou simples ou creusées de mortaises et d’échancrures dans lesquelles sont introduits les lacs destinés à exercer l’extension et la contre-extension. (Nysten.) Souvent on emploie, pour faire des attelles, un carton épais qu’on mouille, afin qu’il se moule sur le membre fracturé. (Focillon.) — Teehn. Morceau de bois.creux dont on se sert pour prendre le fer à souder, il Outil à l’aide duquel le potier détache la pièce de dessus la roue. Bomonyrr.es. Attelles, attellent (du verbe atteler).

ATTELLEMENT s. m. (a-tè-Ie-man — rad. atteler). Action d’atteler, résultat de cette action : Procéder à î’attellement des chevaux, des bœufs.

ATTELOIRE s. f. (a-tc-loi-re — rad. atteler). Teclin, Cheville mobile qui sert à fixer les traits du cheval au timon ou aux. brancards : C’est de la solidité des atteloires que dépend le succès du tirage. — Techn. Poignée pour saisir un outil.

ATTENANCE s. f. (a-tc-nan-se — rad ; attenir). Nêol. Syn. do dépendance : Les attenances d’une « commune. Vendre une ferme, une maison et ses attknances. attenant (a-te-nan) part, prés, du v. Attenir. H occupe une chambre attenant à la salle à manger.

ATTENANT prép. Auprès, à côté de : Le théâtre représente une chambre attenant la galerie où se sont passés les quatre premiers actes. (De Belloy.) — Attenant de loc. prép. Près de touchant à : Il loge tout attenant du palais. (Acad.) Le mur attenant ce la porte. (La Font.) — Adverbial. Auprès, à côté, dans le voisinage immédiat : Connaissez-vous telle maison ? — Je loge tout attenant. (Acad.)

ATTENANT, ANTE adj. (a-te-nan, ante — rad. attenir.) Contigu, adjacent : Sa propriété est attenante à la mienne. Nous franchîmes une avant-cour attenante au jardin et à la maison. (Chatoaub.) C’était une sorte d’arrière-cour attenante à l’église. (V. Hugo.) Il passa dans une pièce attenante à son cabinet. (A. de GondrecouTt.) L’hôtel de ville est attenant à l’auberge de la Cloche. (Alex. Dumas.) Un amateur du jardinage. Demi-bourgeois, demi-mnnant, Possédait en certain village Un jardin asseï propre, et le clos aliénant. La Fontaise. — Syn. Attenant, adjacent, contigu, jol >ATT 887 Les chiens à qui Bon bras A livré Jésabel. Atleiïdant que silr loi leur fureur se déploie, Déjà sont a ta porte et demandent leur proie. Racine. II Les poëtes suppriment fréquemment la particule en : Attendant qu’il l’ait su, voici qui répondra. Corneille.En attendant, jusqu’à la réalisation de » : En attendant sa décision. En attendant son arrivée, à Adverbial. Jusqu’à tel temps ; jusqu’à tel moment, jusqu’à ce que telle chose arrive : lise mita lire eu attendant. (Acad.’) En attendant, nous nous promènerons. (Acad.) En attendant, on repose d’un sommeil, tranquille. (Bo’ss.) :., —, — En attendant que, loc. conj. Jusqu’à ce que : En attendant Qu’île décide. En attendant qv’.U 'vienne. En attendant que vous soyez mieux informé. (Acad.) • ;,……’….. Ami, je te conseille De fuir en attendant que ton maître t’éveille ; mrait la vite, e

ATTENDANCE s. f. (a-tan-dan-so — rad. attendre). Vieux mot qui signifiait espoir, attente.

ATTENDANT (a-tan-dan) part. prés, du v. Attendre : Un visiteur attendant dans l’antichambre. La Eontaine.


— Fam. et ellipt. En attendant mieux, jusqu’à ce que des circonstances plus favorables se présentent : Restez dans cette place , en attendant mieux. (Acad.) || En attendant l’heure, jusqu’à ce que l’heure de faire une chose soit arrivée.

ATTENDANT, ANTE adj. (a-tanfdàn’l’ahtc rad. attendre). Qui attend. Peu usité.

— Hist. Sots attendants, membres de la société la Sottise, qui existait à Paris, rue Grenétat, et dont le chef portait le nom de prince.

— Mus. Cadence attendante, cadence imparfaite qui se fait en montant d’une quinte, et ainsi nommée parce que, loin d’achever la phrase, elle est particulièrement propre à l’interrogation, qui oblige d’attendre une réponse.

— s. m. Hist. ceci. Membre d’une secte chrétienne qui soutenait qu’il fallait attendre une nouvelle Église parce qu’il n’y on avait pas encore une véritable.

ATTENDEUR s..m. (a-tan-deur — rad. attendre). Néol. Celui, qui attend:M. Flaubert est un sage attendeur; le hasard est venu un jour lui apporter un roman:M. Flaubert s’est remis à attendre; mais le hasard ne repasse pas toujours. (Bourguignon.)

Attendez-moi sous l’orme, comédie en un acte et en prose, avec un divertissement, par Regnard, représentée au Théâtre-Français, en 1694.

Une petite intrigue villageoise et quelques couplets assez naturels forment un badinage qui remplit l’idée attachée à cesimots passés en proverbe : A ttendes-moi sous l’orme. Dufresny aurait, dit-on, disputé cette pièce a Regnard, et plusieurs ouvrages spéciaux, entre autres le Dictionnaire général des théâtres, tome 1er, l’attribuent au joyeux petit-fils de Henri IV et de la belle jardinière d’Anet. On lit même dans diverses éditions de Regnard : « Cette pièce a toujours été attribuée à Regnard, et se.trouve imprimée dans ses œuvres, quoiqu’elle soit réellement de Dufrosny, de qui Regnard l’aurait achetée 300 livres un jour qu’il avait grand besoin d’argent (ce qui du reste arrivait souvent). Il est étonnant que Regnard ait souffert que l’on ait fait imprimer sous son nom l’ouvrage d’un autre, et plus étonnant encore qu’il ait lui-même contribué a cette erreur en s’appropriant cette pièce. » Divers commentateurs affirment, au contraire, que la comédie dont il s’agit appartient il Regnard. Ce qui a pu donner lieu à l’assertion qui vient d’être rapportée, c est que Dufresny a effectivement fait représenter — Théâtre-Italien une pièce ayant pour titre tsl’or de Attendez-moi s<—., , — commun que le titre avec celle de Regnard. On a confondu l’une avec l’autre. Toutefois, il n’est pa3 impossible que Dufresny ait collaboré a la comédie de Regnard. On sait que ces deux auteurs ont longtemps travaillé ensemble, et que plus d’un trait comique dans le théâtre de celui dont Voltaire a dit : « Qui ne se plaît pas avec Regnard n’est pas digne d’admirer Molière, » est dû à la verve de Dufresny ; mais la pièce n’en appartient pas moins à Regnard. Elle a été imprimée dans toutes les éditions de ce dernier, et ne l’a jamais été dans les œuvres de Dufresny ; de plus celui-ci, qui a survécu longtemps à Rer gnard, ne l’a jamais réclamée publiquement. Cette comédie d’ailleurs ne valait guère la peine d’être disputée. Elle a eu pourtant du succès. L’excellent comique Armand y était fort applaudi. En février 1863, le Théâtre-Français a exhumé Atterides-moi sous Corme. « Était-ce bien la peipe, écrivait à ce sujet M. Paul de Saint-Victor dans le journal la Presse, était-ce bien la. peine de remettre au jour ce trumeau fané, un impromptu, une saillie, une chanson en l’air ? On appelle les. déjeuners de Téniers » ses petites pochades ; Attendez-moi sous l’orme est un déjeuner de Regnard. » — « Attendez-moi sous l’orme, une bluétte qui porte le nom de Regnard, et n’en vaut pas mieux pour cela, disait alors, de son côté, M. Francisque Sarcey, dans YOpinipn nationale. Ce serait aujourd’hui un assez médiocre livret d’opéra-comique pour les Bouffes. Cette petite comédie n’a d’autre intérêt que