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Lyon, sa conduite fut partout énergique ; mais on ne put jamais lui reprocher d’avoir outré les ordres, déjà si terribles, des représentants en mission dans ces contrées. Il sut se faire aimer de sa troupe et y maintenir la discipline. À la fin de septembre 1793, Ronsin se présenta à la barre de la Convention pour y rendre compte de sa mission, et il y fut très-applaudi. Toutefois, son langage et son attitude parurent dangereux à Danton et à son parti, qui savaient que Ronsin était dévoué à la faction hébertiste et tout disposé à seconder un mouvement qui donnerait à la Révolution une activité nouvelle, aux aspirations du peuple vers l’égalité, une satisfaction vainement attendue. Camille Desmoulins commença à l’attaquer ouvertement dans son Vieux Cordelier ; Fabre d’Églantine le dénonça à la tribune, et il fut arrêté avec un adjoint de Bouchotte, Vincent, jeune homme plein d’ardeur. Réclamés avec instance par les Cordeliers, ils furent remis en liberté au bout de quarante jours (fin de février 1794). Sorti de prison, Ronsin promit à ses amis qu’il ne retournerait à l’armée qu’après avoir délivré beaucoup de chaleureux Républicains qui avaient été aussi mis en arrestation ; il manifestait le désir d’être Cromvwell pendant vingt-quatre heures, pour purger la République de ses ennemis. Après un discours véhément qu’il prononça aux Cordeliers (11 ventôse an II), le club voila d’un crêpe noir la Déclaration des droits de l’homme, jusqu’à ce que le peuple eût recouvré ses droits et que la faction des modérés fût anéantie. C’était une sorte de levée de boucliers ; douze jours après, tous les chefs du parti hébertiste furent arrêtés. Traduit devant la tribunal révolutionnaire comme aspirant à jouer le rôle de Cromwell et « comme ayant voulu donner un tyran à l’État, » il fut condamné à mort. Ronsin montra pendant son procès une grande fermeté qui ne se démentit pas sur l’échafaud.


RONTHO (Matthieu), écrivain italien, né en Grèce, mort à Sienne en 1443. 11’apparlenaii à une famille vénitienne. S’étant fait admettre comme religieux dans un couvent d’olivétains à Sienne, il y passa sa vie, employant ses loisirs à écrire des vers latins et à composer divers ouvrages en latin et en italien. Rontho a traduit en vers latins la Divine ce mêdie de Dante ; cette traduction n’a point été imprimée, mais on en trouve des copies dans plusieurs bibliothèques d’Italie. On lui doit, en outre, une Vie d’Alexandre V, insérée dans les Miscellanées de Lucques, et Sioria dell’invenzione e traslaziane dé sacri corpi di S. Maurelio e del B. Alberto.

RONZI DE BEGN18 (Joséphine Ronzi, dame de Begnis, connue au théâtre sous le nom de M106), cantatrice italienne, née à Milan le Il janvier 1800, morte en 1853. Elle était tille d’un maître de ballet qui avait acquis une certaine réputation dans plusieurs grandes villes de l’Italie. Avant d’avoir reçu una éducation musicale suffisante, elle s essaya sur diverses scènes secondaires, puis épousa, en 1816, Joseph de Begnis, chanteur bouffe bien accueilli du public italien. Grâce aux leçons de son mari, M™» Ronzi de Begnis lit des progrès remarquables et, le 20 mars 1819, elle débuta k l’Opéra-Italien de Paris, dans / Fuorusciti di Firenze (les Bannis de Florence), opéra de Paër, représenté à Vienne en 1S00. La nouvelle venue était jeune et jolie ; mais sa voix sympathique manquait d’expérience et d’expression. Le 26 octobre suivant, elle abordait, avec la témérité qui est l’apanage de l’extrême jeunesse, le rôle de Rosine, dans 11 Barbiere di Siviglio, opéra de Rossini, exécuté pour la première fois k Paris. La représentation se ressentit, raconte Casiil-Blaze, des articles publiés par de stupides journalistes, et l’impression de la soirée fut très-froide. Il est vrai que Mme Ronzi de Begnis échauffait peu le rôle de Rosine, pour lequel son talent était insuffisant. Pur une inspiration bizarre, le public en masse demanda le Barbiere de Paisiello. La reprise de cet ouvrage eut lieu ; ce fut un fiasco horribile. Il fallut en revenir, le 14 décembre 1819, k la partition de Rossini qui, cette fois, ravit tous les amateurs. M»6 Mainvielle-Fodor chantait le rôle de Rosine, que

lui avait cédé M™» Ronzi de Begnis. Les véritables amis de cette dernière l’engagèrent à demander k do sérieuses études le style et la puissance vocale qui font seuls les grandes cantatrices. Contre 1 usage des jolies femmes, Mme Ronzi de Begnis obéit a ces sages conseils, et le public du Théâire-Italieu ne tarda pas à rendre justice aux efforts d’une de ses favorites. Le rôle de donna Anna, fie Don ' Juan, pour lequel la cantatrice avait reçu des leçons de Garai, accrut beaucoup une réputation k peine ébauchée. M»8 Ronzi de Begnis obtint de brillants succès k Londres, où elle avait suivi son mari. Mais sa véritable renommée ne date que de 1831, année où elle débuta au théâtre Saint-Charles, de Naples, avec un éclat sans pareil. En 1834, elle alla chanter k Rome, puis à Milan, Venise, Yicance et Brescia. Bientôt rappelée k Naples, la cantatrice y fut reçue avec acclamation et y jouit de toute la faveur publique pendant plusieurs années. Cette artiste a pris sa retraite en 1843. Voici la iiste des principales créations de M108 Ronzi de Begnis : Paris, / Fuorusciti di Firenze ; l’Inganno fortunato (l’Heureuse méprise), opéra-bouffe

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en un acte, de Rossini ; Rosina d’il Barbiere di Siviglia, de Rossini ; Il Turco in Italia (le Turc en Italie), de Rossini, etc. ; étranger : Gemma di Vergi, dans l’opéra de Donizetti (Milan, 1835). C’est surtout par la création de ce rôle que Mbb Ronzi deBegnis se plaça au rang des artistes de génie, .au double point de vue tragique et vocal ; aussi obtint-elle un vrai triomphe.

BOODs. m. (roudd). Métrol. Mesure agraire usitée en Angleterre, et valant 10 ares, 1168.

ROOKE (Laurent), astronome et mathématicien anglais, né k Deptford, comté de Kent, en 1623, mort en 1662. D’abord professeur adjoint d’astronomie au collège Wadham, à l’université d’Oxford, puis professeur en titre de la même science au collège Gresham (1652), Rooke fut appelé, en 1657, k occuper une chaire de géométrie. Ce fut lui qui forma avec quelques savants amis, en 1660, le premier noyau de la Société royale de Londres, qui ne devait être officiellement constituée qu’après sa mort. Parmi les écrits de ce savant, nous citerons : Observationes in contetam qui, mense decembri aimo 1652, apparuii, publiées avec les Leçons sur les comètes de Ward ; Direction pour les marins qui vont aux Indes (1665), dans les Transactions philosophiques ; Manière d’observer les éclipses de lune (1666), dans le même recueil ; Discours concernant l’observation des éclipses des satellites de Jupiter, dans l’Histoire de la Société royale, etc.

ROOKE (George), amiral anglais, né k Saint-Laurent, près de Cantorbéry, en 1650, mort en 1709. Il entra de bonne heure dans la marine, fut promu à l’âge de trente ans au grade de capitaine en second et reçut en 1689 le commandement d’une escadre chargée de croiser sur les côtes d’Irlande, où-il rendit de tels services que le roi Guillaume III le nomma contre-amiral de la flotte rouge. Peu de temps après, il prit part au combat livré, en face du cap Beachy, par la flotte du comte de Torrington à la flotte française commandée par Tourville, devint, en 1692, vice-amiral de la flotte bleue et se distingua tout particulièrement au combat naval de La Hogue,

où les Français furent vaincus. Une partie de leur flotte ayant échappé au désastre en se réfugiant dans le port de La Hogue où ne pouvaient pénétrer les vaisseaux, de ligne anglais, Rooke résolut, le jour suivant, de les attaquer avec les chaloupes de l’escadre. 1) accomplit son projet le soir même, et son plan fut conçu et exécuté avec une telle rapidité, que les Anglais ne perdirent que dix nommes, quoiqu’ils eussent brûlé, en deux jours, — six vaisseaux français k trois ponts et sept autres vaisseaux de ligne. En récompense de ce fait d’armes, Rooke fut créé vice amiral de la flotte rouge et chevalier, et reçut en outre une pension de 1,000 livres sterling.

Après la paix de Rys^ick, il fut élu au Parlement par la ville de Portsmouth, et, quoiqu’il appartint au parti whig, alors en opposition avec le gouvernement, la reine Anne, k son avènement, le nomma vice-amiral et lieutenant de l’amirauté et, en même temps, lieutenant des flottes et des mers de son royaume. La guerre de la succession d’Espagne commença bientôt après. À la tète des flottes anglaise et hollandaise, Rooke tenta l’attaque de Cadix, que l’armée du duc d’Onnond investissait en même temps par terre ; mais cette attaque fut abandonnée, à cause de l’opposition du prince de Hesse. Rooke prit sa revanche de ce qu’il considérait comme un échec, en se portant sur le port de Vigo où venait de se réfugier la flotte espagnole qui, chaque année, revenait d’Amérique chargée d’or. La ville fut prise et onze galions tombèrent au pouvoir des Anglais et des Hollandais réunis, qui détruisirent en outre plusieurs bâtiments de l’escadre française qui escortait le convoi. Des renforts étant arrivés à l’amiral, il résolut de tenter l’attaque de Gibraltar. Le 21 juillet 1704, Je prince de Hesse débarqua sur l’isthme avec 1,800 marins, tandis que les vaisseaux commençaient k canomier la forteresse ; après six heures de résistance, les Espagnols abandonnèrent leurs batteries, et les Anglais réussirent k se rendre maîtres de la grande plateforme ; ils S’y maintinrent jusqu’au lendemain, où de nouveaux renforts leur permirent d’enlever une seconde batterie, dont la prise amena la reddition delà forteresse. Le 13 août de la mémo année, l’amiral Rooke engagea, en face de Malagn, avec la flotte française, qui venait de quitter Toulon sous les ordres du comte de Toulouse, un combat qui fut très - acharné, mais qui se termina par la retraite des Français, qui avaient, perdu 3,000 hommes, tandis que la perte des Anglais ne fut que de 2,000 hommes. À son retour en Angleterre, l’amiral fut reçu avec les plus grands honneurs k Windsor par la reine Anne ; mais, voyant bientôt après le gouvernement lui devenir hostile, il se démit de tous ses emplois, ainsi que de son siège au Parlement, et passa le reste de ses jours dans la retraite.

ROON (Albert-Théodore-Emile, comte de), feld-marécha] et homme d’État prussien, né le 30 avril 1803. Élève de l’École militaire du corps des cadets, il entra, en 1S21, dans l’arnaée, avec le grade d’oftiuier, suivit, de 1824 k 1827, les cours de l’École militaire et fut

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nommé, en 1828, professeur à l’Institut des cadets de Berlin. M. de Roon alla, en 1832, rejoindre son régiment k Mirulen.u’où le général de Muffling, qui commandait le corps d’observation détaché en Belgique pendant le

siège d’Anvers par les Français, l’appela k son quartier général. L’année suivante, M, de Roon fut attaché au bureau topographiqua, puis, en 1835, k l’état-major général, ou il obtint, en 1836, le grade de capitaine, et, en 1842, passa, en qualité de major, k l’étatmajor général du 7L’ corps d’armée. Rappelé, un an plus tard, k Berlin pour y reprendre ses cours à l’École des cadets, il fut en outre chargé d’enseigner la géographie et la tactique au prince Frédéric-Charles de Prusse, qu’il accompagna dans ses voyages en Suisse, en Italie, en France et en Belgique. Lorsque l’éducation du prince fut terminée, M. de Roon devint chef de l’état-major général du 8e corps d’armée (1848), stationné dans la Prusse rhénane, et sut se montrer complètement k la hauteur de cette position, que rendaient fort difficile les événements politiques. Il prit part, en 1849, à la campagne de Bade, en qualité de chef de l’état-major général du général Hirschfeld, et, après avoir commandé, comme colonel, plusieurs régiments d’infanterie, fut promu en 1856 major général et commandant de la 20° brigade d’infanterie k Posen, d’où il passa, en 1858, k la tête de la 14e division à Dusseldorf. Les études profondes qu’il avait faites dans ces différents postes, notamment à l’occasion de l’établissement de la garde mobile en 1850, lui

avaient montré tous les vices qui existaient dans l’organisation militaire de la Prusse et lui avaient en même temps inspiré des idées de réforme, surtout en ce qui concernait l’organisation de l’infanterie. Il les exposa en 1858 au prince régent, qui l’engagea a en faire l’objet d’un rapport spécial. L’appel de la mobile en 1859 ne lit que confirmer la justesse de ses observations, et, la paix inattendue de Villafianca ayant amené le désarmement de la Prusse, il fut appelé k Berlin pour y donner son opinion sur le plan de réorganisation militaire que le ministère de la guerre avait mis k 1 étude, k la suite du rapport rédigé par l’ordre du prince régent. M. de Roon donna son approbation aux principales dispositions de ce plan et dut prendre part aux délibérations de la commission réunie dans ce buta Berlin. Promu lieutenant général en mai 1859, il reçut, en décembre de la même année, le portefeuille de la guerre, auquel il adjoignit, en 1861, celui de la marine. Grâce à ia persévérance et k l’énergie dont il Ht preuve au milieu des plus grandes difficultés et surtout contre l’opposition de la majorité de la Chambre des députés, il réussit a mener à bonne fin la tâche difficile qui lui était imposée et dans laquelle il était, du reste, soutenu par le roi Guillaume, qui appelait la réorganisation de l’armée son couvre personnelle. Lorsque, en 1866, la guerre éclata entre la Prusse et l’Autriche, tous les hommes compétents furent frappés de la savante organisation de l’armée prussienne, de la perfection de ses armements et de la rapidité avec laquelle le ministre de la guerre avait su mobiliser et mettre en ligne des forces considérables. Après une courte campapagne, dont M. de Moltke avait dressé le plan, l’Autriche, vaincue k Sadowa, dut signer la paix et cesser de faite partie de lu Confédération germanique. M. de Roon continua, après cette guerre, k perfectionner cette année qui avait obtenu de si grands résultats, et k tout préparer en vue d’un conflit probable avec la France. Aussi, lorsque l’inepte gouvernement qui disposait alors de nos destinées déclara la guerre k la Prusse, le 15 juillet 1870, sans avoir rien préparé, avec une année entièrement désorganisée et un armement tout k fait insuffisant, malgré toute la bravoure de nos soldats, la lutte devint impossible. Dans cette terrible campagne, M. de Roon se montra, comme organisateur, k la hauteur de M. de Moltke comme stratègiste.et contribua puissamment k ce titre k nos désastres. Le roi de Prusse Guillaume, devenu, grâce k l’écrasement de la France, empereur d’Allemagne, donna à son ministre de la guerre le litre de comte le 16 juin 1871 et le nomma feld-muréchal le îet janvier 1873. Ce même jour, il fut appelé k la présidence du ministère prussien en remplacement de M. de Bismarck, qui avait demandé a être déchargé de ces fonctions, mais en conservant celles de chancelier de l’empire. Le lieutenant général Kamecke lui fut adjoint comme second chef de l’administration de la guerre, pour la prompte expédition des affaires ; toutefois, M. de Roon resta chargé de la direction et de l’administration supérieure de ce département. Attaché, plus encore que M. de Bismarck, au parti conservateur, le feld-maréchal de Roon dirigea les affaires dans le même esprit que ce dernier, qui resta, d’ailleurs, le constant inspirateur de la politique de l’empire. Il garda fuit peu de temps ces fonctions. Il se démit de la présidence du conseil le 9 novembre suivant, fut remplacé par M. de Bismarck ei se démit en même temps du portefeuille de la guerre, que r< :çut le général Kamecke. Depuis lors, le comte de Roon a pris un repos nécessité par son grand âge. Dans sa longue et laborieuse carrière, il a fait preuve d’une force de volonté inflexible, d’une rare énergie et de talents hors ligne comme "organisateur. On lui

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doit des ouvrages fort estimés, parmi lesquels nous citerons : les Principes de géographie, d’ethnographie et de politique (Berlin, 1832 ;, dont la 2e édition, considérablement augmentée (Berlin, 1843-1855, 3 vol.), s’est vendue h plus de 50,000 exemplaires, et une Description militaire des pays de l’Europe (Berlin, 1837), qui forme le onzième volume de la Bibliothèque portative publiée k cette époque par une société de savants écrivains militaires.

HOORDA VAN EYSINGA (Pierre-Théodore), orientaliste hollandais, né k Leuwarden (Frise) vers 1789, mort k Rotterdam en 1860. Ayant obtenu un emploi dans les bureaux de la compagnie des Indes, il passa en Asie vers 1810, habita successivement les îles de la Sonde, les Célèbes, Banda, etc., et revint en Hollande en 1829. Quelque temps après, il devint professeur de littérature malaise et javanaise à Delft, puis finit par se retirer & Rotterdam. Roordù a publié, entre autres ouvrages : Angliny Dharma, poème javanais (1851) ; flomo, poème javanais retouché (1853) ; Grammaire javanaise (1855, 2 vol.) ; Dictionnaire hollandais-javanais (1855) ; le Livre Adjidaka ou Histoire fabuleuse de Java (1857, in-so), avec la traduction de Winter et un lexique de Rnorda ; Bintang outara ou Livre de conversations malaises-javanaise$(l$56), etc.

ROOHK (Jacques de), peintre flamand, né à Anvers en 1686, mort en 1747. Il fut placé d’abord chez un orfèvre, puis il entra dansl’atelier de Von Opstal, dont il devint un desmeilleurs élèves. Ses progrès furent si rapides qu’il fut admis k dix-neuf ans dans ia corporation des peintres de sa ville natale. Tout en s’adonnant avec beaucoup de succès k la peinture ào genre, de Roore exécuta de grandes compositions a l’hôtel de ville d’Anvers, k Rotterdam, k La Haye, k Amsterdam, k Louvain, k Leyde. Parmi ses œuvres les plus importantes, on cite particulièrement le Capitule assiégé par Bremtus, grand tableau qui contribua beaucoup k sa réputation ; Pandore au conseil des dieux, plafond peint dans l’hôtel d’un échevin d’Amsterdam et qui contient plus de cent figures, etc. De Rbore était un peintre de beaucoup d’imagination ; ses compositions sont bien entendues ; si son dessin manque de finesse et d’élégance, il est du moins exact et exempt de mauvais goût, parce que l’artiste consultait toujours la nature. L’expression de ses figures est vraie et spirituelle et son coloris est fort bon. Grâce surtout k ses tableaux de genre, de Roore avait acquis une belle fortune ; il l’augmenta en se livrant au commerce des tableaux qu’il restaurait avec une extrême habileté.

ROOS (Jean-Henri), peintre allemand, né dans le Palatinat en 1631, mort k Francfort en 1685. Son père était un pauvre tisserand. D’abord élève de Julien Dujardin k Amsterdam, puis d’Adrien de Bie, il s’adonna avec succès au portrait, mais surtout au paysage et k lu reproduction des animaux. Après avoir habité Mayenoe, il se rendit k Francfort, ou il exécuta un grand nombre de tableaux. Henri Roos visita ensuite la France, l’Italie, l’Angleterre, parcourut une partie de l’Allemagne et se fixa k Francfort. Il avait acquis par ses œuvres une grande fortune lorsque, le feu ayant pris k sa maison, il fut atteint par les flammes en cherchant k sauver des objets précieux, et mourut le lendemain des suites de ses brûlures. Il laissait quatre fils et une fille. Cet artiste fut un paysagiste du plus grand mérite ; sa couleur est vigoureuse, ses arbres sont traités avec une adresse supérieure et ses animaux sont exécutés avec autant de goût que d’originalité. Nous citerons de lui : k Munich, une Armée en marche, son portrait et une dizaine de jolis paysages rappelant par leurs tons chauds et lumineux ceux de Boih d’Italie ; à Dresde, des paysages ou troupeaux ; un beau paysage, k Fruncfort-sur-le-Mein, etc. Ou lui doit aussi vingt-trois eaux-fortes fort belles, représentant trois paysages et uns suite d’animaux.

ROOS (Théodore), peintre allemand, frère du précédent, né a Wesel en 1636, mort eu 1696. Il prit des leçons d’Adrien de Bie. puis se rendit auprès de son frère, avec qui il travailla, et ne tarda pas k acquérir de la réputation comme peintre de portrait. Après avoir passé quelque temps k la cour du landgrave de Hesse, R003 s’établit à Manheim (1657) et reçut le titre de premier peintre des cours de Bade, Nassau, Wurtemberg, Hanau et Birkenfeld. Lorsque les Français prirent Strasbourg en 1680, l’artiste, qui se trouvait dans cette ville, y fut l’objet de grands égards, et il y lit le portrait d’un grand nombre d’officiers français. Ses portraits, insuffisants au point de vue du dessin, rachètent ce défaut par une exécution large et facile, par l’habileté de l’arrangement et par la beauté du coloris. On cile, parmi ses meilleurs portraits, ceux du duc d’Oiléans et de la princesse Palatine, et son grand tableau représentant les Officiers en chef des trois régiments de la milice bourgeoise, U Manheim.

ROOS (Philippe), peintre allemand, surnommé Roui do Tivoli, neveu du précédent, né k Francfort en 1655, mortâRome en 1705, Fils et élève de Jean-Henri, il montra da telles dispositions pour la peinture que le landgrave de Hesse l’envoya k ses frais en Italie. Arrivé k Rome, l’hilippe Roos s’adonna avec une ardeur extraordinaire au travail et apprit k peindre avec une facilité