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perie que ce plat-là. Quelle saloperie que cette marchandise !

— Discours, propos ordurier : Dire des saloperies.

— Chose vile, de mauvaise • qualité : Ce marchand de vin ne vend que de la salo-

PEKIB.

SALORGE s. m. (sa-lor-je — du lat. sal, sel). C’oimn. Amas de sel.

SAIOUEN ou TIISAN-LOUEN, fleuve de l’Inde transgangétique. Il prend sa source dans les montagnes duThibet, où il prend le nom d’Oïr-Tchou, baigne lu province chinoise d’Yuri-Nan, où il porte le nom de Lou-Kiang, coule ensuite du N. au S., sous le nom de Salouen, entre l’empire Birman et le royaume de Siam ; puis il arrose les provinces anglaises de Pégou et de Murtaban, et se jette dans l’océan Indien, à la baie de Martaban. Le cours de ce fleuve n’est encore que très-imparfaitement connu, surtout dans sa partie Bupérieure.

SALOUM, territoire du Sénégal, traversé par la rivière de ce nom et défendu par le poste de Kaolakh. Ce pays est habité par des Djolofs et des Mandingues ; il s’étend jusqu’à la Gambie. Le Saloum était, il y a quelques années, le centre d’un commerce actif ; aujourd’hui, on n’y traite plus d’affaires. Cela tient à ce que le gouverneur, M. Pinet-Laprade, battu sur toute la ligne dans une guerre contre les indigènes qu’il voulait soumettre à payer des impôts, n’a pas eu d’autre ressource, pour sauver nos établissements, que de fomenter une guerre civile entre les noirs. De là la conflagration du Saloum, qui dure encore et prive notre commerce de comptoirs importants, notre marine d’un port sûr.

Le royaume de Saloum, situé dans la partie occidentale de la Sénégambie, mesure à peu près 230 kilom. de longueur sur 100 kilom. de largeur ; on évalue la population à 300,000 hab. La capitale de l’État est Iiahon.

SALOUM, rivière de la Sénégambie, qui sert de ligne de démarcation entre le Sin et le Barra, c’est-à-dire entre las Yoloffs et les Mandingues. Une barre et de nombreux Ilots en rendent l’entrée difficile ; mais, cette entrée franchie, la navigation en est très-facile. Ses rives sont découpées de marigots qui forment des Iles basses et couvertes de mangliers. La Saloum est très-poissonneuse. Elle a donné son nom au pays qui la borde.

SALPA s. m. (sal-pa). Moll. Genre de tuniciers.

— Encycl. Le genre salpa, connu aussi sous les noms de bifore ou biphore, est caractérisé par un corps oblong, cylindracé, tronqué le plus souvent aux deux extrémi . tés, près desquelles se trouvent deux ouvertures, dont l’antérieure est la bouche et l’autre l’anus. Ce corps est renfermé dans une double enveloppe, dont l’intérieure parait être la véritable peau ; l’extérieure, plus épaisse, membraneuse ou presque cartilagineuse, transparente, se détachant facilement de la première et désignée sous le nom de manteau, serait plutôt un corps excrété. Les viscères forment un nucléus presque toujours coloré k ses deux extrémités. Les branchies, en forme d’écharpe linement striée en travers, se portent obliquement du nucléus à la partie postérieure. L ensemble du corps est très-mou et plus ou moins diaphane. On ne connaît pas bien les organes de la génération chez ces tuniciers, qui paraissent être hermaphrodites, et encore moins leur système nerveux.

Les salpas s’attachent les uns aux autres dans un ordre régulier ; si on les sépare, ils continuent k vivre, mais ne peuvent plus se réunir. Ceux qui sont agrégés dans leur jeunesse se séparent toujours avec les progrès de l’âge. D’après les observations et les théories les plus récentes, il y aurait chez ces animaux une véritable génération alternante, les individus libres donnant naissance à des groupes, et réciproquement ; on observe, d’ailleurs, de très-grandes différences entre les individus d’une même espèce, suivant qu’ils sont libres ou agrégés. La réunion se lait tantôt en rosaces, tantôt en cordons simples ou multiples, diversement disposés, mais toujours de manière que les deux ouvertures soient libres.

« Ces animaux, dit Al. Rousseau, ont une progression lente qui leur est propre ; elle est due au passage de l’eau dans le Canal médian ; le liquide contenu est chassé par l’ouverture postérieure, et, à l’aide d’une contraction du manteau, elle ne peut prendre une autre direction, la valvule de l’ouverture antérieure s’y opposant ; la force avec laquelle le liquide est chassé au dehors détermine le fluide ambiant à devenir un obstacle, et l’animal s’avance, la sortie de l’eau agissant comme une nageoire. Par un mouvement de relâchement du manteau, le canal se remplit de nouveau par l’ouverture antérieure, et une nouvelle contraction détermine un nouveau mouvement en avant de l’animal. »

Les espèces de ce genre sont assez difficiles k distinguer et les auteurs ce sont pas d’accord sur leur nombre. La plupart se trouvent dans la zone tropicale et quelques-unes dans les régions tempérées. Toutes habitent

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la haute mer, où elles sont complétenr ent immergées à des profondeurs variables. Pendant Ips temps calmes, elles viennent près de la surface de l’eau, et, comme elles sont phosphorescentes, elles dessinent souvent, pendant la nuit, de longs rubans lumineux. Nous citerons les salpas géant, confédéré et penné, des mers d’Europe.

SALPE s. f. (sal-pe). Ichthyol. Syn. de

SAOPfi.

SALPÊTBAGE s. m. (sal-pê-tra-je — rad. salpélrer). ïechn. Formation du salpêtre dans les nitrières artificielles : Le plâtre favorise le salpêtragb des murs. (Maqu’il.)

SALPÊTRE s. f. {sal-pê-tre — du lut. sal, sel ; peine, de pierre). Chim. Azotate de potasse :

J’apprends qu’en Germanie autrefois un bot. prêtre Pétrit pour s’amuser du soufre et du salpêtre.

Voltaire.

Il Salpêtre terreux, Azotate de chaux qu’on trouve enefflorescence sur les murs humides.

Il Salpêtre du Chili, Azotate de soude.

— Poéliq. Poudre de guerre ou de chasse : Du salpêtre en fureur l’air s’embrase et s’allume.

Boile.hj. Bans ces globes d’airain le salpêtre enflamma Yole avec la prison qui le tient enfermé.

Voltaii.e. Souvent d’un plomb subtil que te salpêtre enbrase Vous irei insulter le sanglier glouton.

J.-B. Rousseau.

— Fam. Personne très-vive, très-prempte à s’enflammer : Patience donc, salpêtrb ! (Balz.)

Faire péter le salpêtre, Faire beaucoup de décharges d’armes a feu : À la naissance de ce prince, à cet exercice, on a bien fait

PÉTER LE SALPÊTRE. (Acad.)

— Constr. Résidus de vieux plâtras ot de vieux mortiers qu’on a lessivés pour en extraire le salpêtre, et qu’on emploie ensuite pour sceller les pavés.

— Encycl. Chim. V. NiTRB et azotat.3 de

POTASSE.

— Hist. Au moment te plus terrible ce la lutte suprême engagée entre la France et l’Europe monarchique, en 1793, la grt.nde République, enveloppée d’un cercle de fer, dut tirer d’elle-même toutes les ressou.-ces nécessaires h la défense nationale. Déjà, par les décrets du £3 février et du 23 juillet 1793, la grande Assemblée avait autorisé les communes à convertir en canons une partie de leurs cloches. Cette réquisition patriotique avait produit des résultats considérables et qui sont un exemple des ressources énormes qu’on peut toujours tirer pour la défense par les expédients extraordinaires, parfois trop dédaignés des praticiens.

Il en fut de même pour la fabrication do la poudre, dont il fallut des quantités illimitées pour répondre aux besoins de ces guerres immenses.

Le 28 août 1793, sur un rapport de Carnot, la Convention rendit un décret qui metta ta la disposition du conseil exécutif toutes les terres et matières salpêtrées dans toute l’étendue de la République. Le 4 décembre suivant (14 frimaire an II), nouveau décret qui invite tous les citoyens à concourir à l’extraction du salpêtre. Bientôt des arrêtés du comité de Salut public et de la commune de Paris vinrent activer ce grand mouvement. Le comité envoya dans tous les départements des agents pour recueillir et préparer le charbon et le salpêtre et improviser des poudreries. Le représentant Frécine, chargé du service de la raffinerie révolutionnaire des salpêtres, écrivait k ces agents nationaux :

a C’est du sol même de la République que les bras des hommes libres doivent extraire la poudre destinée à exterminer l’odieui.e race des tyrans. Que les bons sans-culottes continuent k coopérer de leurs bras ; que les riches, par des fournitures d’ustensiles et pr.r des collectes volontaires, contribuent eflcaceinent à la fabrication du salpêtre, afin que celui qui se trouve enseveli dans le sol de la République puisse bientôt être conver.i en poudre et délivrer la terre des brigands couronnés qui l’oppriment et la ravagent. >

Des Instructions, ornées de planches gravées, furent envoyées dans toutes les communes pour enseigner aux citoyens l’art d’extraire, et de fabriquer le salpêtre. De ;> exploitations de bois, des ateliers do salpêtre, des poudreries furent établis partout. Toute la France se mit à fouiller le sol des caves, k piler les matériaux de démolition, à lessiver les terres et les plâtras, à cuire, k évaporer, à cristalliser ce sel précieux qu’on allait envoyer, en guise d’encens, au visage des rois de l’Europe.

Pour ménager le bois, l’une des bases de la poudre, on encouragea, pour les manipuz lations, l’usage du charbon de pierre, dont l’emploi était alors assez rare.

Tout cela se faisait avec autant de verve que de rapidité, pendant que les sections de Paris et tous les théâtres retentissaient de chansons pittoresques en l’honneur du salpêtre, devenu une sorte d’agent national et républicain. On nous permettra de citer quelques fragments de ces naïves et patriotiques compositions, qui, le plus souvent, sont sim SALP

plement signées : » Un citoyen * de telle ou telle section.

Descendons dans nos souterrains,

La liberté nous y convie ;

Elle parle, républicains.

Et c’est la voix de la patrie.

Lavez la terre en un tonneau ;

En faisant évaporer l’eau,

Bientôt le nitre va paraître.

Pour visiter Pitt en bateau.

Ce qu’il nous faut, c’est du salpêtre.

C’est dans le sol de nos caveaux Que gît l’esprit de nos ancêtres : Ils enterraient sous leurs tonneaux Le noir chagrin d’avoir des maîtres. Cachant, sous l’air de la galté, Leur amour pour la liberté, Ce sentiment n’osait paraître : Mais dans le sol il est resté, Et cet esprit, c’est du salpêtre.

On verra le feu du Français Fondre la glace germanique ; Tout doit répondre il ses succès ; Vive a jamais la République ! Précurseurs de la liberté. Des lois et de l’égalité, Tels partout on doit nous connaître : Vainqueurs des bons par la bonté Et des méchants par le salpêtre.

Ennemis de la royauté, Pour mettre les trônes en poudre, C’est du sol de la liberté Que vous devez tirer la foudre. Nos efforts toujours renaissants Feront voir à tous les brigands Que nous ne voulons plus de maître Pour terrasser tous les tyrans, Un jacobin, c’est du salpêtre. Vingt despotes coalisés Méditaient d’affamer la France ; Mais de leurs projets insensés La honte est la seule espérance. À l’aspect de l’égalité. De la douce fraternité, La disette n’ose paraître. Nos ennemis ont mal compté ’. La liberté fait du salpêtre. Rions, amis, du vain courroux De ces imbéciles despotes : En vain ils s’arment contre nous ; Battons-nous en vrais sans-culottes. Dans notre sol glt un trésor Qui nous servira mieux que l’or ; Il attend nos bras pour paraître ; De la liberté c’est l’essor ; Travaillons tous pour le salpêtre.

À la fin de messidor an II, il y avait à Paris plus de 60 ateliers fournissant au total 50,000 livres de salpêtre par décade. On comptait plus de 6,000 ateliers dans toute la République ; on raflinait alors 30 milliers de salpêtre par jour, 25 milliers de poudre, et l’on comptait dépasser rapidement ces chiffres dans des proportions énormes.

L’ancienne agence, ci-devant régie des poudres, dont la production n’était pas à la hauteur des circonstances et qui entravait plus qu’elle n’aidait l’agence révolutionnaire, fut supprimée le l" thermidor an II.

SALPÊTRE, ÉE (sall-pê-tré) part, passé du v. Salpêtrer. Couvert ou imprégné de salpêtre : La voûte rampante qui glace votre tête dégoutte l’eau salpêtrée sur un sol humide qui paralyse vos pieds. (Chateaub.) Les parois salpêtrées du mur sont dans un état de suintement perpétuel. (L. Reybaud.)

SALPÊTRER v. a. ou tr. (sal-pêtré — rad. salpêtre). Mêler de salpêtre, en parlant d’un terrain qu’on veut durcir et rendre imperméable : Vous voulez faire sabler cette allée de jardin, cette petite cour : cela ne suffirait pas ; il faut la faire salpêtrer. (Acad.)

— Couvrir ou imprégner de salpêtre : L’humidité commence à salpêtrer ce mur. (Acad.)

Se salpêtrer v. pr. Se couvrir ou s’imprégner de salpêtre : Cette cave humide, ces vieilles démolitions SB salpêtrent. (Acad.)

SALPÊTRERIE s. f. (sal-pê-tre-rî — rad. salpêtre). Techn. Fabrique de salpêtre.

SALPÊTREUX, EUSE adj. (sal-pê-treu, eu-ze — rud. salpêtre). Qui contient du salpêtre : Terrain salpêtreux.

SALPÊTRIER s. m. (sal-pê-tri-é — rad. salpêtre). Ouvrier qui fait du salpêtre.

Salp3trier» républicain» (LES), COmédïe

mêlée de vaudevilles et d’airs nouveaux, du citoyen Charles-Louis Tissot, de Dôle ; représentée à Paris, sur le théâtre de la (Jité, le 8 messidor an II. La qualité de l’auteur, qui avait voulu faire partager k sa ville natale la gloire de son œuvre, explique le choix de son sujet : il était chef du bureau des envois au comité de Salut public, section des armes, poudres et salpêtres. Au lever du rideau, les citoyens’ dispensés d’aller se battre aux frontières travaillent k extraire le minéral alors si nécessaire, en chantant, sur l’air du premier chœur de Richard Cœur de Lion : Piochons, piochons

Et fabriquons du salpêtre ! Piochons, piocaons

Et retournons nos maisons]

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Le père Mathurin, patriote irréprochable et belliqueux, ajoute, sur l’air : Jeunes amants, cueillez des fleurs ;

Pour en imposer am tyrans Et pour faire trembler le traître. J’envoie aux combats mes enfanta, Et moi je travaille au salpêtre. Ce bonhomme, qui a les rois en une patriotique horreur et que les dnngers de la République exaltent à tout propos, possède un fils ; son ami, le vieux Thomas, a, de son côté, une fille. Les deux enfants s’aiment et, comme cela se pratique dans toutes les comédies parfaitement orthodoxes (bien que les personnages ici ne le soient guère, dans l’acception rigoureuse du mot), les deux enfants se marient. Ce dénoûment est sans doute bien peu neuf ; mais ce qui est plus intéressant et moins ordinaire surtout, c’est l’autel imprévu sur lequel leur union est formée, autel où brillent par leur absence l’officier municipal et le prêtre. Mathurin et Thomas, les deux pères de famille, prennent la main de leurs enfants et disent tout bonnement : « Nous allons vous unir, et ce pain de salpêtre servira d’autel. » Alors, sur l’air : Jeunes filles, jeunes garçons, ils s’écrient : Approchez-vous, mes chers enfants, En vous j’allons nous voir renaître. Jurez sur ce pain de salpêtre D’être fidèl’s a vos serments.

Après cela, il est supposable que des époux unis sur un pain de salpêtre brûleront l’un pour l’autre d’une flamme sans pareille. Malgré le burlesque de la forme, il y a dans cette pièce caractéristique une intention fort louable, l’idée de la défense de la patrie, qui était alors si puissante et si forte dans les masses. Chose curieuse et bonne à noter, le théâtre de la Cité, où se jouait cette pièce, ne donnait asile en général qu’à des ouvrages (et ils se succédaient avec une fécondité remarquable) où les attaques les plus vives étaient dirigées contre le froc et la soutane. Or, ce théâtre, qui était situé en face du Palais de justice et qui fut transformé plus tard en salle de bal sous le nom de Prado, salie aujourd’hui démolie et sur l’emplacement de laquelle s’élève maintenant le tribunal de commerce, ce théâtre avait été, ô ironie ainere 1 édifié sur les ruines de l’église Saint-Barthéleiny, de sinistre appellation. LesSa/pêtriers républicains n’étaient qu’une idylle sans conséquence, en comparaison des vaudevilles qui s’y débitaient chaque soir k la grande satisfaction des spectateurs. Les Moines gourmands, les Dragons et les bénédictins, A bas la calotte ! l’Esprit des prêtres, et une foule d’autres productions vengeresses de même genre, remplaçaient d’une étrange façon les cantiques et les prières qui pendant tant d’années avaient retenti en ce lieu même.

SALPÊTRIÈRE s. f. (sal-pê-tri-è-re — rad. salpêtre). Lieu où l’on fait le salpêtre. — Encycl, V. mitrièrb.

SnlpStricro (HOSPICE DE LA VIEILLESSE femmes], ou de la). Un règlement en date du 20 avril 1648 affecta au renfermement des filles et femmes débauchées tes bâtiments de la Salpêtrière ou petit Arsenal, situés au faubourg Saint-Victor-lez-Paris, près du confluent de la Seine et de la Bièvre. Un brevet du 1er juillet 1053 plaça cet établissement sous la direction des administrateurs des Pauvres-Enfermés. L’Hôpital général ayant été fondé par édit royal du 27 avril 1856, le roi rit don à la nouvelle institution • de la Salpêtrière sise au faubourg Saint-Victor, vis-à-vis le grand Arsenal, avec tous les bâtiments et héritages qui en dépendent. ■ Cette maison, destinée à prendre tant d’importance, consistait alors, suivant une notice faite en 1657 pour le cardinal Mazarin, « en un grand emplacement de 18 à 20 arpents, dans lequel il y avoit divers corps de bàtimens de 30 et 40 toises de long, en forme de grange, où se fuisoit le salpêtre, et d’autres où il y avoit une fonderie et quelques lieux

firopres à des magasins. » Le bâtiment dit de a Vierge est un reste de ces anciennes constructions. « Ces lieux, qui estoienc abandonnez et inutiles au public, adjugez au roy sur quelques particuliers comptables, ont esté donnez par Sa Majesté U I Hospital général et, heureusement changez en dortoirs et retraitte des pauvres, ont oousté plus de 40,000 livres pour estre mis en estât d’y pouvoir loger les pauvres. Ils consistent en deux corps île logiz... et en quinze grands dortoirs de 30 et 40 toises chacun, qui sont maintenant occupez par 628 pauvres femmes de toutes les qualitéz que la misère humaine peut faire concevoir, suivant la partition qui en sera ey-après exprimée ; 192 enfants, depuis deux ans jusqu’à sept, légitimes et bastards, exposez et abandonnez aux soins de la Providence, et qui sont etlevez par les pauvres femmes de la maison et partagez entre elles comme adoptifs, avec la même affection que s’ils estoient leurs enfants, et 27 officiers et maîtresses desdits dortoirs préposés pour veiller à la conduitle des pauvres... Plus, un grand bâtiment neuf qui se commence pour le logement des mendiants mariez, qui consiste en un quarré de quatre faces de 60 toises sur 56, chacune face composée de trois estages faisant 82 chambres de 10 pieds sur 12, flanquée de quatre pavillons pour le logement des officiers. ■ Afin, de conserve ;