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SOUP SOUR SOUR SOUR 941

Mon cœur vous est connu. Seigneur, et je puis dire
Qu’on ne l’a jamais vu soupirer pour l’empire.

Racine.

— Prov. Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire, Les soupirs que l’on pousse sont la preuve d’un désir non satisfait.

— v. a. ou tr. Exprimer par des soupirs, en soupirant : Soupirer ses peines, ses douleurs.

|| Exprimer sur un mode plaintif :

Ce n’était pas jadis sur ce ton ridicule
Qu’Amour dictait les vers que soupirait Tibulle.

Boileau.

— Syn. Soupirer après, convoiter, délirer, etc. V. convoiter.

SOUPIREUR, EUSE s. (sou-pi-reur, eu-ze — rad. soupirer). Personne qui soupire, qui a l’habitude de soupirer.

— s. m. Celui qui courtise les femmes, qui est ou feint d’être amoureux : Ces soupireurs universels, qui en veulent à toutes les femmes avec une égale ardeur, sont d’étranges gens. (Mlle de Scudéry.)

SOUPLE adj. (sou-ple — du latin supplex, suppliant ; de sub, sous, et de plicare, plier. Supplex a donc signifié primitivement flexible, mais ce sens est resté inusité ; l’acception ordinaire de suppliant, proprement qui fléchit le genou, est étrangère au mot français). Qui se plie aisément, qui est flexible : Cuir souple. Les branches du saule, de l’osier sont très-souples.

— Qui a le corps, les membres flexibles, doués de mouvements lestes et faciles : Enfant souple et élancé. Avoir la (aille très-souple. Il faut être bien souple pour faire de pareils tours. (Acad.) Jamais je n’eus le poignet assez souple ou le bras assez ferme pour retenir mon fleuret quand il plaisait au maître de le faire sauter. (J.-J, Rouss.)

— Fig. Pliable ù des choses diverses : Un talent très-souple. La nature de l’homme estsouple et s’ajuste à tout. (J. Joubert.) Cicéron est un polygraphe dont le talent souple et plein d’élégance était en outre extrêmement varié. (A. Fée.) || Maniable, soumis, docile : Enfant très-souple. Homme souple, d’un caractère Souple. Des hommes souples et bornés s’élèvent aux premières places et les meilleurs sujets deviennent inutiles. (Mass.)

Dans ce siècle, où l’envie à l’intrigue s’accouple, Quand on n’est pas très-fort, il faut être très-souple.

L. Augier.

… Aimez qu’on vous censure,
Et, souple à la raison, corrigez sans murmure,
Mais ne vous rendez pas quand un sot vous reprend.

Boileau.

Être souple comme un gant, Avoir l’échine souple, les reins souples. Être parfaitement soumis, n’opposer aucune espèce de résistance :

Tout vous rit : votre femme est souple comme un gant.

La Fontaine.

— Méd. Pouls souple, Pouls modérément développé et dont les battements sont doux et moelleux.

— Techn. Soie souple, Soie blanchie aux acides : La soie souple se reconnaît aux caractères suivants ; elle est blanche, opaque, un peu rude au toucher, spongieuse et assez élastique, elle se disloque et se défile quand on exerce sur elle une traction trop considérable. (Troost.)

— Syn. Souple, docile, flexible. V. docile.

SOUPLEMENT adv. (sou-ple-man — rad. souple). Avec souplesse, d’une manière souple.

SOUPLESSE s. f. (sou-plë-se — rad. souple). Qualité de ce qui est souple, flexible : La souplesse de l’osier. La souplesse d’un cuir. La SOUPLESSE d’un ressort. Dans les régions boréales, la rigueur du froid enlève à la main et au pied la souplesse qui les caractérise. (A. Maury.)

— Agilité et facilité des mouvements : La souplesse d’un bateleur, d’un sauteur. Le chat se distingue par sa souplesse.

Il fit autour mille grimaceries,
Tours de souplesse et mille singeries.

La Fontaine.

— Fig. Flexïbilité, diversité d’aptitudes, caractère de ce qui est maniable : Avoir de la souplesse dans l’esprit. Son style manque de souplesse. Sa voix a beaucoup de souplesse. Rien n’est durable comme les fables, et leur durée tient surtout à leur souplesse à prendre toutes les formes. (St-Marc Girard.) Voltaire, dans la souplesse de son génie, s’est quelquefois approprié la mâle gravité de Corneille. (Villem.) || Caractère d’une personne maniable, docile, pliable à la volonté d’autrui : Il n’a pas assez de souplesse pour réussir dans le monde. Lorsque le juge veut s’agrandir, il change en une souplesse de cour le rigide et inexorable ministère de la justice. (Boss.) 'L’esprit du monde est un esprit de souplesse et de ménagement. (Mass.) Dans l’homme, la souplesse ne peut se trouver avec l’élévation de l’âme. (Boiste.)

— Loc. fam. Tours de souplesse ou simplem. Souplesses, Moyens détournés et artificieux dont on se sert pour arriver à son but : Il a fait mille tours de souplesse pour supplanter cet homme, pour l’empêcher de réussir dans son entreprise. (Acad.) Ce n’est que par des souplesses qu’il est parvenu à ses fins. (Acad.) || Emploi -vieilli.



SOUPLET (SAINT-), bourg et commune de France (Nord), cant. du Cateau, arrond. et à 29 kilom. S.-E. de Cambrai, sur la Selle ; pop. aggl., 1,735 hab. — pop. tot., 2,633 hab. Fabrication d’étoffes de laine et de coton, fours à chaux, brasseries.

SOUQUE (François-Joseph), homme politiqne et auteur dramatique français, né à Orléans en 1767, mort à Paris le 14 septembre 1820. Après avoir fait d’excellentes études au lycée de sa ville natale, il salua avec enthousiasme l’aurore de la Révolution. Lors de la proscription des girondins, il accompagna Brissot dans sa fuite. Arrêtés tous deux à Moulins, l’un périt sur l’échafaud, l’autre fut incarcéré à la Conciergerie jusqu’au 9 thermidor. Cette longue détention valut à Souque d’être nommé par le Directoire secrétaire d’ambassade en Hollande puis il occupa, sous le Consulat, une place importante dans l’administration de l’armée de Naples. Il quitta bientôt cet emploi pour devenir secrétaire général de la préfecture du Loiret. En 1809, il se porta candidat aux élections de ce département et fut député au Corps législatif. En 1814, il adhéra à la déchéance de Napoléon. Réélu pendant les Cent-Jours, il ne parut que fort rarement à la tribune. La nouvelle Chambre de Louis XVIII ne le compta plus parmi ses membres. Rendu forcément à la vie privée, Souque se tourna vers la littérature. Il fit représenter, à l’Odéon, le 27 mai 1816, sous le pseudonyme de Saint-Georges une comédie historique en cinq actes, intitulée le Chevalier de Canolle ou Un épisode de la Fronde, dont il emprunta le dénoument tragique aux Mémoires de Lenet, conseiller intimé de la maison de Condé. Cette pièce, qui obtint un éclatant succès, fait partie de la Suite du répertoire du Théâtre-Français, comédies en prose, t. IX (Paris, in-18). Bien que cette œuvre ne soit plus jouée depuis longtemps, on reconnaît généralement que les agitations et les intrigues de la Fronde y sont caractérisées avec autant de finesse que d’exactitude. Il donna ensuite, au Théâtre-Français, Orgueil et vanité, comédie en cinq actes, en prose, représentée le 1er avril 1819 et imprimée la même année (in-8o). Souque travailla jusqu’à son dernier jour. Il s’éteignit peu de temps après la réception de son Francois II, que la Comédie-Française n’a pas joué et qu’elle doit posséder encore dans ses cartons. Il avait commencé un poème intitulée Saint Ignace de Loyola.

SOUQUENILLE s. f. (sou-ke-ni-lle ; ll mll. Dimin. du vieux français souquenie, que Nicot et Rabelais écrivent squenie et qui représente le bas latin succania, dont l’origine est inconnue, à moins qu’on ne le rattache à l’ancien slave, russe, polonais, illyrien sukno, drap, polonais suknia, robe, vêtement, illyrien sukgna, bohémien suknê, même sens, toutes formes qui appartiennent elles-mêmes, d’après Pictet, à la même famille que le persan cuchâ, vêtement de laine, gùchâ, étoffe, kourde cùcha, côcha, drap, ciûk même sens, cuka, espèce de veste, ossète cuka, arménien cukai, même sens, albanais dshoke, manteau, et le sanscrit cuka, vêtement, bordure d’étoffe, turban, etc., mot d’origine incertaine. Peut-être se rattache-t-il à côca, côcaka, peau, écorce. Le s des formes slaves correspond au ç du sanscrit, comme dans d’autres cas). Surtout très-long, fait de grosse toile, que mettent les cochers les palefreniers, quand ils pansent leurs chevaux : Il portait une souquenille grise par-dessus son costume, dont on entrevoyait les zébrures. (Th. Gaut.)

— Par ext. Vêtement usé, sale, misérable : Je demandai une chambre et, pour prévenir la mauvaise opinion que ma souquenille pouvait encore donner de moi, je dis à l’hôte que, tel qu’il me voyait, j’étais en état de bien payer mon gîte. (Le Sage.)

SOUQUER v. a. ou tr. (sou-ké — corruption du vieux fr. saquer, tirer). Mar. Roidir fortement : Souquer un nœud, un amarrage.

— v. n. ou intr. Appuyer, agir fortement : Souquer sur les avirons.

SOUQUET s. ra.’(sou ; ke). Agric. Fragment de la racine de l’olivier, séparé de la souche pour servir de bouture.

SOUQUET DE LATOUR (Guillaume-Jean-François), ecclésiastique et littérateur français, né à Crasmenil en 1768, mort en 1850. Il fut précepteur pendant une vingtaine d’années, puis vicaire ou curé de plusieurs églises de Paris. Il s’occupait de travaux littéraires avec tant de zèle que, pendant les quarante dernières années de sa vie, il ne donna, dit-on, jamais plus de quatre heures au sommeil. On a de lui un grand nombre de traductions, parmi lesquelles nous citerons : les œuvres de Claudien (an VI, in-8o) ; les poésies de Némesien, suivies d’une idylle sur les chiens de chasse (an VII, in-12) ; les Sylves de Stace, avec des notes historiques et critiques (1819, in-8o) ; Petits poèmes latins (Cynégétique de Gratius Faliscus, la Chasse de Némesien, l’Etna de Cornélius Severus, etc. ; 1842, in-8o). L’abbé Delutho aida Souquet dans la rédaction de ce dernier ouvrage.

SOUQUETAGE s. ra. (sou-k^-ta-je). Syn. de souchetage.

SOUR ou TSOUR, l’ancienne Tyr, ville de la Turquie d’Asie, sur la rive orientale de la


Méditerranée, dans le pachalik et à 36 kilom. N. d’Acre ; 4,000 hab., moitié musulmans métoualis, moitié chrétiens grecs des deux rites. Les Grecs catholiques y ont un évêque. Fabrication de meules. Cette ville, autrefois la plus importante place de commerce maritime du monde, voit aujourd’hui tout son trafic réduit à l’exportation de quelques balles de coton et de tabac. La ville de Sour est située sur une presqu’île, autrefois entièrement détachée du continent, auquel elle se rattache de nos jours par un isthme sablonneux ; cette presqu’île se prolonge parallèlement à la côte, en formant les bras de la croix de chaque côté de l’isthme, et crée ainsi deux baies, au N. et au S. ; c’est la baie du N. qui constitue le port actuel, et la ville est construite de ce côté au point de jonction de l’isthme et de la presqu’île. Les rues sont sales et tortueuses, mais les palmiers et les arbres fruitiers dont le terrain est planté lui donnent un charme oriental. Une vieille muraille en ruine l’entoure à l’E. et au S. On n’y trouve aucun édifice remarquable, si ce n’est les restes d’une belle église du style grec. Toute la côte O. de la presqu’île est déserte et bordée de rochers battus par les vagues, au milieu desquels on distingue, par un temps calme, des fûts et des tronçons de colonnes, des pierres taillées, etc. Aux environs, nombreux débris de toute sorte. V. V. Tyr.

SOURA, rivière de la Russie d’Europe. Elle prend sa source dans le gouvernement de Suratov près de Sourmino, coule à l’O., sépare pendant quelques kilomètres les gouvernements de Saratov et de Penza, entre dans ce dernier, se dirige au N. baigne Penza, entre dans le gouvernement de Simbirsk, où elle arrose Kotiakov et Alatyr, pénètre dans le gouvernement de Nijnï-Novgorod et se jette dans le Volga, après un cours de 750 kilom.

SOUBABAYA, ville de l’Océanie, dans la Malaisie hollandaise, sur la côte septentrionale de l’île de Java et le détroit de Madoura, où elle a un port de commerce, chef-lieu de la résidence de son nom, à 574 kilom. E. de Batavia, par 110° 23′de longit. E. et 7° 13′ de latit. S. Sa population est évaluée à 100,000 habitants, et le gouvernement néerlandais a depuis longtemps pris des mesures pour éviter le croisement des races. Si Batavia est !a capitale de Java, en ce sens qu’elle est le siège du gouvernement, Sourabaya est la ville la plus importante de l’île par sa population, son industrie et son mouvement commercial. C’est là que se trouvent aujourd’hui les plus importants établissements industriels du gouvernement, celui de la marine et celui de l’artillerie, les plus grands arsenaux et magasines, enfin les principaux établissements industriels privés. Le port, spacieux et très-sûr, est accessible aux plus gros bâtiments ; en 1864, 640 navires sont entrés dans le port de Sourabaya. L’exportation a principalement pour objet le sucre, le tabac, le café, les peaux de buffle, les rotins, les clous de girofle, la muscade, l’arack, le poivre et la cannelle. Les importations consistent en madapolams et calicots écrus, toiles rouges d’Andrinople, toiles à voiles, porcelaines, cristaux, papier, fer, charbon de terre et bougies. La ville est généralement bien bâtie ; le palais du gouverneur, l’hôpital et un jardin botanique rempli des plantes les plus rares sont les principales curiosités de Sourabaya.

SOURAKARTA, ville de Java. V. Solo.

SOURAPANA, s. m. (sou-ra-pa-na). Crime de l’ivresse, chez les Indous.

— Encycl. Le sourapana, littéralement action de boire du calou ou jus de palmier, est un crime énorme, selon les livres indous, et ne saurait être expié par les moyens ordinaires, par les pèlerinages aux temples renommés, ou les ablutions dans les eaux du Gange ou des autres cours d’eau consacrés. On ne saurait imaginer jusqu’où les brahines poussent l’aversion et le mépris pour ceux qui se rendent coupables du sourapana ou de l’usage des liqueurs enivrantes. Dans les lieux où ils se trouvent réunis en grand nombre, les infractions à cette loi d’abstinence sont extrêmement rares, et jamais on n’y a vu un brahme ivre. Cependant, lorsqu’ils vivent dans des habitations isolées et hors de toute surveillance, ils se relachent singulièrement, paraît-il, de leur tempérance sur ce point. Un voyageur contemporain rapporte que, le feu s’étant mis à la maison d’un brahme, située à quelque distance d’un village du Tanjaour, dans l’Inde méridionale, les habitants accoururent et s’empressèrent de dérober aux flammes ce qu’ils purent enlever. Parmi les effets sauvés, on trouva un grand pot de terre plein de porc salé et un autre contenant de l’arack ou eau-de-vie du pays. La perte de sa maison fut bien moins sensible au propriétaire que la publicité de cette découverte accablante. Devenu l’objet des railleries et de la risée de tous les habitants d’alentour, ce pauvre brahme fut obligé d’abandonner le pays et d’aller cacher sa honte au loin. Ce fait prouve que les brahmes ne sont pas tous fidèles au précepte qui leur défend de boire des liqueurs enivrantes. Il paraît que parfois des brahmes se réunissent chez des soudras, en qui ils ont confiance, et qui leur préparent, à huis clos, des repas


d’où les boissons enivrantes et les viandes ne sont pas exclues ; bien plus, l’orgueil des brahmes fléchissant assez vite dans ces parties de débauche, ils ne dédaignent pas d’admettre familièrement leurs hôtes à manger avec eux en commun ne rougissant point de commettre ainsi à la fois une triple violation des règles de leur caste. Mais si l’usage secret des liqueurs enivrantes, si facile à tenir caché, est peut-être assez commun chez les brahmes, il est presque inouï qu’on ait rencontré, dans les rues ou en public, un brahme qui fitt ivre. Les reproches d’intempérance et de violation des principes généralement reçus dans la caste ne s’adressent, en définitive, qu’à un petit nombre d’hommes tarés et qui ont mis bas toute honte. On ne saurait sans injustice les rendre communs à la généralité des brahmes. C’est aux gourous ou prêtres qu’est dévolu le droit de punir les brahmes coupables de sourapana. Ils font comparaître ceux-ci, et si l’enquête qu’on ouvre en leur présence démontre leur culpabilité, ils leur adressent des réprimandes sévères en leur infligeant un châtiment corporel assez souvent ils les soumettent à une forte amende ; enfin, si le délit est très-grave, l’exclusion de la caste est prononcée.

SOURCE s. f. (sour-se — substantif participial de sourdre. Le mot source signifie donc proprement jaillissement. On disait autrefois sorse, sorce, du participe passé sors, de l’ancienne forme sordre). Eau qui sourd, qui sort de terre : Source vive. Découvrir, trouver une sourciî. La source d’un ruisseau, d’une rivière, d’un fleuve. Remonter une rivière jusqu’à sa source. Le commerce est comme certaines sources : si vous détournez leur cours, vous les faites tarir. (Fén.) L’évaporation rend aux sources des fleuves ce qu’elle enlève à leur cours moyen et inférieur. (A. Maury.) Les anciens couronnaient de fleurs les sources osi ils avaient puisé. (Ste-Beuve.) On croyait chez les Juifs que ta nature observait le sabbat ; toutes les sources intermittentes passaient pour sabbatiques. (Renan.) || Liquide quelconque qui sourd, qui sort de terre : Une source de pétrole.

Des sources d’un lait pur, des sources d’un vin frais
Serpentaient en ruisseaux, jaillissaient en fontaines.

De Saint-Ange.

Qui changera mes yeux en deux sources de larmes, Pour pleurer ton malheur ?

Racine.

— Endroit où certaines choses se produisent en abondance : La Bourgogne est la source des bons vins. Il Trésor, amas, réunion de richesses où l’on puise : L’inspiration, dans les arts, est une source inépuisable. (Mme d« Staël.) La pitié est une source féconde de civilisation. (Mme de Rémusat.)

— Fig. Principe, cause, origine : Les sources de la prospérité d’un État. Aller à la source des renseignements. Remonter à la source d’une nouvelle. La concupiscence et la force sont la source de toutes nos actions, (Pasc.) L’amour de l’ordre est la source de toutes tes vertus. (Fén.) Le cœur est la source la plus ordinaire des illusions de l’esprit. (Nicole.) La fierté prend sa source dans la médiocrité ou n’est plus qu’une ruse qui la cache. (Mass.) Le cœur est la source de toutes les erreurs dont nous avons besoin ; il ne nous refuse rien dans cette matière-là. (Fonten.) Les sens sont l’unique source des idées de l’esprit humain. (Turgot.) L’argent a toujours été regardé comme une source de corruption. (Helvétius.) La corruption du cceur est la première source de nos erreurs. (B. de St-P.) Les voyages sont une des sources de l’histoire. (Chateaub.) L’industrie est la source de la richesse. (B. Const.) Le sentiment, par lui-même, est une source d’émotion, non de connaissance. (V. Cousin.) Toutes les sources de la production concourent à la formation de la richesse publique. (V. Cousin.) Le goût du bien est en nous une source de plaisirs comme le goût du beau. (Mme Guizot.) Ce n’est jamais que lorsque la source des idées est tarie que les flots de sang commencent à couler. (E. de Gir.) La première source du désordre des femmes, c’est la misère, (J. Simon.) L’économie est la source de l’indépendance. (E. Souvestre.) La source de la véritable amabilité n’est pas extérieure, elle est dans le fond de l’âme. (Théry.) À l’origine de toutes les preuves, il y a la source de toutes les preuves, j’entends les axiomes. (H. Taine.)

Chez les humains, par un abus fatal,
Le bien le plus parfait est la source du mal.

Voltaire.

— Documents, textes originaux : Les sources de l’histoire. Etudier les sources. Connaître les sources. Le linguiste, opérant sur les particularités les plus délicates de la langue, est obligé de porter une grande sévérité dans la discussion des sources. (Renan.)

Eau de source, Eau puisée à une source.

Source inflammable, Emission de gaz hydrogène protocarboné qui s’enflamme spontanément à l’air, en sortant du sol.

Sources de la vie, Organes principaux, les plus essentiels à la vie.

Couper une source, La supprimer en interrompant le cours souterrain des eaux qui l’alimentaient.

Tenir une nouvelle de bonne source, La tenir de personnes bien informées.

— Mar. Source du vent, Point d’où le vent souffle.