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à Mile*, à Pergame et en Troade, à A.<S03 et à Myrina. A Éphèse, Wood creusa le sol pendant huit années consécutives et découvrit, en 1871, l’Artémision, édifice quatre fols plus grand que le Parthénon, et dont les fondements se trouvaient à plus de six mètres de profondeur. À Milet, Newton et Pullan ont rais au jour des fragments du Mausolée ; puis, en 1872 et 1873, M. O. Rayet a explore le golfe la unique aux frais de MM. Gustave et Edmond de Rothschild, fouillé les restes des villes situées dans les vallées du fleuve, Priène, Tralles, Myonte, Héraclée du Latmos, exploré le temple d’Athena Polias à Priène, du Didymœon à Milet et rapporté au Louvre, outre de beaux fragments d’architecture, un lion en marbre trouvé à Milet dans une nécropole. À Pergame, à cinq lieues du petit port de Dikéli, 1 Allemagne a envoyé, depuis 1878, trois expéditions archéologiques : la première, de 1S78 à 1880, découvrit les fondements du temple de Zeus et une frise énorme de «m,50 de haut sur 130 mètres de long, la Gigantojnachie, aujourd’hui au musée de Berlin ; la deuxième, de 1878 a 1880, a mis au jour les fondements du temple d’Athena Polias, de la place publique et d’un vaste portique ; la troisième expédition, dirigée par MM. Bohn et Fabricius, a été moins fructueuse : on a déblayé le théâtre en 1883 et achevé de dresser le plan de tous les édifices. Dans la Troade, M. Schliemann s’est attaqué, en 1870, à la colline d’Hissarlik, emplacement d’une ville qui se nommait Ilium sous Alexandre ; en creusant, il a découvert successivement quatre couches bien distinctes : d’abord, des restes d’édifices en marbre gréco-macédonien, puis de misérables huttes ; au-dessous, de riches constructions, une citadelle demeure d’un souverain, la Pergame de la Troie antique, selon M. Schliemann, et d’immenses débris d’une ville détruite par l’incendie, et enfin, tout au fond, un établissement primitif. C’est en 1873 que M. Schliemann trouva, dans la troisième couche, ce qu’il nomme le trésor de Priam, plus de vingt mille objets en pierre, terre cuite, os, corne, cristal de roche, etc.

À Assos, c’est l’Institut archéologique d’Amérique qui a entrepris des fouilles depuis 1882 ; on y a mis au jour jusqu’à présent un temple, un théâtre, un portique, des fortifications, un gymnase, des thermes et des monuments funéraires. Mentionnons enfin les fouilles entreprises, en 1884, dans les tombes de Myrissa par des élèves de l’École française d’Athènes, MM. Pottier, S. Reinach et Veyries ; les nombreuses et charmantes figurines trouvées dans ces tombeaux appartiennent aujourd’hui au musée du Louvre.

L’explorateur à qui nous devons les fouilles de Phénicie, est M. Ernest Renan, qui, envoyé en mission par la France, explora Oum-el-Awamid, au sud de Tyr, et déblaya la citadelle de Sidon ; mais on a renoncé à espérer des fouilles fructueuses dans ce pays où la dévastation archéologique n’a jamais cessé depuis 1.500 à 1.600 ans, où les monuments ont été successivement détruits par les habitants, puis par les Templiers et par les Hospitaliers qui, pour se défendre contre toute attaque, tenaient à s’entourer de murailles de pierre. C’est à Chypre et à Carthage que nous retrouverons la Phénicie.

Si maintenant nous jetons les yeux sur la Grèce et les îles de la mer Egée, les fouilles deviennent innombrables ; tout d’ailleurs explique cette recrudescence de découvertes, le nombre croissant des archéologues, le prix rémunérateur des antiquités, Tes progrès même de l’agriculture, la transformation en vignobles d immenses terrains. Parmi les lies, c’est Santorin, Chypre, Rhodes, Samothrace, Délos et Téos qui ont fourni les fouilles les plus fructueuses. Santorin, l’ancienne Théra, avait été engloutie, peut-être au xxe siècle avant notre ère, par une pluie de lapilli ; M. Fouqué d’abord, puis, en 1870, MM. Gorceix et Mamet, de l’École française d’Athènes, y ont retrouvé une foule d’objets des plus primitifs, vases, fusaïoles, moules, antérieurs à la catastrophe. À Chypre, dans cette île si peuplée et si riche où le monde hellénique et le monde asiatique entrèrent de bonne heure en contact, de nombreux explorateurs ont creusé le sol, Lang, Ceccaldi, les deux Cesnola, Ohnefalsch-Richter, principalement à Larnaca, à Dali, à Golgoi, a Amathonte, a. Athieno et à Curion, à la pointe de Carpas et dans les salines près de Kittion. On y a trouvé un art tout assyrien de facture et de style qui peu à peu se teint de la couleur grecque, tout en reproduisant un type local très particulier. C’est le général Palma de Cesnola, consul des États-Unis à Chypre, qui a été le plus heureux dans ses fouilles, de 1867 à 1872 ; rien qu’à Idalion, aujourd’hui Dali, il put explorer plus de 1.500 tombes ; plus tard, à Curion, i’. trouva un immense trésor d’objets en or massif et en argent, de pierres gravées, de vases et de candélabres, joyaux de toute sorte, assyriens, égyptiens, phéniciens et grecs, qui se trouvent aujourd’hui au musée àe Na-w-Vork. L’Ile de Samotbrace a été explorée par Champoiseau, vice-consul de

France à Prevesa, qui, en 1863, découvrit l’admirable Victoire dite de Samothrace, un des chefs-d’œuvre du Louvre (le piédestal ne fut retrouvé que plus tard) ; en 1866, par Deville, ancien pensionnaire de l’École française

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d’Athènes, et Coquart, architecte, élève de l’école de Rome, puis par les Autrichiens Conze en 1873 et 1875, Aloïs Hauser et Georges Niemann, qui, en deux campagnes, mireDt au jour plusieurs édifices dont un temple dorique archaïque et un temple de la Victoire. A Délos, la ville préhistorique a été découverte, en 1874, par Lebègue, élève de l’École d’Athènes : sur le sommet du Cynthe il retrouva les temples de Jupiter cynthien et de Minerve cynthienne, et, sur les flancs de Cynthe, l’antre du Soleil, creusé dans le roc, plus ancien peut-être que les caveaux de Mycènes découverts par M. Schliemann. De 1877 à 1880, l’Ile a été explorée par un autre élève de l’École d’Athènes, M. Homolle, qui a mis au jour les soubassements de vingt édifices, entre autres les temples d’Apollon et d’Artémis, des fragments de frontons, sept Artémis archaïques de grandeur naturelle. L’école d’Athènes a encore envoyé à Délos MM. Hauvette-Besnanlt, Salomon Reinach et, en 1886, M. Feugères, qui ont déblayé l’agora, le théâtre, recueilli plusieurs milliers d’inscriptions et plus de cinquante statues. Enfin, à Téos, Pullan et Newton ont découvert un temple de Bacchus,

Dans la Grèce propre les fouilles n’ont été ni moins nombreuses, ni moins fructueuses que dans les lies ; nous signalerons principalement celles qui ont été entreprises à Mycènes, à Tyrinthe, à Spata, à Orchomène, à Ménidi, à Eleusis, à Olympie, à Epiduure et enfin à Athènes. A Mycènes, c’est au pied de la porte des Lions que l’explorateur déjà célèbre de Troie, M. Schliemann, découvrit dans un trésor ou tombeau à coupole d’époque très ancienne une masse d’objets en or qui nous reportent, comme les objets trouvés à Santorin, a une époque considérée jusqu’ici comme légendaire. À Tirynthe, ce même M. Schliemann, aidé du docteur William Dœrpfeld, a découvert, en 1884, sur l’Acropole, un palais dont ta construction rappelle les édifices d’Hissarlik, avec des peintures murales de couleurs vives, de nombreuses pointes de flèches en obsidienne et des poteries primitives. Les autres fouilles de M. Schliemann ont eu lieu à Orchomène, près du monastère actuel de Stripon, où a été trouvé le trésor des Minyens, tombeau analogue aux tumuli de Lydie et d’Etrurie, et probablement bâti par la même race, mais violé à l’époque macédonienne ; enfin M. Schliemann a exploré le tumulus de Marathon, et, sur la route de Chéronée à Orchomène, le lion de Chéronée, où étaient les ossements de la légion thébaine.

À Spata, près d’Athènes, on découvrit, en 1877, deux tombeaux datant du xie siècle avant notre ère, mais qui avaient été violés et pillés à une époque inconnue ; on n’y trouva que les restes d’un mobilier funéraire, une foule de vases brisés et de menus objets, les vases étant presque analogues à ceux de Mycènes, mais d’un art plus asiatique. A Ménidi, en Attique, l’Institut archéologique allemand a fouillé un tombeau appartenant à la classe des Trésors, mais qui malheureusement avait été violé. À Eleusis et à Epidaure, les fouilles ont été entreprises par la Société archéologique d’Athènes : à Eleusis, on a mis au jour un grand temple de Déméter divisé en cinq nefs ; à Epidaure, on a découvert un théâtre, un temple d’Esculape, et dans l’enceinte, une grande maison de 75 mètres de long où logeaient les malades ; en 1886, on a recueilli trente statues dont sept d’Esculape. À Olympie, en 1875, le gouvernement prussien reprit les fouilles commencées il y a soixante ans par les architectes de l’école française de Morée : on y a retrouvé d’admirables sculptures de Péonios et d’Alcamène, l’Hermès de Praxitèle, un des chefsd’œuvre de l’art grec ; six cents inscriptions, des trésors, des temples, etc. Enfin à Athènes, en 1876, on fouilla l’Asclépiéion, sur la pente S. de l’Acropole : de nombreux exvoto à Esculape et à Hygie en furent retirés. Depuis lors on a attaqué l’Acropole, au N.-E. des Propylées, sous la direction de Dœrpfeld : les fouilles de 1886 ont fourni quatorze statues d’ancien style. Avant da quitter la Grèce, mentionnons encore les fouilles de DoJone, sous la direction de Constantin Carapanos, et celles de Karditza, en Béotie (l’ancienne Acrœphiœ), où M. Holleaux, élève de l’École française d’Athènes, a découvert un temple d’Apollon Ptoos.

L’Italie ne montre pas moins d’ardeur que la Grèce dans les recherches archéologiques ; tout d’abord c’est Pompéi qui soulève de plus en plus son lourd manteau de cendres : sur les 66 hectares que comprenait l’enceinte totale de la ville, 23 étaient découverts en 1873, et près de 28 en 1886 ; en dehors des innombrables objets recueillis, des nombreuses fresques et mosaïques venues au jour, on a trouvé, en 1875, de curieuses tablettes de cire formant le registre des comptes du commissaire priseur Cœcilius Secundus. Le sol de Rome n’a pas été moins fertile en découvertes : en établissant les quais sur le Tibre, on a rendu à la lumière les peintures antiques de la Farnésine ; dans les fouilles de 1 Esquilin, dirigées par M. Pietro Rosa, on a pénétré dans des chambres funéraires presque contemporaines de la fondation de Rome et renfermant des vases, coupes, lampes, débris de poterie, tous objets identiques à ceux trouvés en Etrurie ; de même les murs étaient construits en grandes pierres carrées comme

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les murailles qui entourent les vieilles villes de Toscane. M. Pietro Rosa a su encore dégager le Forum, découvrir sur le Palatin le palais de l’impératrice Livie, et enfin la maison même où habitaient les Vestales, ainsi que l’atrium de Vesta, sur le flanc du Palatin, prés de l’église de Sainte-Marie Libératrice. Nous signalerons encore les fouilles faites dans cette partie de la Vénétie habitée jadis par les Euganéens, dans ta province d’Esté, à Canevedo, à Morlungo, où l’on a découvert de nombreuses sépultures, et dans les provinces de Bologne, de Vérone, à Oppeano ; des fouilles récentes à Luni ont mis au jour un temple et ont livré, à Corneto, une foule d’objets archaïques en terre cuite de style égyptien. En Etrurie d’ailleurs les fouilles sont ininterrompues ; les principales ont eu lieu à Antemnse, où l’on a trouvé les murs d’enceinte d’une cité étrusque et une foule d’ustensiles ; à Cavezzano, en 1878 ; à Castellin, en 1882, et dans la banlieue de Bologne, en 1884.

Nous ne saurions énumérer les découvertes archéologiques faites en France et qui ne cessent d’enrichir, soit nos musées, soit nos collections particulières ; nous nous bornerons à noter les principales : à Paris, sépultures mérovingiennes dans les rues Valette, Descartes et Clovis, et arènes de Lutèce ; à Neufchàteau, dans les Vosges, mosaïque, marbres, colonnes, chapitaux, bronzes, statues, monnaies ; à Bayeux, en 1882, et à Charniers, aux portes de Périgueux, en 1886, restes de thermes antiques ; à Sanxay, dans la vallée de la Boissière, ruines de bains, restes d’amphithéâtres, explorés par le P. de la Croix qui, peu auparavant, avait découvert, près de Poitiers, un hypogée martyrium du ve on du vie siècle.

Les découvertes archéologiques de la France se sont étendues à ses colonies anciennes ou récentes, à l’Algérie, à la Tunisie et au Cambodge. En Af( ?én>, dans les seuls cercles de Saïda et de TÏaret, M. de la Blanchère a retrouvé des ruines antiques dans quatre-vingt-huit localités, un quart sur les hauts plateaux et les autres dans le Tell. Des fouilles entreprises à Chercheli en 1886 ont mis au jour de nombreux marbres, dont une superbe statue dAuguste. En Tunisie, depuis l’occupation française, les recherches archéologiques ont été mieux dirigées et ont donné de précieux résultats ; d’ailleurs, le pays de Carthage. de Zama, de Leptis, de tous ces noms célèbres dans l’antiquité, est bien plus riche que l’Algérie en beaux restes de l’antiquité. Le gouvernement français a envoyé en mission

MM. Cagnat, Saladin Letaille, Salomon Reinachet Ernest Babelon, qui ont fait des fouilles à Bou-Ghara, l’ancienne Gightis ; à Zian, l’ancienne Ciparca ; à. El-Kantara, l’ancienne Meninx, où l’on a trouvé une belle statue d’Auguste voilé, en pontife. Des fouilles ont été entreprises k Carthage, dans l’antique Byrsa, et ont enrichi le nouveau musée de Tunis et celui du P. Delettre, an couvent des religieux de Saint-Louis de Carthage. De plus, les officiers de l’armée d’occupation contribuent eux-mêmes au succès de ces recherches, soit en relevant les inscriptions, soit en s’opposant à la destruction de ces débris antiques.

Enfin, au Cambodge, les temples et les palais d’Angkor nous ont révélé une civilisation inconnue et nous ont fait admirer cet ancien peuple khmer et ses goûts artistiques, qu’influencèrent directement Ceylan et l’Inde durant une période que l’on fixe aujourd’hui avec exactitude et qui s’étend du x« jusqu’au xive siècle de notre ère. C’est M. Henri Mouhot qui découvrit, en 1861, ces ruines immenses aussi belles que les ruines d’Assyrie et d’Egypte. Les archéologues et les explorateurs qui se sont occupés de cette civilisation, naguère inconnue, sont tous Français, sauf Kern, l’indianiste de Leyde ; ce sont Delaporte et Francis Garnier ; l’interprète Janneau, qui en 1870 a publié le premier traité de la langue cambodgienne ; le lieutenant Aymonier, dont le Dictionnaire français-cambodgien a obtenu, en 1875, le prix Volney, et enfin, MM. Barth et Bergaigne, qui ont su mettre à profit les découvertes de Kern pour le déchiffrement des inscriptions.

Quant à l’archéologie américaine, elle a été jusqu’ici impuissante à soulever le voile qui couvre les origines des peuples de ce continent. Cependant on a découvert des superficies considérables couvertes de pictographies, surtout dans les régions qui formaient jadis l’Amérique espagnole, Nicaragua, États-Unis de Colombie, Venezuela, Honduras, ainsi que dans l’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado, pays relativement désolés, habités jadis par une nombreuse population ; mais jusqu’ici l’on n’a pu indiquer la date initiale de ces gravures, dont quelques-unes ont vraisemblablement précédé de fort peu l’arrivée

des Européens, mais dont l’exécution a persisté certainement durant de longs siècles. Une autre race nombreuse et intelligente a laissé comme traces de son séjour des fortifications, des pyramides, des tertres, sépultures de ses chefs ou temples de ses dieux, constructions architecturales auxquelles la pierre fait toujours défaut : les Mound-builders (tel est le nom qu’on a donné à ces hommes) ne se sont en effet servis que de la terre, bien qu’ils eussent une civilisation avancée, exploitant les mines de cuivre et se livrant avec ardeur au commerce. Enfin, l’archéologie américaine s’est récemment en ÀRCM

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richie des découvertes, dans l’Amérique centrale, de M. Charnay, qui nous a fait connaître les villes d’Uxmal, Palenqué, déjà signalées par l’Américain Stephen et M. de Waldeck, et celles de Copan, Mitla, Lorillard-City, avec leurs temples, leurs palais, leurs monolithes, leurs statues, leurs bas-reliefs, qui rappellent ceux de Babylone ou de Ninive, alors que certains de ces édifices ressemblent de façon surprenante à ceux de

l’ancienne capitale de Ceylan, Anuradjapoura ; quant aux inscriptions, elles sont restées jusqu’à ce jour indéchiffrables. En somme, l’archéologie ne peut encore discerner quelles ont été sur le continent américain les races autochthones, quelle était la race ou plus vraisemblablement les races d’où sont sortis les immigrants qui de l’Europe, de l’Asie et même de l’Afrique se seraient rués sur le continent américain.

Les chaires d’archéologie et d’antiquité figurée, qui n’existaient pas en France, se sont multipliées soit à Paris, soit dans les facultés de province. À Paris, la nouvelle École du Louvre comprend trois chaires d’archéologie : archéologie nationale, archéologie égyptienne, archéologie assyrienne. Au Collège de France, deux chaires : épigraphie et antiquités romaines, épigraphia et antiquités grecques. À l’École pratique des Hautes Études, cours de philologie et d’antiquités grecques, romaines, égyptiennes et assyriennes ; cours d’archéologie orientale et d’antiquités grecques ; conférences d’épigraphie et d’antiquités romaines, de philologie et d’antiquités égyptiennes. Enfin à l’École des chartes, cours d’archéologie du moyen âge, et à l’École des beaux-arts, cours d’histoire et d’archéologie.

Dans les facultés de province, diverses chaires ont été créées : à Bordeaux, chaire d’antiquités grecques et latines ; à Douai, chaire d’histoire ancienne et d’antiquités ; à Lyon, chaire d’antiquités grecques et latines, chaire d’histoire et d’antiquités du moyen âge ; à Toulouse, chaire d’antiquités grecques et latines ; à Alger, chaire d’histoire et d antiquités de l’Afrique.

— Bibliogr. Nous ne pouvons donner ici la liste complète des nombreuses publications parues durant ces dernières années et relatives aux découvertes archéologiques ; les plus intéressantes sont les ouvrages de Schliemann sur Troie, Mycènes et Tirynthe ; celui de Wood sur Éphèse, de Rayet et Thomas sur Milet et le golfe Latmique, de Carapanos sur Dodone et ses ruines, de Conze, Hauser et Niemann sur Samothrace, etc. Nous nous bornerons à citer quelques ouvrages publiés récemment et pouvant donner une idée d’ensemble des progrès réalisés en quelques années dans le domaine de l’archéologie. E. Vinet, l’Art et l’Archéologie (Paris, 1874) ; Stark, Handbuch der Archéologie der Kunst (Manuel de l’archéologie de l’art (1878-1880) ; O. Rayet, Monuments de l’art antique (Paris, 1881-1884, 2 vol. in-fol.) ; Heuzey, Catalogue des figurines antiques de terre cuite du musée du Louvre (Paris, 1882) ; 3. Reinach, Manuel de Philologie classique (2» éd., Paris, 1883-1884) ; Perrot et Chipiez, Histoire de l’art dans l’an' tiquité (Paris, 1882 et suiv.).

Les principales revues archéologiques sont : en France, la Revue archéologique, fondée en 1844 ; la Gazette archéologique, qui parait depuis 1876 ; le Bulletin de correspondance hellénique, créé en 1877, jour nal de l’Institut de correspondance hellénique, rédigé à l’École française d’Athènes et chargé de recevoir les correspondances de tous les pays grecs, de réunir les faits intéressant l’histoire, la langue, les antiquités du peuple grec et de les porter à la connaissance de 1 Institut de France ; le Bulletin épigraphique, dirigé par M. Robert Mowat, et faisant suite, depuis 1831, au Bulletin épigraphique de la Gaule ; les Mélanges d’archéologie et d’histoire de l’École française de Rome, qui paraissent depuis 1878 ; 1 Annuaire de VAssociation pour l’encouragement des études grecques en France ; le Recueil de travaux relatifs d ta philologie et à l’archéologie égyptienne et assyrienne ; l’Annuaire de la Société française de numismatique et d’archéologie, et enfin en Algérie, les Mémoires de la Société archéologique de Constantine (en 1881 a paru une table des vingt premiers volumes), et trois revues créées en 1882, l’une à Oran ayant pour titre Bulletin trimestriel des antiquités africaines, et devenue en 1886 VAfrique française ; l’autre à Alger, Bulletin de correspondance africaine ; la troisième à Bone, Bulletin de l’Académie d’Uippone. En Allemagne, nous citerons. 'Archxologische Zeitttng et les Mitlheilungen des deulschenarchxologischen Institutes in Athen ; en Autriche : l’Archxologisch-epigra-

Îthische Mittheilungen ans Œsterreich ; eu Itaie, l’Instituto di Corrispondenxa archeologica publiait, depuis plus de cinquante ans, trois recueils où n’étaient insérés que des articles écrits en italien ou en français : les Annali, le Bullettino dell’Instituto et les Mo• numenli ; le gouvernement allemand, par une loi du 18 mars 1874, fit de l’Instituto un Institut impérial (Reichsinstitut), puis en 1886, supprima d’un trait de plume ces trois publications, ainsi qu’un autre recueil de cet Institut, 1"ArchBologischeZeitung, bien que celui-ci fût publié à Berlin et n’admit que des