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moyen de particules monosyllabiques placées à côté du verbe primitif. On forme un verbe actif d'un verbe neutre ou passif, au moyen d'une aspiration ; ainsi kia signifie tomber, et khia signifiera jeter, faire tomber. Les adverbes se forment fréquemment par la répétition de l'adjectif kiat brave ; kiatkiat, courageusement. On emploie des prépositions et des postpositions. Contrairement aux règles de la syntaxe chinoise, l'adjectif suit son substantif. La construction est essentiellement inversive. Nous citerons comme exemple cette traduction des premiers mots du Pater : Mo ma ne do ba, Notre Père qui es au ciel, que nous transcrivons littéralement en latin : Cœlo in est noster Pater.

BIRMAN (empire) ou d'AVA, État de l'Asie, dans la presqu’île de l'Indo-Chine, compris entre 18° 30' et 270 25' lat. N. ; 90° 22' et 97° long. E. ; borné au N. par l'Assam et le Thibet à l'E., par la Chine et le royaume de Siam, dont le sépare le Salouen au S. et à l'O., par les possessions anglaises de l'Indo-Chine. Cap. Ava ; villes principales Umerapura et Mannipour. Longueur, du N. au S., 980 kil. largeur moyenne, 590 kil. superficie, 500,000 kil. carrés ; 4,000,000 hab.

Orographie et hydrographie. La partie septentrionale de l'empire est montagneuse ; la partie centrale présente de larges vallées, tandis que vers le S., en approchant du Pégu, le sol s’abaisse peu à peu et n'est ondulé que par quelques collines peu élevées. La Birmanie est parcourue dans presque toute sa longueur, du N. au S., par des contre-forts du plateau thibétain. Les deux principaux forment, à l'E. et à l'O., les frontières de l'empire les monts Anopectomou ou Youmadong, qui déterminent la limite occidentale, descendent jusqu'au cap Négrais ; les points culminants de cette ramification de l'Himalaya ne dépassent pas 2,500 m. La chaîne qui longe la partie orientale, en séparant les bassins de l'Iraouadi et du Salouen, se termine au golfe de Martaban, et, comme la précédente, va en diminuant, en approchant de la côte ; son point culminant, qui se trouve dans le massif du Phoungan, vers 270 lat. N., s'élève à 3,790 m. et est couvert de neiges perpétuelles. Quatre autres rameaux parallèles à ces deux chaînes principales, mais moins élevés, forment trois grandes vallées qui appartiennent toutes au bassin unique compris dans l'empire des Birmans, le bassin de l'Iraouadi. Ce fleuve, qui joue dans ces contrées le rôle du Nil en Égypte, traverse la Birmanie dans toute sa longueur ; il reçoit, à sa gauche, le Kin-Douen ou Iraouadi occidental. Les autres fleuves sont le Salouen, qui marque la limite orientale de l'empire ; le Sittang, entre l'Iraouadi et le Salouen ; l'Aracan et le Euladyne. Toutes ces rivières, comme conséquence nécessaire de la direction des montagnes, coulent du N. au S. et déversent leurs eaux dans les golfes du Bengale et de Martaban. La Birmanie contient plusieurs lacs ; le plus important est celui de Kandangyee, qu'on nomme le grand lac Royal, à 40 kil. N. d'Ava il a 48 kil. de long sur 15 de larçe, et est traversé par la Moo, un des principaux affluents de l'Iraouadi. Cet empire possédait avant 1852 plusieurs ports et 350 kil. de côtes, découpées par plusieurs golfes et promontoires mais, depuis les dernières conquêtes des Anglais, les Birmans ont perdu le Pégu, et les bouches de leurs nombreux cours d'eau ne sont pas libres.

Climat. Règnes minéral, végétal, animal. Le climat de l'empire Birman est très-sain ; il présente les caractères particuliers à l'Inde orientale dans les régions montagneuses du nord dominent les froids rigoureux qui sont le propre de tous les pays élevés, tandis que la chaleur ardente, étouffante de l'Inde, règne au midi dans les terres basses, et que les vallées profondes et abritées du centre jouissent d'une température douce et bienfaisante. Malgré ces contrastes frappants, le climat est sain ; les saisons y sont régulières ; la chaleur excessive qui précède les pluies est de si courte durée qu'elle n'incommode pas beaucoup.

En plusieurs endroits, près des frontières de la Chine surtout, les montagnes recèlent des mines d'or et d'argent, ailleurs des rubis, des saphirs et d'autres pierres précieuses, du fer, du plomb, de l'étain et d'autres métaux ; en creusant le sol, près des bords des fleuves, on a découvert de l'ambre jaune très-pur. Le marbre y est très-beau et très-commun, mais il s'emploie exclusivement pour la sculpture des idoles, et l'exportation en est défendue. rigoureusement. Enfin, près des rives de l'Iraouadi, par 20° de latitude, il y a des sources de pétrole très-abondantes. Ajoutons, à cette liste des richesses minérales, le platine, nui y fut découvert en 1830 par le marchand anglais Lane. Malheureusement, l'organisation politique de ce pays, sa civilisation peu avancée et l'état stationnaire dans lequel le retiennent ses idées religieuses, n'ont point permis jusqu'ici une exploitation intelligente de tous ces trésors enfouis dans le sein de la terre.

Le sol est généralement très-fertile dans le sud de l'empire, il produit d'abondantes moissons de riz ; les vallées du nord et du centre sont fécondes en froment et produisent de gras pâturages. La canne à sucre, l'indigo, le coton, le tabac de qualité supérieure, le thé et tous les fruits des tropiques sont récoltés en grande abondance. Le magnifique bois de tek, excellent pour les constructions, peuple toutes les forêts ; enfin, dans les montagnes, à quatre journées de la capitale, on trouve des forêts de très-beaux sapins.

Parmi les animaux de ces contrées, l'éléphant tient le premier rang et s'y développe dans toute sa force ; il y fonctionne comme animal domestique, concurremment avec le bœuf, le buffle et le cheval ; mais, comme le souverain prend le titre de seigneur de l'éléphant blanc, et de tous les éléphants du monde, pour se servir de ce quadrupède, les sujets doivent préalablement en obtenir l'autorisation du prince. On y élève les grasses volailles de l'Inde, le ver à soie, et l’abeille ; le mouton y fait défaut, mais on n'y rencontre ni loup, ni hyène, ni chacal ; en revanche, on y trouve le rhinocéros, le tigre, le sanglier, l'antilope, plusieurs espèces de perroquets, etc.

Comme le climat est très-humide, les insectes y abondent et sont fort incommodes ; quelques semaines avant la saison des pluies des légions de fourmis ailées, de punaises vertes, et d'autres insectes pénètrent dans les appartements, couvrent les meubles et les personnes. Il est vrai que les Birmans, très-friands de fourmis ailées, les regardent comme une manne envoyée du ciel et en font une ample provision.

Habitants, mœurs, religion, gouvernement. Dans ces dernières années, les publications des voyageurs anglais et surtout les savantes recherches de Crawfurd ont jeté quelque lumière sur la Birmanie et ses habitants. On porte à huit mille le nombre des villes, bourgades, et rouas ou hameaux qui peuplent tout l'empire. Peu de Birmans vivent dans des demeures isolées, ils se rassemblent ordinairement en petites sociétés ou bien ils habitent dans les villes. Le type commun de ces peuples les place entre les Indous et les Chinois ; cependant, ils se rapprochent davantage de ces derniers par les traits du visage ; ils sont de taille médiocre, mais robustes et agiles ils ont les cheveux longs, noirs et touffus, et l'habitude de s'épiler le visage leur conserve longtemps un air de jeunesse. Les femmes, généralement bien faites, sont disposées à l'embonpoint, plus blanches que celles de l'Indoustan, mais de formes moins délicates. Le costume des hommes diffère peu de celui des Chinois : veste étroite à manches longues et robe de velours ou de satin qui descend jusqu'à la cheville du pied ; les ouvriers ont ordinairement un pantalon court pour tout vêtement. Quant au costume des femmes, il consiste en une grande chemise traînante qu'elles retroussent sous le bras ; les femmes de qualité y ajoutent une pièce d’étoffe de soie enroulée autour des reins et traînant jusqu'à terre. Au surplus, hommes et femmes se peignent les dents en noir, et les boucles d'oreilles font partie de la toilette des hommes. Vifs, hardis, entreprenants, curieux, impatients et colères, les Birmans montrent quelquefois la férocité des barbares, et d'autres fois l'humanité et la douceur des nations les plus civilisées. La piété filiale est une vertu religieusement observée ; parmi eux, on ne voit jamais de mendiants quand un homme est incapable de gagner sa vie, on prend soin de lui. La musique est très-cultivée en Birmanie ; il est rare de rencontrer un Birman qui ne joue pas de quelque instrument, harpe ou flageolet, guitare, violon ou flûte de Pan.

La religion des Birmans est le bouddhisme ; ils vénèrent Bouddha sous le nom de Godama. qu'ils représentent sous la figure d'un jeune homme d'une physionomie tranquille, et assis les jambes croisées sur un trône ; quelques-unes de ces statues sont d'une proportion colossale. Les temples de Godama ont généralement la forme d'une pyramide, sont dorés avec profusion et surmontés d'un parasol. Les prêtres birmans, appelés rahans, vont pieds nus, ont la tête rasée et toujours découverte, et mènent une vie fort austère ; ils vivent en communauté dans des kioums ou couvents d'une structure différente de celle des maisons ordinaires : la vue des passants peut plonger à chaque instant dans l'unique appartement qui compose ces couvents. Ils enseignent les préceptes de la religion bouddhique, les lettres et les sciences.

Le code des Birmans, qu'ils nomment derma sath, est un des nombreux commentaires des lois de Menou ; il a été importé de Ceylan, en même temps que le bouddhisme. La langue des Birmans, dite kiaproth, qui contient quatre dialectes, s'éloigne beaucoup du siamois, et montre dans ses racines une grande ressemblance avec le thibétain ; elle abonde en mots dérivés du pâli, au milieu desquels on rencontre un grand nombre d'expressions monosyllabiques.

Le gouvernement est despotique comme dans toute l'Asie le souverain prend le titre de boé (empereur) ; il se montre rarement et donne ses audiences avec un grand faste ; dans ces occasions, il est surchargé de vêtements et d'ornements en or ; il paraît pendant quelques instants sur un trône que des volets ferment bientôt. Les principaux ministres sont au nombre de quatre et forment le tolou ou conseil suprême, chargé de l'administration sous le monarque ; enfin, comme dans tous les pays civilisés, il y a une hiérarchie de conseillers et d'officiers chargés de l'exécution des lois et de l'administration de la


justice. Suivant la loi le dixième de tous les produits appartient à l'empereur, qui prélève également un dixième sur toutes les marchandises qui entrent dans ses États. Les provinces, au nombre de huit, sont gouvernées par des vice-rois et par d'autres délégués du prince qui remplissent aussi les fonctions de juges. De même que les Chinois, les Birmans n'ont pas d'argent monnayé. Les lingots d'argent et le plomb sont les signes représentatifs des valeurs. Les balances et les poids nécessaires pour peser ces deux métaux se fabriquent dans la capitale et sont marqués d'une empreinte.

Origine et histoire. Les Birmans se désignent eux-mêmes sous le nom ethnique de Mranmâ, dont on a diversement interprété la signification. Le père San Germano a donné à ce sujet quelques éclaircissements, dont Burnouf s'est servi pour essayer de résoudre la question. Quand on demande, dit-il, aux Birmans d'où ils viennent ; ils répondent que leur nom seul suffit pour indiquer la noblesse et l'antiquité de leur race. C'est qu'en effet les premiers Mranmâs furent, selon eux, des intelligences célestes qui, descendant sur la terre, s'y dégradèrent peu à peu et y restèrent à jamais attachées, pour y vivre et y mourir. Rien n'est d'ailleurs plus obscur que les premiers temps de l'histoire birmane, et le père San Germano rapporte qu'après avoir vainement cherché des livres d'un caractère réellement historique, il eut recours à un Birman très-instruit, qui n'hésita pas à lui avouer qu'il ne parviendrait pas à débrouiller les antiquités de l'histoire des Mranmâs. Ce qui complique la question, c'est que comme tous les peuples de l'Asie, les Birmans ont cherché à rattacher leur origine à celle de la religion qu'ils ont adoptée. Or, comme cette religion est le bouddhisme, dont le siège primitif est l'Inde septentrionale, nous nous trouvons dès le commencement transportés hors du pays que nous désirons connaître. Burnouf rapproche ensuite avec beaucoup de vraisemblance le mot Mranmâ, de Brânmana, terme sanscrit, circonstance qui indiquerait que le nord-ouest de la presqu'île transgangétique aurait reçu sa civilisation de l'Indoustan, ce qui est confirmé par toutes les données historiques.

L'histoire des Birmans, obscure et incertaine dans son origine, comme nous venons de le voir, commence par une cosmogonie semblable à celle des Indous et fondée sur les croyances du bouddhisme. Un tableau chronologique, traduit du birman par un agent anglais, fait remonter l'histoire positive de ce peuple à l'an 289 av. J.-C. Prome était alors le siège du gouvernement ; vers l'an 94 de notre ère, le dernier roi de Prome mourut ; une nouvelle dynastie s'éleva et porta la résidence de la cour à Pugan, qui fut pendant douze siècles la capitale de l'empire. Pendant les premiers règnes de cette dynastie, les Chinois envahirent le nord de la Birmanie et y dominèrent assez longtemps. En 1300, Panya devint à son tour le siège du gouvernement, qui fut transporté, en 1364, à Ava, où il resta pendant trois cent soixante-neuf ans, sous trente-neuf princes. Vers le milieu du xvie siècle, les Birmans s'emparèrent du Pégu, mais ils ne purent conserver paisiblement leur conquête ; les Pégouans soutenus par les Européens, finirent par vaincre les Birmans, s'emparèrent d'Ava en fr52, et firent prisonnier le roi Dwipti, qui fut le dernier de sa race. A leur tour, les Birmans furent assujettis aux Pégouans.

L'année suivante, Alompra, homme de basse extraction mais soldat heureux, forma le projet de délivrer sa patrie et de lui rendre, avec la liberté, son ancienne splendeur. Il se mit à la tête d'un soulèvement qu'il avait provoqué, se rendit maître du Pégu, combattit avec succès les Chinois et les Siamois, et fonda la dynastie qui occupe actuellement le trône d'Ava. Mais la Compagnie anglaise des Indes étendait chaque jour sa domination vers l'orient ; les Birmans se trouvèrent bientôt en présence de ce redoutable adversaire. En 1824, à la suite d'une querelle peu importante, le gouverneur des Indes, lord Amherst, qui ne cherchait qu'un prétexte, déclara la guerre aux Birmans. Cette guerre, qui dura deux ans, se termina le 2 janvier 1826 par le traité d'Yandabo, en vertu duquel la Compagnie obtenait la possession des territoires d’Arracan, Mergui, Tavoy et Yeh, avec une indemnité de 25 millions de francs pour frais de guerre. Ce traité fut suivi d'une convention commerciale très-avantageuse pour les Anglais, et de l'admission d'un agent de la Compagnie près de la cour d'Ava, pour assurer l'exécution des traités. Grâce aux rapports de ce résident anglais, les relations entre la cour d'Ava et la Compagnie devinrent peu à peu difficiles ; il y eut, de part et d'autre, des sujets de mécontentement et de plaintes. Cependant le gouvernement de la Compagnie, qui se voyait menacé dans le nord de l'Inde, jugea à propos, en 1840, de rappeler tout simplement le résident d'Ava, sans embarrasser sa politique par une nouvelle guerre avec les Birmans. Mais l'Angleterre n’est pas oublieuse ; en 1851, des avances faites à deux négociants anglais établis à Rangoun provoquèrent une demande impérieuse d'explications de la part du gouverneur général de l'Inde, lord Dalhousie ; la cour d'Ava ayant refusé toute satisfaction, la guerre fut déclarée en avril 1852. Un corps d'armée placé sous les ordres du général


Godwin, et une escadre de trente-deux vaisseaux commandée par l'amiral Austin, commencèrent les hostilités contre les Birmans. Le port de Martaban fut occupé, Rangoun emporté d'assaut le 24 avril 1852, et Bassein placé sous le commandement d'un officier de la Compagnie. Le littoral était conquis ; les Anglais ne s'arrêtèrent pas à ce premier succès l'année suivante, le corps d’occupation porté à 16,000 hommes, occupa toute la province du Pégu, qu'une proclamation du gouverneur général de l'Inde annexa aux domaines de la Compagnie. Les troupes anglaises se préparaient à marcher vers la capitale de la Birmanie, lorsqu'une révolution de palais détrôna l'empereur, qui fut remplacé par son frère, le prince Mengdoun, partisan de la paix. Des négociations s'engagèrent entre les représentants de la Compagnie et les ministres du nouvel empereur ; mais celui-ci, tout en déclarant qu'il ne chercherait pas à reprendre par les armes les dernières conquêtes des Anglais, refusa obstinément de ratifier par un traité l'abandon du Pégu. Lord Dalhousie, désireux de mettre fin à une expédition très-coûteuse, se contenta de cette déclaration, et termina ainsi la guerre le 30 juin 1853. Depuis cette époque, la paix a été maintenue entre les Anglais et les birmans mais ceux-ci ont perdu tous les ports, et l'Angleterre, maîtresse de l'embouchure de l'Iraouadi, tient en réalité les clefs de ce vaste empire.

BIRMINGHAM, la plus grande ville manufacturière de l'Angleterre après Manchester, et la première du monde pour les industries métallurgiques située sur le penchant d'une colline près de la rivière de Rea, dans le comté de Warwick, à 175 kilom. N.-O. de Londres. Cette ville qui, il y a cent cinquante ans, avait à peine 5,000 habitants, en comptait plus de 70,000 à la fin du siècle dernier, et figure pour 233,000 dans le recensement de 1851. La fabrication du fer, de l'acier et de tous les autres métaux, pratiquée sur une immense échelle, a été portée à sa plus haute perfection à Birmingham. Dans aucune ville du monde, l'esprit manufacturier ne s'est montré plus inventif ; dans aucune, le travail industriel n'offre aux yeux des merveilles plus saisissantes que celles des usines cyclopéennes de Birmingham. Ajoutons cependant que cette ville est redevable d'une grande partie de sa prospérité aux avantages de sa position toute centrale à la proximité d'inépuisables mines de fer et de charbon, et à ses communications faciles et multiples avec tous les grands ports de l'Angleterre. Une aussi grande industrie entraîne nécessairement un grand mouvement d'affaires de tout genre ; aussi la banque d'Angleterre a-t-elle une succursale à Birmingham. Néanmoins, la physionomie de Birmingham et de ses environs est triste et monotone. A plusieurs kilomètres de distance, on aperçoit d’innombrables colonnes de fumée qui obscurcissent le ciel, habituellement terne et nuageux. En traversant la plaine que domine la ville, on est frappé de la stérilité complète du sol, entrecoupé de fosses profondes et béantes, d'où sortent des amas de houille qui donnent la vie à ses puissantes machines ; les routes qui sillonnent cette contrée, dite plaine des Cyclopes, pavées de scories, sont ensevelies sous une poussière noire qui s'attache aux vêtements, au linge et même à la peau des habitants. Cette ville, tout industrielle, offre peu de monuments remarquables. Nous devons cependant mentionner l’église Saint-Philippe, d’une belle architecture, le palais où se tiennent les assemblées du comté, un théâtre et deux bibliothèques.

BIRNBAUM, ville de Prusse, province et à 65 kilom. N.-O. de Posen, sur la rive gauche de la Wartha, ch.-l. du cercle de son nom ; 3,200 hab., dont 700 juifs. Fabriques de draps et de toiles.

BIRNBAUM (Jean-Michel-François), né à Bamberg en 1792, fut reçu docteur en droit à Wurtzbourg en 1815, devint professeur du comte de Westphalie, et occupa successivement une chaire de droit à Louvain, à Utrecht et à Giessen. Dans sa jeunesse, il a écrit pour le théâtre plusieurs pièces, maintenant oubliées. En Belgique, sous la Restauration, il fonda une revue, la Bibliothèque du jurisconsulte : A Giessen, il a publié des Archives de droit criminel. On a de lui Exposé des droits du duc de Looz Corswarem sur la principauté de Rheina-Wolbeck (1830) ; la Nature légale des dimes (1831) (Commentatio de Hugonis Grotii in definiendo jure naturali vera mente (1835).

BIRNEY (David Bell), général américain, né à Huntsville (Alabama) en 1825, mort en 1864. Il étudia d'abord la jurisprudence mais, avant de se livrer à l'exercice de sa profession, il se lança dans les affaires commerciales, resta quelque temps dans l'Ouest et s'établit enfin à Philadelphie, où il commença à plaider. Lors du premier appel de troupes, en 1861, Birney s'occupa activement de l’enrôlement des volontaires pensylvaniens destinés à former le 23e régiment de l'État et il reçut une commission de lieutenant-colonel. En août 1861, il était nommé colonel, et le 2 février 1862 brigadier général. Il prit part aux campagnes de la péninsule virginienne, aux désastreuses opérations du général fédéral Pope, dans la vallée de la Shenandoah, et se distingua surtout aux combats de Fair-Oaks et à la seconde bataille de Bull's-Run. A Fredericksburg (décembre 1862), il com[mandait-