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Raymond VI, il enferma Montfort dans Carcassonne et le força de demander une trêve. Excommunié au concile de Narbonne, il fit sa paix avec l’Église aux plus honteuses conditions, et vit le comte de Toulouse, son ami et son suzerain, tourner ses armes contre lui. Il mourut en 1241 dans un monastère. — Roger IV, fils du précédent, entra dans la ligue des seigneurs contre Louis IX, ligue qui comprenait tous les pays de la langue d’oc. Mais la victoire de Taillebourg l’effraya, et il reconnut le roi de France comme son maître et seigneur. Ce comte ne fit jamais que des tentatives de guerre et n’eut pas de succès. — Roger-Bernard III, fils et successeur de Roger IV, fut un des meilleurs poètes du xiiie siècle, mais non un des plus grands conquérants. Ligué avec le comte d’Armagnac contre Philippe le Hardi, il fut fait prisonnier par le roi, qui le jeta dans la tour de Carcassonne, et ne lui rendit qu’en 1273 sa liberté et ses États. Il ne fut pas plus heureux contre Pierre III d’Aragon, qui lui fit subir une nouvelle captivité pour s’être ligué contre lui avec la noblesse de Catalogne. Il fut enfermé au château d’Urgel, et ne recouvra sa liberté qu’à la mort de Pierre, en 1285. Les vers du troubadour se ressentent du caractère ardent du comte. On dirait un bourreau de l’inquisition déclamant au pied d’un bûcher. Agrippa d’Aubigné n’atteint pas lui-même à cette virulence. — Gaston III, surnommé Phébus, soit à cause de sa blonde chevelure, soit parce qu’il avait mis un soleil dans ses armes, soit même à cause de sa beauté, né en 1331, mort en 1391. Il succéda à son père en 1343, et fit ses premières armes contre les Anglais, en 1345. Le roi de France rechercha son alliance et le nomma l’un de ses lieutenants en Gascogne et dans le Bordelais. Plus tard, cependant, il le soupçonna de conspirer contre la France avec son beau-frère, Charles le Mauvais, et il l’enferma pendant un mois (1356) au Châtelet de Paris. Délivré, Gaston suivit le captal de Buch à la croisade des chevaliers teutoniques contre les barbares de la Prusse, délivra, à son retour, les princesses royales, enveloppées dans le marché de Meaux pur les jacques 1358), gagna sur le comte d’Armagnac la bataille de Launac (1372), servit Charles V contre les Anglais, mais en faisant payer ses services fort cher, et fut nommé par le roi lieutenant général du Languedoc. À la mort de Charles V, le duc de Berry se fit donner ce riche gouvernement par le duc d’Anjou, régent, mais dut s’armer pour le conquérir et fut vaincu par le comte de Foix (1381). L’année suivante, ce dernier, sur une fausse accusation, jeta son propre fils en prison et le réduisit, par ses mauvais traitements, à se laisser mourir de faim. En 1390, il reçut dans son château de Mazère Charles VI, avec qui il signa un acte secret, en vertu duquel il lui vendait son comté, ses vicomtes et autres domaines, dont il devait garder la jouissance jusqu’à sa mort. Passionné pour la chasse, Gaston a laissé un monument de son savoir en vénerie : Miroir de Phébus, des déduicts de la chasse des bestes sauvaiges et des ayseaux de proie (impr. avec la Vénerie de Jacques du Fouilloux, Poitiers, 1560). C’est un traité mêlé de prose et de vers, dont le style emphatique et embrouillé a donné naissance à une expression qui n’est plus guère usitée : Faire du phébus, c’est-à-dire parler ou écrire d’une manière prétentieuse et entortillée. — Matthieu, comte de Castelbon et de Foix, mort en 1398, racheta au roi de France les domaines aliénés par Gaston III ; mais il mourut sans enfants. Isabelle, sa sœur, femme d’Archambaud de Grailly, captal de Buch, se porta héritière du comté de Foix et des autres domaines de sa maison. Alors le sénéchal de Toulouse les mit sous la main du roi et ne voulut pas lui permettre de les recueillir. Archambaud recourut aux armes et s’empara d’une partie du comté de Foix ; le connétable de Sancerre l’empêcha de prendre l’autre. Enfin, le captal donna au roi, comme gage de sa soumission, ses deux fils en otage, et, mis en pouvoir du comté tout entier, changea son nom contre celui de Foix, et demeura fidèle à la France jusqu’à sa mort, arrivée en 1412. — Jean de Grailly, son fils, fut presque toujours au service du roi de France, qui l’envoya combattre le comte d’Armagnac. Les deux comtes traitèrent sans avoir remporté ni l’un ni l’autre aucun avantage décisif. Jean de Grailly mourut en 1436. — Gaston IV, son fils, lui succéda. Le premier des princes de Foix, il renonça, sur la demande de Charles VII, à la qualification de comte par la grâce de Dieu, rendit à ce prince de grands services pendant la guerre contre les Anglais, reçut la dignité de pair, et pour son fils aîné la main de Madeleine de France, et fut l’intermédiaire du traité conclu, en 1468, entre son beau-père Jean II, roi d’Aragon et de Navarre, et le roi Louis XI. Comme récompense, on lui donna la seigneurie de Carcassonne et les comtés de Roussillon et de Cerdagne. Il ne se ligua pas moins avec les ducs de Bretagne et de Guyenne, en 1471, contre le roi de France. Par son mariage avec Éléonore de Navarre, il acquit des droits éventuels à ce royaume, et les deux maisons ne tardèrent pas à se confondre. Gaston IV mourut en 1472. Son fils aîné était mort deux ans avant lui. Sa veuve fit hommage au roi, le 26 février 1473, comme régente des comtés de Foix et de Bigorre, au nom de son fils. Éléonore, veuve de Gaston, mourut en 1479, l’année même de son avènement au trône de Navarre. Elle avait choisi pour son successeur son petit-fils, François-Phébus, alors âgé de dix ans, qui fut couronné à Pampelune, en 1481, et mourut à Pau deux ans après. Catherine, sa sœur, fut reconnue après lui comme reine et comtesse, toujours sous la tutelle de Madeleine. Mais ses possessions lui furent disputées par son oncle, Jean de Foix, vicomte de Narbonne. Enfin, la querelle parut suspendue pour quelque temps par la mort de Gaston de Nemours, fils du vicomte, tué à la bataille de Ravenne, en 1512. — Gaston de Foix, duc de Nemours, était l’unique héritier de Jean de Foix, fils puîné de Gaston IV, comte d’Etampes, vicomte de Narbonne, et de Marie d’Orléans, sœur de Louis XII. Né en 1489, il fut mis, en 1512, à la tête de l’armée d’Italie, se signala par ses hauts faits, et fut nommé le Foudre d’Italie. Il gagna la bataille de Ravenne le 11 avril 1512, à l’âge de vingt-trois ans, et fut tué en poursuivant les vaincus. Louis XII remit alors les États contestés à Germaine d’Aragon, sœur de Gaston. Mais il s’éleva bientôt un nouveau prétendant de la maison de Foix. Enfin le parlement de Paris jugea, en dernier ressort, qu’après la mort de Catherine et de son mari, Jean d’Albret, leur fils Henri deviendrait, sans réserve, possesseur de la Navarre et des comtés de Foix et de Bigorre. Dès lors, l’histoire du comté de Foix se fond entièrement dans celle des royaumes de Navarre et de France. Le pays de Foix entra dans le domaine royal le jour de l’avènement de Henri IV, et pourtant ce fut seulement en 1607 que cette réunion reçut une sanction définitive.

FOIX (Pierre de), dit l’Ancien, cardinal français, né en 1386, mort en 1464. Il était fils d’Archambaud, captal de Buch, et d’Isabelle, comtesse de Foix. D’abord moine cordelier, puis évêque de Lescar, il fut créé cardinal en 1409 par l’antipape Benoît XIII, qui l’envoya au concile de Constance pour y soutenir ses droits ; mais, dans l’espoir de ramener la paix dans l’Église, Pierre de Foix se prononça contre Benoît et prit part à l’élection de Martin V, Quelque temps après, ce dernier le nomma son légat près du roi d’Aragon. En 1429, Pierre de Foix convoqua, à Tortose, un concile qui obtint la démission de l’antipape Clément VIII et mit fin au schisme. De retour d’Espagne, il fut chargé d’administrer le comtat d’Avignon, puis appelé à occuper le siège archiépiscopal d’Arles, en 1450. La ville de Toulouse, où il avait été élevé, lui dut la fondation d’un collège qui prit son nom. — Son petit-neveu, Pierre de Foix, né à Paris en 1449, mort en 1490, fut successivement évêque d’Aire et de Vannes, et reçut le chapeau de cardinal en 1476. Sixte IV le chargea de plusieurs missions, dont il s’acquitta avec succès. Il parvint notamment à apaiser les troubles du Milanais, à réconcilier le duc de Bretagne avec Charles VIII, et rétablit la paix dans le royaume de Naples.

FOIX (Catherine de), reine de Navarre, née en 1470, morte en 1517. En 1484, elle épousa Jean d’Albret et lui apporta en dot la Navarre et le comté de Foix. Le roi d’Espagne, Ferdinand le Catholique, qui avait des prétentions sur le premier de ces pays, l’envahit par trahison, en 1512, et mit des garnisons dans Pampelune et dans toutes les places fortes. Catherine, princesse énergique, que la mollesse de son époux avait indignée, lui répétait souvent : « Don Juan, mon ami, si nous fussions nés, vous Catherine et moi don Juan, nous serions encore rois de Navarre. » Elle mourut de chagrin quelques années après, réfugiée à Mont-de-Marsan. Son fils, Henri d’Albret, recouvra dans la suite une partie de son héritage et fut l’aïeul de Henri IV.

FOIX (Germaine de), reine d’Aragon et de Naples, née vers 1488, morte en 1538. Elle était fille du comte d’Estampes, Jean de Foix, et nièce de Louis XII par sa mère, Marie d’Orléans. Elle épousa, en 1506, Ferdinand le Catholique, alors âgé de cinquante-quatre ans, qui espérait avoir d’un second mariage un héritier mâle pour lui laisser le royaume d’Aragon, dont devait hériter sa fille, Jeanne la Folle. Pour toute dot, Ferdidand demanda à Louis XII qu’il se désistât, en sa faveur, de ses prétentions sur le royaume de Naples. Le roi de France souscrivit à cette demande, et Germaine de Foix, malgré l’extrême disproportion des âges et le caractère sombre de Ferdinand, consentit avec joie à devenir reine. Cette princesse, qui, selon Fleurange, était belle et bonne, jouit pendant onze ans de ces honneurs souverains qui lui étaient si chers ; mais elle n’éprouva que déceptions, relativement à la position qu’elle espérait avoir après la mort de Ferdinand. Elle en avait eu un fils, qui ne vécut point, et le vieux roi se borna à lui léguer par son testament une pension de 30,000 ducats, qu’elle ne toucha pas sans difficultés. Au bout de trois ans de veuvage, elle se remaria avec Jean, marquis de Brandebourg, gouverneur de Valence ; puis, par la suite, devenue veuve pour la seconde fois, elle épousa Ferdinand, duc de Calabre.

FOIX (Paul de), célèbre homme d’État et prélat français, né en 1528, mort à Rome en 1584. Conseiller au parlement à dix-neuf ans, il sut gagner les bonnes grâces de Catherine de Médicis, à laquelle il resta constamment attaché, fut nommé ambassadeur auprès de Marie Stuart, puis à Londres, où il prit part à la rédaction du traité qui conserva Calais à la France (1564), et devint ensuite conseiller d’État, ambassadeur à Venise et conseiller d’honneur au parlement (1570). Envoyé de nouveau en Angleterre pour y négocier le mariage d’Élisabeth avec le duc d’Anjou, il échoua dans sa mission. De retour en France, Paul de Foix fut chargé d’aller remercier les principaux souverains de l’Europe d’avoir reconnu Henri, duc d’Anjou, comme roi de Pologne, et de se rendre auprès du roi de Navarre (1576) pour l’engager à embrasser le catholicisme. Nommé peu après archevêque de Toulouse, il quitta son siège en 1579, pour aller en qualité d’ambassadeur à Rome, où il remplit ces fonctions jusqu’à sa mort. Dans ses Essais, Montaigne fait le plus grand éloge des talents et des vertus de Paul de Foix. Auger de Mauléon a publié 57 missives de ce diplomate sous le titre de : Lettres de messire Paul de Foix (1628).

FOIX (Louis de), architecte et ingénieur, né à Paris, vivait vers la fin du xvie siècle. Il habita longtemps l’Espagne, contribua à la construction de l’Escurial, creusa le nouveau canal de l’Adour au port de Bayonne, et construisit le beau phare de Cordouan, à l’embouchure de la Garonne (1584-1610).

FOIX (Marc-Antoine), jésuite et écrivain français, né près de Saint-Girons (Ariége) en 1627, mort en 1687, descendait des comtes de Fabas. Il acquit de la réputation comme orateur et devint provincial de son ordre. On a de lui : l’Art de prêcher la parole de Dieu, contenant les règles de l’éloquence chrétienne (Paris, 1687, in-12). On lui attribue : l’Art d’élever un prince (Paris, 1687, in-4o).

FOJAINO, ville d’Italie, prov. et à 25 kilom. S.-O. d’Arezzo, près du canal de la Chiana ; 7,794 hab. Commerce considérable en céréales et en bétail. C’est une ville fort ancienne, mais bien construite et entourée de murs modernes, dans l’intérieur desquels on trouve les ruines d’un mur double et de tours qui en faisaient autrefois une forteresse presque imprenable. On y remarque aussi un ancien couvent de bénédictins et une belle église. En 1554, victoire des Espagnols sur l’armée franco-italienne.

FOKIA ou PHOCIA NOVA, autrefois Phocée, ville de la Turquie d’Asie, pachalik d’Anatolie, sur le bord de l’Archipel, entre les golfes de Smyrne et de Sandrakli ; 4,000 hab., turcs et grecs. Port de commerce fréquenté. Environs fertiles et bien cultivés. C’est de l’antique Phocée que partit la colonie qui fonda Marseille.

FO-KIEN, province de l’empire chinois. V. Foo-Kien.

FOKLISTOV, île de la mer d’Okhotsk, sur la côte orientale de la Russie d’Asie, prov. d’Irkoustk, de vis-à-vis l’embouchure de l’Ud ou Ouda, par 55° de latit. N. et 135° de longit. E., à 500 kilom. S.-O. d’Okhotsk ; 40 kilom. sur 8.

FOKSCHANI, ville des Principautés-Unies moldo-valaques, dans la Valachie, ch.-l. du district de Putna, à 35 kilom. N. de Rimnik, sur la rive droite du Milkov ; 10,000 hab. Sur la rive opposée se trouve un faubourg qui renferme 2,500 hab., et qui fait partie de la Moldavie. Aux environs, récolte d’excellents vins. Dévastée par les Russes en 1789, elle se relevait de ses ruines lorsqu’elle fut détruite de fond en comble par les Turcs en 1822, et ce n’est que depuis quelques années qu’elle a repris un peu de son ancienne prospérité.

FOL adj. et s. m. (fol). S’est dit autrefois pour fou, et se dit encore devant les noms qui commencent par une voyelle ou un h muet : Un fol enfant. V. fou.

FOLARD (le chevalier Jean-Charles de), tacticien et homme de guerre français, né à Avignon en 1669, mort en 1752. Dès son enfance, il montra un penchant invincible pour l’état militaire et s’enivra tellement de la lecture des Commentaires de César, qu’il s’enrôla malgré sa famille dans le régiment de Berry, devint sous-lieutenant, fut employé (1688) dans un corps de partisans en Italie, s’attacha au duc de Vendôme (1702), qui le nomma son aide de camp, se distingua dans les campagnes d’Italie, puis en Flandre, resta quelque temps au service du roi de Suède, Charles XII, et mourut commandant de place. Dans le cours de sa carrière militaire il avait rendu de grands services ; mais son humeur difficile et son extrême amour propre avaient été un grand obstacle à son avancement et même à la réalisation de ses idées sur la tactique militaire. Ses ouvrages sur cette matière ont contribué aux progrès de la tactique moderne : Nouvelles découvertes sur la guerre (1724) ; Commentaire sur Polybe, publié d’abord dans une édition de cet auteur (Paris, 1727-1730, 6 vol. in-4o), puis séparément (1757, 3 vol. in-4o). Ce commentaire est accompagné d’un Traité de la colonne. Le grand Frédéric n’estimait point les idées de Folard. Il a cependant publié un extrait de ses ouvrages sous le titre de : Esprit du chevalier de Folard (1761), « où il a, dit-il, extrait quelques diamants enfouis dans le fumier. »

FOLÂTRE adj. (folâ-tre — de fol, avec la désinence approximative âtre. Folastre signifiait proprement, dans l’ancienne langue, presque fou, inconséquent, inconsidéré). Gai, enjoué, aimant à badiner, à s’amuser d’une manière enfantine :

En cercle un même attrait rassemble autour de l’âtre
La vieillesse conteuse et l’enfance folâtre.
Delille.

|| Qui convient aux personnes folâtres ; qui a le caractère de ce qui plaît à ces personnes ; qui trahit le caractère de ces personnes : Gaieté folâtre. Jeux folâtres. Folâtres amusements. Air folâtre. Manières folâtres. Les dentelles sont des parures d’évêque, de douairière, de mariée, de nouvelle accouchée, d’enfant nouveau-né ; les dentelles noires ont seules le droit d’être folâtres. (Mme E. de Gir.)

FOLÂTREMENT adv. (fo-lâ-tre-man rad. folâtre). D’une manière folâtre : Jouer, rire folâtrement.

FOLÂTRER v. n. ou intr. (fo-tâ-tré — rad. folâtre). Jouer, badiner avec une gaieté enfantine, folâtre : Rossinante sentit le désir d’aller folâtrer avec mesdames les juments. (L. Viardot.)

La, mes sœurs folâtraient, et le vent, dans leurs jeux,
Les suivait en jouant avec leurs blonds cheveux
Lamartine.

FOLÂTRERIE s. f. (fo-lâ-tre-rî — rad. folâtre). Action ou parole d’une gaieté folâtre : Faire des folâtreries. Dire des folâtreries. La duchesse de Bourgogne demandait son pardon avec tant de bonne grâce et de soumission par lettres, avec tant de folÂtreries de vive voix, qu’elle était bien sûre de l’obtenir. (Ste-Beuve.) || Caractère d’une personne folâtre : Une enfant pleine de folâtrerie.

Syn. Folâtre, badin. V. BADIN.

— Antonymes. Grave, posé, sérieux.

FOLCUIN ou FOLCWIN (saint), évêque de Thérouanne, mort en 855, était neveu du roi Pépin. Il quitta la cour pour entrer dans les ordres, devint évêque en 817 et sauva les reliques de saint Bertin lors d’une invasion de Normands en 846. Il est honoré le 14 décembre. — Un parent du précédent, Folcuin, mort vers 975, entra, en 948, dans le monastère de Saint-Bertin, où il composa un intéressant recueil, formé de diplômes, de chartes, etc., concernant l’histoire de son abbaye, et un autre recueil de chartes de différents monastères. Dom Mabillon a donné plusieurs fragments de ces recueils dans sa Diplomatie et dans ses Acta sanctorum ordinis S. Benedicli. — Un autre moine du même nom, Folcuin, mort en 990, devint abbé de Lobes, dans le diocèse de Liège. On a de lui : Vie de saint Folcuin, évêque de Thérouanne, insérée dans les Acta de Mabillon ; une Histoire des abbés de Lobes, intéressante chronique que D. Luc d’Acheri a publiée dans son Spicilegium, etc.

FOLCZ (Jean), poète allemand. V. Folz.

FOLDVAR, ville d’Autriche, dans la Hongrie, comitat de Tolna, sur la rive droite du Danube, domaine de l’université de Pesth, à 95 kilom. de cette ville, 10,000 hab. Station des bateaux à vapeur ; débit de sel ; récolte et commerce de céréales et de vins. Pendant l’insurrection hongroise de 1848, Foldvar a été reconnu comme point stratégique important, parce que les communications entre le haut et le bas Danube peuvent, de là, être facilement entravées. || Ville d’Autriche (Hongrie), comitat d’Heves, à 12 kilom. de Szolnok, sur la Theiss ; 3,549 hab. Commerce en bétail. Ses environs produisent un vin fort estimé. || Ville d’Autriche (Transylvanie), à 22 kilom. de Kronstadt, sur l’Homorod ; 2,400 hab. || Ville d’Autriche (Transylvanie), à 22 kilom. de Porumbuk, sur l’Alt ; 1,500 hab., tous d’origine valaque. On y remarque les ruines pittoresques d’un ancien château.

FOLEMBBAY, village et commune de France (Aisne), cant. de Coucy-le-Château, arrond. et à 31 kilom. de Laon, sur la rive droite de l’Ailette ; 1,080 hab. Verrerie importante dite du Vivier, fondée en 1441, et fournissant par an 8 millions de bouteilles et 150,000 cloches pour jardins. Folembray possédait jadis un château remarquable, qui fut souvent habité par François Ier et par Henri II, et où le duc de Mayenne fit sa soumission à Henri IV.

FOLENGO (Théophile), plus connu sous le pseudonyme de Merlin Coccaïe, poète burlesque, né à Mantoue en 1491, mort près de Bassano en 1544. Moine bénédictin, il s’enfuit de son couvent (1512), erra en Italie avec une femme nommé Girolama, et publia, pour vivre, des poésies burlesques auxquelles il donna le nom de macaronées, sans doute par allusion au macaroni, mélange de pâte, de fromage et de beurre. Ce genre de poésie était, en effet, un mélange de mots latins et de mots italiens avec une terminaison latine, le tout entremêlé de mots pris aux divers dialectes de l’Italie. Telle serait l’origine de la poésie macaronique. Si Folengo ne fut pas le créateur de cette littérature bizarre, au moins fut-il le premier qui la cultiva avec succès. Ses macaronées sont un mélange d’idées grotesques, de saillies de mauvais goût, de tableaux licencieux et de quelques bouffonneries originales, que Rabelais n’a pas