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gravé plusieurs fois par Boulanger et par Regnesson ; il possède aussi la tête de la célèbre fondatrice ; cette tête est forte et grosse et fait deviner chez la grande prieure une femme au tempérament sanguin, au tempérament de feu, disons le mot, hystérique.

Dans la Vie de Mme de Longueville, V. Cousin s’est beaucoup occupé, quoique incidemment, de Mlle de Fontaines ; il a réuni un certain nombre de lettres adressées par elle à tous les puissants de l’époque (car, au milieu de leur vie spirituelle, les religieuses ont toujours beaucoup aimé s’occuper du temporel). Il a rassemblé toutes les pièces relatives à la canonisation de la prieure, et, à ce propos il fait la réflexion suivante : « La plus grande affaire qui ait occupé les carmélites au milieu du xviie siècle est celle de la canonisation de la mère Magdeleine de Saint-Joseph, morte en 1637. Pour arriver à cet honneur, les carmélites se donnèrent toutes sortes de mouvement et firent bien des dépenses ; elles entretinrent un agent à Rome. Il fallait persuader au saint-père de nommer une commission dite apostolique, pour connaître des faits, recevoir et apprécier les témoignages et les avoir les plus nombreux, les plus certains, les plus autorisés. Enfin, il était nécessaire de les faire valoir auprès de Sa Sainteté et de la congrégation des sacrés rites. De là bien des démarches où les carmélites s’engagèrent avec une ardeur qui n’est pas, à vrai dire, la chose du monde que nous admirons le plus ; car, après tout, Dieu discerne lui-même ses saints, et avec l’argent que coûta cette interminable procédure, on aurait soulagé bien des misères, reçu bien des pauvres novices et gagné à Dieu bien des âmes. La mère Magdeleine de Saint-Joseph fut assez aisément vénérabilisée, c’est-à-dire déclarée vénérable, mais elle ne fut ni canonisée ni même béatifiée ; les instances des carmélites pour obtenir au moins la béatification de leur vénérable mère duraient encore en 1789, quand la tempête révolutionnaire se déchaîna sur tous les établissements religieux, et, en croyant abattre le Carmel français, le ranima dans la persécution, ainsi que l’Église tout entière.

» Dès l’année 1637, où mourut la mère Magdeleine de Saint-Joseph, on voit les bonnes carmélites s’agiter un peu et s’adresser à toutes leurs amies et protectrices pour qu’elles écrivent ou fassent écrire, en leur faveur, au saint-père, viennent déposer devant la commission apostolique ou, lui envoient d’authentiques témoignages. La reine Anne, Mademoiselle, la reine d’Angleterre, la reine de Pologne, la princesse de Condé et Mme de Longueville, de grandes dames médiocrement édifiantes et des personnages plus puissants que pieux, Mazarin et Retz lui-même, interviennent ici : nul moyen humain n’est épargné pour ce qui semble le service de la sainte cause.

Il existe une Vie de la mère Madeleine de Saint-Joseph, religieuse carmélite déchaussée, par un prêtre de l’Oratoire, le P. Sénault (Paris, 1665 et 1670, in-4o).

FONTAINES (Marie - Louise - Charlotte de Pelard de Givry, comtesse de), romancière, morte en 1730. Renommée par son esprit et sa beauté, mais nullement insensible, comme le pourraient faire croire les madrigaux de Voltaire, elle eut pour amis les hommes les plus remarquables de l’époque. Ses productions (qui seraient de Chapelle et de Ferrand, s’il fallait en croire le président Hénault) ont été louées pour la pureté du style et la grâce de la composition, mais sont oubliées depuis longtemps. On ne cite plus guère que l’Histoire de la comtesse de Savoie (1726, in-12), que Voltaire, qui avait, comme on sait, la louange facile, trouve écrite avec

Ce naturel aisé dont l’art n’approche point.

Il tira de ce roman, à ce que l’on prétend, ses deux tragédies d’Artémise et de Tancrède. Les œuvres de Mme de Fontaines ont été publiées en 1812, à Paris.

FONTAINES (Des.) V. Desfontaines.

FONTAINÈSE s. f. (fon-tè-nè-ze — de Desfontaines, bot. fr.). Bot. Syn. de fontanésie : Dans son pays natal, la fontainèse sert à teindre en jaune. (Bosc.) || On dit aussi fontanèse.

FONTAINIER s. m. (fon-tè-nié). V. fontenier.

FONTAN (Louis-Marie), auteur dramatique français, né à Lorient (Morbihan) le 4 novembre 1801, mort à Thiais, près de Paris, le 10 octobre 1839. Il fut d’abord commis de la marine royale à Lorient. Révoqué pour avoir pris part, malgré la défense de ses supérieurs, à un banquet libéral, il vint à Paris. Il n’avait que vingt ans ; les travaux littéraires étaient son unique ressource. Fils de la Bretagne, non de la vieille Bretagne accroupie désespérément sur les traditions monarchiques et cléricales, mais de cette Bretagne patriote Lorient attachée aux grands principes de la Révolution, il se jeta dans la littérature militante et collabora, avec l’ardeur et l’imprévoyance de la jeunesse, aux journaux de l’opposition libérale. C’est ainsi qu’il écrivit dans les Tablettes et aussi dans l’Album, recueil périodique où les questions les plus périlleuses de la politique s’abritaient derrière les questions d’art et de littérature. À l’Album, il rencontra Magalon, cet ex-volontaire royal des Cent-Jours que le spectacle des violences bourbonniennes avait jeté dans le parti avancé. Magalon, poursuivi pour quelques articles très-vifs, fut condamné, en février 1823, à treize mois de prison et 2,000 fr. d’amende. Détenu à Poissy, en compagnie de malfaiteurs de la pire espèce, il fut, en outre, accouplé à un misérable atteint de la gale. L’opinion publique, justement indignée, s’était soulevée devant un fait aussi odieux ; mais ce ne fut qu’au bout de six semaines d’un tel voisinage, et par l’intervention de Chateaubriand, alors ministre des affaires étrangères, que le rédacteur de l’Album quitta la prison des voleurs. M. de Corbière avait, par une simple ordonnance, supprimé l’Album. Fontan, hardi jusqu’à la témérité, retraça en termes énergiques tous les détails de cette malheureuse affaire. Il aborda en même temps le théâtre et fit représenter à l’Odéon trois ou quatre pièces, dont la plus importante, Perkins Warbeck, drame en cinq actes et en vers, obtint un demi-succès. En 1828, le recueil supprimé par M. de Corbière reparut, et le 20 juin 1829, Fontan y inséra ce fameux article intitulé : le Mouton enragé. L’immense retentissement qu’obtint cet article montre jusqu’où allait la hardiesse du parti de l’action. Le Mouton enragé, c’était, on le pense bien Charles X : « Figurez-vous un joli mouton blanc, frisé, lavé chaque matin, les yeux à fleur de tête, les oreilles longues, la jambe en forme de fuseau, la ganache (autrement dit la lèvre inférieure) lourde et pendante, enfin, un vrai mouton du Berry ! Il marche à la tête du troupeau ; il en est presque le monarque… » Une des princesses, la duchesse d’Angoulème, était ainsi désignée au beau milieu de ce morceau étrange, qui aura sa place en ce dictionnaire (v. Mouton enragé [le]) : « Une brebis de ses parentes le mord chaque fois qu’elle le rencontre, parce qu’elle trouve qu’il ne gouverne pas assez despotiquement son troupeau… » Le scandale produit par l’article de Fontan ne se peut guère imaginer aujourd’hui. L’auteur fut d’ailleurs blâmé assez généralement, même par certains de ses amis politiques, ce qui ne empêcha nullement de publier dans l’Album, objet d’une saisie, mais non supprimé cette fois, un nouvel article peu propre à atténuer l’effet du Mouton enragé, « Nous n’avons besoin ni de grâce ni de pitié, disait-il dès les premières lignes. Nous nous rendons complice de nos écrits, quels qu’ils soient ; car nos écrits sont l’expression d’une conviction profonde. » Toutefois, comme il pensait avec raison que des poursuites allaient être dirigées contre lui, il voulut esquiver l’arrestation préventive que le ministère, dérogeant à l’usage en vigueur, aurait pu être tenté d’ordonner. Il s’enfuit de Paris, emportant un drame commencé, Jeanne la folle, et, bizarrerie caractéristique, un chat qu’il affectionnait. Il se réfugia d’abord à Bruxelles ; là, repoussé par le gouvernement des Pays-Bas, il proteste auprès de la Chambre des représentants, puis il refuse de s’éloigner, et il est conduit les fers aux mains hors du royaume. Il prend alors le chemin de la Prusse, où il espère trouver meilleur accueil ; mais les autorités prussiennes le refoulent dans le Hanovre ; si bien que le malheureux, ne pouvant obtenir d’asile nulle part et ne sachant que devenir, prend le parti désespéré de revenir en France. Il traverse la Hollande à pied, en plein hiver, et il rentre à Paris, portant toujours le pauvre chat, son inséparable compagnon, et le drame auquel il n’avait cessé de travailler à travers les vicissitudes de ce douloureux et pénible voyage. On l’arrête et il est enfermé à Sainte-Pélagie. Son procès ne se fait pas attendre. Fontan n’essaya pas de se disculper. Il se contenta de dire à ses juges : « Messieurs, que j’aie eu ou non l’intention que l’on vît dans mon article une allusion quelconque, j’ai le droit de ne point m’expliquer à ce sujet ; je ne permets à personne de descendre au fond de ma conscience. J’ai voulu faire un article sur un Mouton enragé, je l’ai fait ; voilà les seuls éclaircissements que je doive et que je veuille vous donner. » Condamné à cinq ans de prison, cinq ans de surveillance et 10,000 francs d’amende, maximum de la peine, Fontan accepta avec une entière résignation les conséquences de ses attaques contre le roi. Il comptait subir sa peine à Sainte-Pélagie et y reprendre ses études et ses travaux. L’Odéon avait reçu sa Jeanne la folle, et le directeur, Harel, voulant donner au prisonnier un témoignage de sympathie, s’occupa de mettre sans plus de retard la pièce à l’étude. Les acteurs furent d’abord autorisés à venir à Sainte-Pélagie entendre la lecture du drame et recevoir leurs rôles des mains de l’auteur ; mais cet état de choses fut de courte durée. Le préfet de police, M. Mangin, voulut-il se jouer du condamné ? ou bien le blâma-t-on de trop de complaisance, et le ministre, M. de Peyronnet, doit-il être seul responsable de l’acte inhumain qui suivit ? Quoi qu’il en soit, le malheureux écrivain fut enlevé de Sainte-Pélagie, comme l’avait été son confrère Magalon. et, comme ce dernier, conduit à Poissy, au milieu des voleurs. On lui fit revêtir leur ignoble casaque ; on l’employa, comme eux, à tresser de la lisière et à éplucher du coton. Deux amis de Fontan, Frédéric Soulié et Jules Janin, qui purent arriver jusqu’à lui, le pressèrent de signer une demande en grâce ; le fier Breton accueillit leur conseil par un énergique refus. Enfin, la révolution de Juillet lui rendit la liberté. Sa rentrée à Paris fut un triomphe. Jeanne la folle, mise en répétition en toute hâte, fut jouée le 26 août 1830, au milieu de l’intérêt très-vif qu’inspirait l’auteur. Les effets violents et mélodramatiques y abondent. Cette œuvre fort discutable, mais brossée vigoureusement, fournit à Mlle Georges et à Ligier de magnifiques élans. L’acteur Arsène s’y était composé une figure qui reproduisait, à ne pouvoir s’y méprendre, celle de Charles X. Quatorze jours après l’apparition de Jeanne la folle, Fontan donnait aux Nouveautés, en collaboration avec Charles Desnoyers, André le chansonnier, petit drame qui offre un contraste étrange avec ses précédentes œuvres. Cette pièce, inspirée peut-être à Fontan par ses propres malheurs, conçue et commencée dans l’exil, achevée en prison, renferme des sentiments de pardon, d’oubli et d’abnégation, des appels à la générosité française qui jurent singulièrement avec les invectives amères du Mouton enragé et la caricature du roi déchu encadrée dans Jeanne la folle. Mais patience ! une année est à peine écoulée que les deux plumes si noblement inspirées dans André le chansonnier s’adjoignent un collaborateur obscur, nommé Muller, et cette trinité met à la scène un Voyage de la Liberté, dans lequel les malédictions contre Charles X recommencent de plus belle :

Puisqu’il le veut, puisque sa main flétrie
D’un vil ministre a signé les projets,
Qu’il parle donc. Il n’a plus de patrie,
Ce roi couvert du sang de ses sujets !
Qu’il aille encor sur la terre âtrangère
Des rois tyrans mendier les soldats :
Il peut s’enfuir, comme il s’enfuit naguèré ;
Mais cette fois, il ne reviendra pas !

Evidemment, Fontan oubliait, lorsqu’il rima ces vers, qu’il avait écrit : Paix au proscrit ! De pareilles contradictions s’expliquent d’ailleurs chez une nature que la passion politique dominait sans partage. Caractère entier, taillé tout d’une pièce, Fontan se refusait à ces concessions que croient devoir se faire à de certaines heures les hommes politiques, et qui ont eu trop souvent pour résultat de hisser au premier rang les ambitieux et les fourbes, tandis que les sincères et les dévoués étaient broyés, victimes de leur complaisance ou de leur crédulité. Cela explique pourquoi, dans la position exceptionnelle où ses antécédents et ses luttes de chaque jour le plaçaient, l’auteur de Jeanne la folle ne recueillit aucune de ces plantureuses sinécures que se disputèrent si ardemment, au lendemain de Juillet,

… Tous ces beaux fils aux tricolores flammes,
Au beau linge, ou frac élégant,
Ces hommes en corset, ces visages de femmes
Héros du boulevard de Gand,

lesquels, pendant que

La grande populace et la sainte canaille
Se ruaient à l’immortalité,

« tremblaient dans leur peau, pâles, suant la peur, et la main aux oreilles, accroupis derrière un rideau, » Comme il avait été à la peine, c’eût été raison qu’il eût part au légitime salaire : mais, avec son extrême indépendance, il était peu disposé à se baisser pour ramasser un emploi. D’ailleurs, il voulait rester homme de lettres avant tout ; ses habitudes peu réglées, où la vie de théâtre et de café tenait assez-de place, se seraient difficilement prêtées au cérémonial de la cravate blanche officielle. Il se contenta du ruban de la Légion d’honneur, lequel servit à en contenter tant d’autres. Puis il se remit au travail. « Décidément, c’est un garçon qui a plus de prison que de talent, » avait dit de lui Harel, faisant allusion au succès de curiosité qu’obtenait l’ancien rédacteur de l’Album. Ce mot n’était pas juste ; il y avait en Fontan des ressources puissantes qui, mieux cultivées, lui auraient conquis une belle place dans les lettres. Malheureusement, Fontan ne chercha pas à les développer. Depuis Jeanne la folle, il ne fit que multiplier des pièces où l’art n’entrait pour rien, et une fin prématurée borna sa carrière et sa vie tumultueuse. Une maladie grave l’atteignit à Thiais, près de Paris, où il était allé passer la belle saison, en 1839. Il mourut, âgé seulement de trente-huit ans, laissant, outre son théâtre, un recueil intitulé : Odes et Épîtres, où l’on remarque le germe d’un talent poétique vrai et robuste, mais auquel l’influence politique donne un caractère frappant de roideur et de dureté. Parmi ses diverses pièces, il en est une qu’on a beaucoup citée, mais à titre de curiosité dramatique surtout ; c’est celle qui a été imprimée sous ce titre : le Procès du maréchal Ney (1815), drame historique en quatre tableaux, non représente au théâtre des Nouveautés, le samedi 22 octobre 1831, par ordre de l’autorité supérieure. Cet ouvrage, fait en collaboration de Dupeuty, et annoncé d’abord sous ce titre : le Procès d’un maréchal de France (1815), mettait en scène des hommes encore vivants : bon nombre de membres de la Chambre des pairs qui avaient voué au régime nouveau leurs complaisants services s’y retrouvaient votant servilement l’arrêt de mort du maréchal Ney. Le gouvernement de Juillet eut peur, et, violant les lois en usage, alors que les bureaux du théâtre s’ouvraient pour la représentation annoncée, au dernier moment, un commissaire de police suivi de sergents de ville vint disper ser la foule et s’opposer à ce que le drame fût joué (v. Ney [procès du maréchal]). C’était la première atteinte portée à la liberté du théâtre par le pouvoir de Juillet. La liberté ne fait peur qu’aux coupables, et les puissants d’alors, les hauts fonctionnaires, n’étaient pas tous à l’abri des rapprochements et des comparaisons. La liberté dénoue les masques ; aussi, ceux qui avaient le plus outragé la morale et la vertu lui mettaient-ils bien vite les menottes au nom même de la morale et de la vertu. Pendant ce temps, le bourgeois se réjouissait.

Voici la liste des ouvrages de Fontan : Odes et Épîtres, avec Ader(1825 et 1827) ; théâtre : l’Actrice ou les Deux portraits, comédie en un acte et en vers, avec Ader (Odéon, 29 juillet 1826), succès prolongé ; Perkins Warbeck, drame en cinq actes et en vers (Odéon, 6 mai 1828) ; l’Espion, drame en cinq actes et en prose, imité de Cooper, avec Léon Halévy et Drouineau (Odéon, 6 décembre 1828) ; la Bossue, comédie en un acte et en vers, avec Ader (Odéon, 8 janvier 1829), succès ; Gillette de Narbonne, vaudeville en trois actes, avec Ader et Charles Desnoyer (1829) ; André le chansonnier, drame-vaudeville en deux actes, avec Charles Desnoyer (1829) ; Jeanne la folle ou la Bretagne au XIIe siècle, drame en cinq actes et en vers (Odéon, 28 août 1830) ; le Maréchal Brune, drame en cinq actes, avec Dupeuty (1830) ; le Moine, drame en quatre actes et en prose (Odéon, 28 mai 1831), ouvrage emprunté au roman anglais de Lewis, et dans lequel Frédérick-Lemaître se fit remarquer ; Jacques ou le Voyage de la liberté, vaudeville en quatre actes, avec Charles Desnoyer et Muller(1831) ; le Procès d’un maréchal de France, drame en trois actes, avec Dupeuty. Cet ouvrage, reçu aux Nouveautés, fut interdit à la veille de la première représentation ; Jéronimo ou le Dominicain, drame en trois actes, avec Chevalier ; le Barbier du roi d’Aragon, drame en trois actes, avec Ader et Dupeuty (Porte Saint-Martin, 21 juillet 1832), succès. Cette pièce a été mise en vaudeville par les auteurs (1836) ; le Fils de l’empereur, vaudeville en deux actes, avec Cogniard frères et Dupeuty ; la Camargo ou l’Opéra en 1760, vaudeville en quatre actes, avec Dupeuty ; le Pauvre idiot, drame en cinq actes, avec Dupeuty (1838), grand succès. Laferrière créa avec talent le rôle principal ; Arthur, drame-vaudeville en deux actes, avec Dupeuty et d’Avrigny (1838) ; le Mexicain, drame-vaudeville en deux actes, avec Laurencin (Chapelle) et Mallian (Gymnase, 24 juillet 1830) ; le Massacre des Innocents, drame en cinq actes, avec Mallian (Gaîté, 12 novembre 1839), œuvre posthume.

FONTAN (Joachim), littérateur espagnol, né à Pontevedra en 1825. Il fit ses études au collège de Juilly, près de Paris, et, à son retour dans sa patrie, obtint à la bibliothèque de la reine d’Espagne un emploi qu’il occupa plusieurs années. En 1858, il fut élu député aux cortès et prit, jusqu’à la chute de la monarchie bourbonnienne en Espagne, une part active aux débats de cette assemblée. Outre différents travaux relatifs à la bibliographie espagnole, on a de lui un recueil de Poésies, précédées d’une introduction par le célèbre Augustin Duran, et plusieurs comédies, dont une, les Deux rivales, a obtenu beaucoup de succès.

FONTANA, bourg d’Italie, prov. de la Terre de Labour, district et à 13 kitom. S.-O. de Sora ; 2,500 hab.

FONTANA (Prosper), peintre italien, né à Bologne en 1513, mort en 1597, Il eut successivement pour maîtres Innocenzio d’Imola, Vasari et Pierino del Vaga. Doué d’une vive imagination, possédant une grande habileté de main, il produisit un nombre considérable de tableaux qu’il exécuta avec plus de rapidité que de soin. Sa passion du luxe, le désir, devenu pour lui un besoin, de mener un train de grand seigneur le jeta complètement dans le parti pris de faire vite et d’accepter toutes les commandes. Quelquefois, cependant, il lui arriva de travailler avec soin, et alors, au lieu de compositions au dessin négligé, aux couleurs crues et jaunâtres, il produisit des œuvres qui rappellent le style de Paul Véronèse par la grandeur de l’ensemble, la beauté et l’éclat de la composition, la richesse des détails et des costumes. Fontana fut un bon peintre de portraits. C’est à ce titre qu’il fut appelé à Rome, où Jules III l’accueillit avec faveur, lui donna une pension et le nomma un des peintres du palais pontifical. Fontana fut le maître de quelques peintres illustres qui l’ont de beaucoup surpassé et fait un peu oublier, de Louis et Augustin Carrache, de Denis Calvart et de sa fille Lavinia. Parmi ses ouvrages, nous citerons, dans sa ville natale : l’Adoration des mages, à San-Salvatore ; Saint Alexis faisant l’aumône, à Santo-Giacomo-Maggiore, la Dispute de sainte Catherine, à la Madonna-del-Baracano. Le musée de Milan possède de lui une Annonciation ; celui de Dresde, la Vierge allaitant l’Enfant Jésus ; celui de Berlin, une Adoration des Mages, etc.

FONTANA (Lavinia), femme peintre italienne, fille du précédent, née à Bologne en 1552, morte à Rome en 1614. Son père se plut à cultiver ses remarquables dispositions pour les arts, et, sous sa direction, elle fit des progrès rapides. Lavinia exécuta des tableaux historiques et religieux ; mais ce fut surtout