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laine, des fabriques de tissus, des tanneries, des chapelleries, des foires le 6 avril et le 18 septembre, et on y trouve des restes de fortifioations. Très-ancienne, elle reçut en 1638 le titre de cité de Philippe IV, et elle faisait jadis un commerce considérable qui lui avait valu le surnom de la Petite Inde (India Chica). Ce fut devant cette ville que les Français, commandés par Bessières, remportèrent, en 3808, sur les Espagnols une victoire dont nous allons parler.

Médina de Rio Seca (BATAIBLE DE), gagnée

Î>ar le maréchal Bessières sur les Espagnols, e 14 juillet 1808. Le roi Joseph se rendait lentement à Madrid pour y prendre possession de sa nouvelle couronne ; a chaque instant il était obligé de s’nrrèter, en attendant que les généraux français eussent déblayé la route et chassé les Espagnols qui accouraient, non pour l’acclamer, mais pour lui barrer le chemin. Les forces insurrectionnelles du nord de l’Espagne s’étaient réunies, commandées par les généraux Blake ec*le La Cuesta, et le maréchal Bessières, dans sa marche sur Madrid, allait se heurter contre elles, n’ayant que 11,000 à 12,000 hommes pour eu attaquer 30,000. Le 12 juillet, les généraux espagnols opérèrent leur jonction près de Medina-de-Rio-Seeo, qui s’élève sur un plateau. Les Français suivaient la route de Paleneia, laissant sur leur gauche celle de Valladolid ; un de nos détachements de cavalerie ayant fait son apparition entre ces deux, routes, mais plus près de la dernière, les généraux ennemis, peu exercés aux reconnaissances, crurent que notre corps d’armée arrivait par la route de Valladolid et prirent leurs dispositions en conséquence. Le lendemain matin (14 juillet), dès la naissance du jour, ils reconnurent leur erreur ; mais trop peu habitués aux péripéties d’un champ de bataille pour rectifier leur position en face de l’ennemi, ils attendirent les Français à peu près dans les mêmes lignes que la veille, la première commandée par Blake et placée en avant, la seconde fort en arrière et plus à gauche, sous les ordres de La Cuesta. Bessières, sans s’émouvoir de l’énorme disproportion du nombre, résolut de profiter de la distance laissée entre les deux lignes espagnoles pour se jeler sur le flanc de la première, l’enfoncer, et fondre ensuite en masse sur la seconde. Bessières rit marcher sur-le-champ ses troupes à l’ennemi, le général Merle à sa gauche devant attaquer la première ligne, le général Mouton à sa droite, avec ordre d’appuyer Merle et de se jeter ensuite sur la ligne de La Cuesta. La cavalerie, forte de 1,200 hommes, était commandée par le brillant général Lasaile.

Nos soldats abordèrent résolument Blake par sa gauche, malgré un feu violent d’artillerie, dirigèrent un feu meurtrier sur les Espagnols, puis les joignirent a la baïonnette, tandis que Lasaile exécutait sur eux une charge impétueuse à la tête de ses chasseurs. La ligne de Blake, culbutée et renversée, laissa alors à découvert celle de La Cuesta, qui se porta en avant pour arrêter le torrent qui la menaçait à son tour. Elle réussit en effet à contenir un instant l’impétuosité de nos soldats, appuyée par les gardes du corps et les carabiniers royaux, |qui chargèrent avec beaucoup de bravoure. Cette ligne crut avoir remporté la victoire, et les fantassins espagnols, dans leur ivresse un peu prématurée, se mirent à jeter leurs chapeaux en l’air aux cris de viva el liey ! Leur illusion ne fut pas de longue durée ; Bessières lança sur eux 300 cavaliers qu’il tenait en réserve, grenadiers ou chasseurs à cheval de la garde impériale, qui renversèrent en un instant la cavalerie ennemie, tandis que le général Merle, après avoir enfoncé la ligne de Blake, marchait rapidement sur celle de La Cuesta, que le général Mouton abordait déjà de son côté. Devant cette double attaque, la ligne espagnole ne tint pus longtemps ; enfoncée à son tour, elle se dispersu sur le plateau de Medina-de-Rib-Seeo, en fuyant dans la direction

de cette ville. C’est alors que Lasaile, se précipitant comme un ouragan sur cette masse de fuyards, à la tète de ses 1,200 cavaliers, en fit un effroyable carnage. Bientôt touie la plaine ne présenta plus que le sanglant spectacle de 4,000 à 5,000 Espagnols tombés.sous le fer de nos cavaliers. « Les vastes champs de bataille du Nord, que nous avions couverts de tant de cadavres, n’étaient pas plus affreux à voir. Dix-huit bouches à feu, beaucoup de drapeaux, une multitude de fusils abandonnés en fuyant, restèrent en notre pouvoir. » (Thiers).

Tandis que notre cavalerie sabrait l’armée espagnole, notre infanterie se portait sur la ville de Médina de Rio Seeo. Sur les rapports de quelques soldats qui avaient quitté le champ de bataille avant la fin de l’action, les habitants s’attendaient à accueillir les Espagnols victorieux ; ils furent cruellement détrompés eu les voyant passer rapidement sous leurs yeux et fuir en désordre, suivis de près par le générul MouLon, qui entra dans ia ville à la tête du 4e léger et du 150 de ligne, renversant tous les obstacles. Pendant quelques heures, la ville de Médina de Rio Seeo fut abandonnée à la discrétion des soldais français, qui la traitèrent comme si elle avait été prise d’assaut, la pillèrent et passèrent au lil de l’épèe les moines franciscains, qui avaient fait feu sur eux des fenêtres de leur

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couvent. Cette brillante victoire, résultat d’une attaque aussi bien conçue que vigoureusement exécutée, nous avait à peine coûté quelques centaines d’hommes, tant tués que blessés, Elle nous soumit tout le nord de l’Espagne et ralentit, pour quelque temps du moins, l’ardeur des insurgés à descendre de leurs montagnes pour venir braver nos soldats en plaine. Elle ouvrit en même temps la route de Madrid au roi Joseph, qui put enfin faire son entrée dans sa nouvelle capitale.

MEDINA-SIDONIA, autrefois Methymnn Asindo, ville d’Espagne, province et à 31 kiîom. S.-E. de Cadix, ch.-l. de juridiction civile ; 11,000 hab. Fabriques de draps et de poterie renommée, sparterics, tuileries. C’est une jolie ville, bâtie en amphithéâtre sur les pentes d’une haute colline qui se dresse au milieu d’une vaste plaine. Elle est bien bâtie, propre et régulièrement percée. La place principale, qui offre. une jolie promenade plantée d’arbres, est bordée par la Casa Consistorial, bel édifice construit en pierre de taille. Auprès de la ville se trouvent plusieurs sources d’eaux minérales, les unes ferrugineuses, les autres sulfureuses.

On remarque à Medina-Sidonia quelques vestiges du château où se réfugia Léonor de Guzman, favorite du roi Alphonse XI, et qui servit, dit-on, de prison à la reine Blanche de Bourbon.

MEDINA DE LAS TORRES, l’ancienne /«lia Cunlributa, ville d’Espagne, province et à 68 kilomi S.-E. de Badajoz, sur la rive droite-de la Larga ; 3,600 hab. Fabrication d’étoffes de laine, tanneries. Antiquités romaines et nombreuses inscriptions.

MEDINA (don Luiz de), peintre espagnol, né à Tolède vers 1175, mort dans la même ville vers 1523. Il reçut les leçons d’Antonio del Rincon et exécuta à Tolède de nombreuses fresques, qui le rendirent célèbre. On cite, parmi ses meilleurs ouvrages, les fresques qu’il peignit dans le cloître du chapitre en 149S et dans la cathédrale en 1508. Il décora également de bonnes peintures le théâtre de l’université d’Alcala de Henarès, avec Yago Lopez et Alonzo Sanchez.

MEDINA (Jean), théologien espagnol, né à Alcala-de-Hénarès vers 1490., mort dans la même ville, où il professa la théologie, en 1546. On a de lui : De restitutione et coatractibus (Salamanque, 1550, in-fol.) ; De pœnitentia (Salamanque, 1550, in-fol.).

MEDINA (Salvador-Jacinto-Polo de), poète espagnol, né à Murcie au commencement du xvie siècle, mort ver-s 1660. Il brilla surtout dans la poésie légère et épigrammatiquo. Nous citerons de lui : Academias del Jardin ; Iltien humor de tas Musas, etc. (Madrid, IG30) ; JJoipital de incurables y viage deste mundo y el otro (1630, in-S°). Ses œuvres complètes ont été publiées à Saragosse (1664, in-4o).

MEDINA (Pedro), écrivain espagnol, né à Séville vers 1510, mort dans la même ville. Il était très-versé dans la connaissance des mathématiques et de l’art de la navigation. Ses principaux ouvrages sont : Libro de las grandezas y cosas mémorables de Espaûa (Séville, 1544, in-fol.) ; Arte de navigar (Cordoue, 1545, in-fol.), traite qui a eu de nombreuses éditions et a été traduit en français par Nicolay sous ce titre : l’Art de naviguer (Lyon, 1553, in-fol.) ; Chronica brève de Espaûa (Séville, 1548).

MEDINA (Miguel), théologien et franciscain espagnol, né à Belaleazar, près de Cordoue, mort à Tolède vers 15S0. Il possédait à fond l’histoire sacrée et l’histoire profane et plusieurs langues orientales. Les plus estimés de ses ouvrages sont : Christianu parasiiesis sive de recta in’Deum fide (Venise, 1564, in-fol.) ; De sacrorum hominum continentia (Venise, 1568), etc.

MEDINA (Barthélémy de), théologien et dominicain espagnol, né à Mediua-de-Rio-Seco, mort en 1580. Il professa avec succès la théologie scolastique à Salamanque, fut, croit-on, l’auteur de l’opinion de la probabilité’ et laissa sur saint Thomas des Commen ■ taires (Salamanque, 1582-1584,2 vol. in-fol.), souvent réimprimés.

MEDINA (Jean - Baptiste), peintre belge d’origine espagnole, né à Bruxelles en 1630, mort en 1711. Élève de Uubens, il adopta la manière de cet illustre artiste, passa la plus grande partie de sa vie en Angleterre et exécuta un assez tjrand nombre de tableaux remarquables, qu on voit, pour la plupart, dans les galeries particulières de ce pays. Il dessinait avec pureté, composait avec beaucoup d’art et donnait à ses toiles un coloris plein d’harmonie et de vigueur.

MEDINA (Moïse - Casimir), peintre espagnol, né à San-Felipe en 1671, mort à Valence en 1743. Il s’adonna avec peu de succès à la peinture d’histoire, épousa la nièce d’un chanoine de Valence et éprouva un tel chagrin de la mort de sa jeune femme qu’il s’enferma dans un couvent, où il prit le nom de père Moïse. Quelque temps après, il reprit ses pinceaux et fit le portrait du supérieur de son monastère. Cette œuvre obtint un tel succès, qu’à partir de ce moment Mediua fut chargé d’aller faire des portraits de couvent en couvent. XI en a exécuté un nombre con MEDI

sidérable, et ils sont tous remarquables par la largeur et la facilité de la touche, par la sévérité du style.

MEDINA(Juan-Th.-Henriquez DE CABRERA, duc de), homme d’État espagnol. V. Cabrera.

MEDINA-MF.D1NILLA (Pedro de), poète espagnol, né, croit-on, à Séville. Il vivait au xvio siècle, embrassa la profession des armes, servit dans les colonies espagnoles de l’Amérique et fut empêché, par sa vie aventureuse, d’écrire des ouvrages de longue haleine. Lope de Vega, son intime ami, a fait de lui un grand éloge. Ses pièces de vers se trouvent dispersées dans divers recueils. La plus célèbre est son Eglogue sur la mort d’Isabelle, qui a été publiée dans le Parnaso espaiiol.

MEDINA-SIDONIA {Gaspar-Alonzo-Perez de Guzman, duc de), homme d’État espagnol, neveu du ministre Olivarez. Il vivait au xvne siècle et était gouverneur de l’Andalousie lorsque, poussé par- l’exemple de son beau-frère, Jean de Bragance, qui venait de monter sur le trône de Portugal à la suite de la révolution de 1640, il résolut de faire soulever l’Andalousie et de s’en déclarer le souverain. Mais, ses projets ayant été découverts, il fut appelé à Madrid, où, pour sauver sa vie, il révéla au roi tous les détails du complot, dans lequel avait trempé le roi de Portugal. Après cet aveu, Olivarez obligea Medina-Sidonia à envoyer un cartel à Jean de

Bragance et à se rendre, armé de toutes pièces, à la frontière de Portugal au jour fixé. Jean de Bragance n’eut garde de répondre à son défi, et Medina-Sidonia, couvert de ridicule par cette démarche, passa le reste de sa vie dans une complète obscurité.

MEDINA Y VALBCENA (don Pedre de), peintre espagnol, né à Séville vers 1620, mort après 1675. Élève de Juan del Castillo, il eut pour condisciple Murillo, qui devint son ami, restaura et décora de fresques la cathédrale de"Séville (1667-1668), prit part à la fondation de l’académie de peinture de cette ville, dont il devint président, et se signala en outre comme un habile peintre d’aquarelles.

MÉDINE, en arabe Medinet el-Nabi (ville du Prophète), appelée Jathrippa par Ptolémée. une des deux villes saintes de l’Arabie, dans l’Hedjaz, à 412 kilom. N.-O. de La Mecque, par 250 20’ de la t. N. et 37<> 3’ de long. E. ; 18,000 hab. Ici comme à La Metjque l’industrie est nulle, et le commerce ne présente quelque activité qu’à l’époque de 1 kadj ou pèlerinage. Médine est située sur la limite du grand désert d’Arabie, au pied de la chaîne de montagnes qui traverse cette contrée du N. au S. en longeant le golfe Arabique ; les dernières ondulations de ces montagnes touchent à la ville du côté du N., et au S. le pays présente une plaine fertile, entrecoupée par un grand nombre de ruisseaux et couverte de jardins, de champs de blé et de plantations de palmiers. Elle est entourée d’une forte muraille de pierre de 12 à 13 mètres d’élévation, flanquée de trente tours et percée de trois portes. Les maisons sont en général bien bâties, mais la ville a un aspect triste et désolé. La rue principale conduit de la porte du Caire à la grande mosquée ; une autre rue considérable part de la mosquée et se termine à la porte de Sj’rie, mais beaucoup de maisons sont en ruine. L’absence de constructions monumentales est compensée par une grande quantité de jolies petites habitations entourées de jardins et de puits. Les faubourgs couvrent plus de terrain que la ville même, dont ils sont séparés du côté du midi par un étroit espace vague, qui va en s’éiargissant devant la porte du Caire, où il forme une grande place publique nommée Monaith : c’est le lieu de station des caravanes ; aussi est-il toujours encombré de chameaux et de Bédouins. Ces faubourgs sont entourés, au S. et à 10., par une muraille inférieure en hauteur et en force au mur de la ville même. Les habitations qui composent ces faubourgs sont la demeure des basses classes de la ville, des Bédouins qui sont devenus sédentaires, et de tous ceux qui se livrent à l’agriculture. Des nombreuses mosquées qu’on voyait autrefois dans ces faubourgs, il n’en reste plus que deux, la mosquée d’Ali, qui s’élève, dit-on, à un endroit où Mahomet faisait souvent sa prière, et la mosquée d’Omar. La seule construction un peu grandiose que renferment ces dépendances de Médine est le canal souterrain creusé auxvte siècle par le sultan Soliman II, pour amener à Médine dé l’eau potable provenant du village de Iioba, situé à environ 4 kilom. au S. de la ville.

Le plus beau joyau de Médine, qui met cette ville presque au même niveau que La Mecque, c’est la grande mosquée, El-Iiarum, c’est-a-dire l’inviolable, parce qu’aucun infidèle n’y peut entrer. Elle a été construite sur remplacement de la maison dans laquelle mourut Mahomet et qui renferme le tombuau du. Prophète. Elle est située vers l’extrémité orientale de la ville, et non vers le milieu, comme le disent quelques historiens et quelques géographes. Ses dimensions sont plus petites que celles de la grande mosquée de La Mecque, mais elle est construite sur le même pian, avec une cour intérieure, une colonnade extérieure et un édifice au centre. < Elle a, dit Burckhardt, 165 pas de long sur

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130 de large ; sa voûta, soutenue par 400 colonnes, est éclairée par 300 lampes qui brûlent jour et nuit. Le toit se compose de petits dômes blanchis à l’extérieur comme ceux de La Mecque ; les murs intérieurs sont également blanchis, à l’exception de celui du sud et d’une partie de l’angle sud-est, qui sont couverts de tables de marbre presque jusqu’au sommet. Cette partie de la mosquée est la plus sainte de l’édifice, parce que le tombeau de Mahomet s’y trouve ; là l’architecte a prodigué tous les ornements ; le pavé est composé de dalles de marbre, et celui qui est tout près du tombeau est une mosaïque d’un beau travail. Ce fameux tombeau, situé dans l’angle S.-E., est détaché de tous les côtés des murs de la mosquée. Sa clôture, qui le défend contre l’empressement des visiteurs, est formée d’un grillage de 1er peint en vert, qui s’élève aux deux tiers environ de la hauteur des colonnes. C’est au côté sud du tombeau, où le grillage est plaqué d’ar•gent, que les fidèles viennent faire leurs dévotions. On y arrive par quatre portes, dont une seule reste ouverte ; elle est gardée par des eunuques. On n’admet à franchir le grillage que les pachas, les chefs de pèlerinage et ceux qui ont le moyen de payer un. droit de 40 francs. Cependant il n’y a là de curieux que de belles tentures richement brodées, recouvrant un monument quadrangufaire en pierre noire, soutenu par deux colonnes, au milieu duquel se trouve le cercueil en marbre blanc contenant le corps de Mahomet encore parfaitement conservé, dit-on. La mosquée renferme en outre les tombeaux d’Abou-Bekr et d’Omar, ainsi que celui de Fatime. Complètement détruite par l’incendie en 1508, la mosquée de Médine fut rebâtie en 1514 par Kaïd-Beg, alors roi d’Égypte. Les musulmans ne regardent pas comme indispensable le pèlerinage à Médine ; mais ils ont cette ville en grande vénération.

Médine est désignée par les mahométans sous quatre-vingt-douze noms, qui tous servent à caractériser la sainteté de Mahomet.

On sait que Mahomet, fuyant ses ennemis qui le menaçaient de mort, se rendit à Médine, où il fut reçu en triomphe. Un des premiers soins du Prophète, dès qu’il eut établi sa puissance dans la ville, fut de bâtir une mosquée pour y faire la prière avec le peuple. Voulant donner l’exemple, il y travailla de ses propres mains, disant : « Quiconque travaillera à cotte maison bâtira pour la vie éternelle. » Elle n’était au reste qu’en brique et en bois de palmier. Il y construisit aussi pour lui une maison, et les compagnons de sa fuite firent de même. Ce fut à Médine que l’islamisme prit son premier accroissement.

MÉDINE, cercle du Sénégal, commandé par un petit fort, situe à 220 lieues de Saint-Louis, dans le territoire de Khasso, à proximité des mines d’or du Bambouk ; le poste et le village ont 300 habitants.

MED1NET-ABOU, village de l’Égypte moderne, dans la haute Égypte, province de Thèbes, à 48 kilom. N. d’Esnèh, près de la rive gauche du Nil, sur une partie de l’emplacement de l’ancienne Thèbes. Ce village, dont le nom est arabe, a remplacé une petite ville copte, dont les habitants se retirèrent à Esnèh à l’époque de la conquête musulmane. Les environs’ sont parsemés de débris et de ruines un milieu desquels, en 1S55, M. Greene a déblayé un magnifique palais, un colosse de Ramsès III, haut de 19 mètres, et découvert le calendrier égyptien, dont Champollion n’avait pu copier que les premières iignes. Le savant et laborieux M. Mariette a dirigé à son tour de sérieuses investigations sur les ruines de Medinet-Abou. V. Thèbes.

MEDINET EL-BALASAM, un des noms que les musulmans donnent à la ville de Jéricho.

MEDINET EL-FAYOUM, autrefois Crocodilopotis et Arsiiwé, ville de l’Égypte moderne, dans l’Égypte moyenne, ch.-l. de la province de Kayouin, près de l’ancien iae Mœris, sur le canal île Joseph, qui s’y divise en plusieurs branches, à 83 kilom. S.-O. du Caire ; 12,000 hab. Commerce actif. Fabriques de tapis, de toiles de lin, de tissus de coton, de châles et d’étoffes de laine ; distilleries d’eaude-vie très-renommées. L’extrémité septentrionale de cette ville s’appuie à des monticules formés de monceaux de décombres. Sous les Ptolémées, elle était la capitale de l’Arsinoïte.

MEDINET EL-NABI, nom arabe de Médine.

MED1NILLA (Balthazar-Elisio), poète espagnol, né à Tolède en 15S5, mort en 1617. A beaucoup d’érudition il joignait une grande pureté de style, et il fut un des meilleurs disciples de Lope de Vega, qui a déploré sa mat dans une touchante élégie. On a. de lui un poème en cinq chants intitulé : la Limpia ConcepcioTi de ta Virgen mtestra senora (Madrid, 1618, in-S°), et plusieurs pièces, dont l’une, regardée comme son chef-d’osuvre, est une Épître à Lope sur les agréments de ia campagne. Elle a été publiée dans le Parnaso espaûol.

MÉDINILLE s. f. (mé-di-ni-lle ; Il mil.). Bot. Genre de plantes, de la fouille des mêlastomaeées.

MEDIOBURGUM, nom latin de Middelbours.