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le diapason fût sensiblement abaissé ; car l’air est en mi mineur, et la contre-basse joue souvent le sol, sa note la plus grave. Nous signalerons encore l’air du cocher Ljibride : Srillant dans mon emploi, qui est un chefd’œuvre. Il se termine par des vocalises sur le mot gare, qui ne pouvaient être dites que par un chanteur habile. La scène du revenant montre toute la souplesse du génie de Philidor ; enfin un tutti plein de verve termine l’opéra, qui est des plus remarquables et aurait de nos jours un grand succès s’il était remonté avec soin. Le Maréchal ferrant eut plus de deux cents représentations, et plaça Philidor, un instant, sur la même ligne que les Monsigny et les Grétry, Un grand nombre de morceaux devinrent populaires. Sans l’impossibilité de les transcrire tous, nous avons choisi le vaudeville final, dont les paroles joyeuses et la mélodie pleine de rondeur sont passées à l’état de proverbe musical.

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DEUXIÈME COUPLET.

Pour vos époux, jeunes tendrons, Prenez toujours de bons lurons, Et fuyez les amants tranquilles. " Alertes sur tous les instants. Galants, sachez saisir le temps Pour triompher des moins dociles. Tôt, tôt, battez chaud, etc.

TROISIÈME COUPLET. Le mariage a ses douceurs. Lorsque l’amour blesse deux cœurs, L’hymen sans peine les assemble. Quand les époux sont bien unis. Tout va d’accord dans le logis ; On les entend chanter ensemble : Tôt, tôt, battez chaud, etc.

Maréchal ferrant (Lis), tableau de Ph. "Wou ■wermau, au musée de Dresde. Un cavalier arrêté devant la boutique d’un maréchal fait ferrer son cheval blanc. La composition est complétée par diverses autres figures, parmi lesquelles on remarque un jeune garçon avec une chèvre, devant un petit chariot où repose un enfant. Ce tableau, exécuté avec beaucoup de finesse, a été gravé par Moyreau. Ph. Wouverman a fait de nombreux tableaux, sur le même sujet. Smith en a catalogué et décrit vingt-quatre, dont plusieurs ont été gravés par Moyreau et d’autres par Picquenot, Duret, Vissoher, Beauinont, Chataigner, etc :

Des tableaux représentant des scènes analogues ont été peints aussi par Pieter Wou■werman (ancienne galerie Fesch et musée de Besançon), Nie. Berghem (gravé par J.-J.Leveau), P. van Blocmen (musée de Toulouse), J.-P. van Bredael (inusée de Dresde), Adrien van de Velde (musée de Rotterdam), les frères Le Nain (au Louvre, n» 375, un Maréchal dans sa forge, gravé par Levasseur et Claessens, et par Weisbroil), Bonnefond (Salon de 1822), Armand Leleux (Exposition universelle de 1855), Adolphe Leleux (un Maréchal ferrant en basse Bretagne, Salon de 1861), Meissonier (v. ci-après), James Walker (Salon de 1869), J. Veyrassat (Salon de 1872), etc. Une gravure sur le même sujet a été exécutée au xvna siècle, par A. Begeyo.

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Maréchal ferrant (le), tableau d’E. Meissonier. Le maréchal est occupé à ferrer le cheval blanc d’un voiturier ; un apprenti tient le pied de la bête. Entre temps, le voiturier cause avec une fille qui se montre à une fenêtre basse, dans le fond, où s’ouvre une porte par laquelle entre le soleil. Des volailles et un chien occupent le second plan.

Ce tableau, de dimensions très-restreintes, est peint avec une finesse extraordinaire. « C’est un petit chef-d’œuvre, a dit T. Gautier, où Meissonier a trouvé moyen de fondre ensemble Cuyp et Wouverman, • Il a été exposé au Salon de 1851 et a reparu à l’Exposition universelle de 1SG7. À cette dernière date, il appartenait à M. Bianchi.

Maréchaux (salles des). Treize salles du palais de Versailles, converti en musée par Louis-Philippe, sont consacrées à l’exposition permanente des portraits dés maréchaux de France. Ces chambres sont séparées (après la septième) par la galerie dite Louis XIII. Il n’a pas été possible, comme on le pense bien, de se procurer des portraits de tous les maréchaux depuis la création de cette dignité. C’est pourquoi des écussons portant le nom et les titres des absents remplacent leurs images introuvables. La galerie des Maréchaux contient impartialement la plupart des grands officiers revêtus de ce titre, qu’ils aient appartenu à l’ancien régime ou à l’Empire, ou aux gouvernements qui depuis se sont succédé en France. Commencée sous l.ouis-Philippe, cette galerie s’est enrichie depuis de nouvelles toiles qui, malheureusement, pour la plupart, sont d’une valeur médiocre.

Aux Tuileries, il existait avant l’incendie du palais, le 25 mai 1871, une salle dite des Maréchaux qui contenait les portraits des principaux maréchaux du premier Empire.

MARECHAL (Bernard), érudit français, né à Réthel en 1705, mort à Metz en 1770. Il devint prieur des bénédictins de l’abbaye de Beaulieu en Argonne en 1755. On lui doit un ouvrage plein de savantes recherches, intitulé Concordance des saints l’ères de l’Église, grecs et latins (Paris, 1739, 2 vol. iu-4<>).

MARÉCHAL (Pierre-Sylvain), littérateur et philosophe, né à Faris en 1750, mort en 1803. 11 se fit recevoir avocat au parlement ; mais une difficulté dans les organes de la parole lui interdisant toute espérance de succès au barreau, il quitta cette carrière et se livra entièrement à la littérature. Il débuta par quelques poésies pastorales assez heureuses, qui le firent nommer sous-bibliothécaire au collège Mazar’n. Cette position modeste, toutà fait en rapport avec ses goûts, le mit à même d’acquérir des connaissances aussi étendues que variées. Une mémoire extraordinaire secondait d’ailleurs ses facultés intellectuelles. En 1781, il publia quelques fragments d’un pofime moral sur Dieu ; c’est le même ouvrage qu’il réimprima plusieurs années après sous le titre de Lucrèce français. Imitateur quelquefois heureux du poète latin, il s’élève souvent, sinon à la hauteur de son modèle, au moins a une remarquable énergie de style et de pensée. Déjà on pouvait discerner dans ses écrits le germe des idées d’athéisme que plus tard il devait professer ouvertement. En 1784, il publia le Livre échappé au déluge, ou Psaumes nouvellement découverts, composés dans la langue primitive, par S. Ar. Lamech (anagramme des noms de 1 auteur). Cet ouvrage, qui n’était qu’une parodie audacieuse du style des prophètes, lui fit perdre sa place à la bibliothèque. Il travailla alors pour les libraires et fit paraître en 1788 VAlmanach des honnêtes gens, espèce de calendrier philosophique dans lequel il avait substitué aux noms des saints ceux des hommes et des femmes les plus célèbres des temps anciens et modernes. Par un rapprochement assez excentrique, le nom de Jésus-Christ se trouvait entre ceux d’Épicure et de Ninon. L’autorité donna elle-même une grande vogue à cet ouvrage en le faisant dénoncer au parlement par l’organe de l’avocat général Séguier. Il fut brûlé par la main du bourreau et son auteur fut décrété de prise de corps. Ce qui peint la justice de l’ancien régime, c’est que les amis de Maréchal, pour lui épargner une punition pire, firent solliciter contre lui une lettre de cachet, comptant le faire mettre à la Bastille. Mais soit erreur, soit malveillance, il fut jeté à Saint-Lazare, pri son infamante où l’on enferma aussi Beaumarchais. Ces indignes traitements n’étaient pas de nature à le réconcilier avec l’ordre de choses ancien. Aussi salua-t-il la Révolution avec enthousiasme, comme l’aurore d’une ère de justice et de liberté. Outre des brochures d’actualité, il écrivit un grand nombre d’articles dans les journaux patriotiques, notamment dans les dévolutions de Paris, ainsi que des chants, des vers, des pièces de théâtre, etc. Il avait été réintégré dans ses fonctions de bibliothécaire, mais sa santé, altérée par le travail et l’étude, ne lui permit pas de conserver cette place. Ami de Chaumette et des hommes les plus ardents de cette époque, il eut part au mouvement anticatholique et à l’établissement du culte de la Raison ; mais on ne peut lui reprocher d’ailleurs aucun excès révolutionnaire ; et souvent il usa de son influence et de ses relations pour sauver quelques malheureux. Les ennemis mêmes de ses idées lui ont rendu cette jus MARE

tice, que c’était un homme bon, affectueux et du caractère le plus honorable.

Sylvain Maréchal, auteur de bergeries gra. cieuses qu’il avait signées le Berger Sylvain, professait les idées les plus radicales en matière d’économie sociale, comme en politique et en philosophie. Une chose que les biographes ont généralement oubliée, c’est que, sous le Directoire, il joua un rôle fort actif dans la conspiration de Babeuf, qui, comme on le sait, avait le caractère communiste le plus prononcé. Il fit partie du Directoire secret et fut chargé de rédiger ce fameux Manifeste des égaux qui était le programme de la secte et de la révolution projetée. N’est-il pas piquant de voir un homme aussi paisible, un poète pastoral, lancé dans une telle aventure et dans une entreprise aussi audacieuse ? Toutefois, son nom n’ayant pas été cité dans l’instruction ni dans le procès de Vendôme, il échappa heureusement à toute poursuite. Depuis lors, il vécut fort retiré et assista du fond de sa retraite à la destruction de la République et au rétablissement du despotisme.

En 1797 et 1798, il avait publié son Code d’une société d’hommes sans Lieu, ses Pensées libres sur tes prêtres, ainsi que sa brochure Culte et loi des hommes sans Dieu. En 1800, il composa son fameux Dictionnaire des athées, sur l’invitation de son ami l’illustre Lalande, athée fervent, comme on le sait, et qui plus tard ajouta lui-même un supplément à l’ouvrage.

Dans son Dictionnaire, Sylvain Maréchal rangeait parmi les athées, par suite de déductions plus ou moins paradoxales, saint Jean Chrysostome, saint Augustin, fascal, Bossuet, Leibniz, etc.

Le gouvernement de Bonaparte interdit la circulation du livre, et les journaux n’eurent pas même la liberté d’en rendre compte. Ch. Pougens fut le seul qui osa en parler dans sa Bibliothèque française.

Sentant l’affaiblissement de ses forces, Sylvain Maréchal se retira à la campagne, à Montrouge, près Paris. Quelques amis, sa famille, et plusieurs femmes instruites composaient alors toute sa société. C’est à ce moment qu’il publia le spirituel badinage qu’on a réimprimé de nos jours : Projet de loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes (1801). C’est ua paradoxe amusant et ingénieux, que quelques pédants ont feint de prendre au sérieux. Une amie de l’auteur, Mme Gacon-Dufour, répondit a ce jeu d’esprit par une brochure spirituelle. Maréchal s’éteignit peu de temps après, emporté parla maladie de foie dont il souffrait depuis longtemps. Il était en quelque sorte le type de l’homme de lettres tel qu’on le comprenait au xviiio siècle. Extrêmement laborieux, il vit arriver la mort aveu la plus inaltérable tranquillité et sans interrompre ses travaux. La veille de son dernier jour, il dictait encore quelques poésies. Il était fort instruit, érudit même ; mais ses talents et son esprit étaient gâtés par une pointe d’excentricité, une veine paradoxale dont ses écrits portent assez l’empreinte.

Outre les ouvrages cités dans cette notice, on connaît encore de lui : Bergeries (1770) ; Bibliothèque des amants, odes erotiques (1777) ; l’Age d’or, contes pastoraux (17S2) ; Litanies sur ta Providence, avec un commentaire (1783) ; Dictionnaire d’amour, pur le berger Sylvain (178S) ; Dieu et les prêtres, fragment d’un poème philosophique (1790) ; Nouvelle légende dorée ou Dictionnaire des saints (1790) ; le Jugement dernier des rois, pièce qui eut un grand succès de circonstance en l’an II ; trois autres pièces mises en musique par Grétry ; la Rosière républicaine, ûenys le Tyran maître d’école, Diogùne et Alexandre ; un opéra en un acte, la b’èle de la liaison (1794) ; des Hymnes, stances et discours en l’honneur de ta Raison (1795) ; Histoire universelle en style lapidaire (1800) (c’était encore une de ses imaginations que les fastes des peuples ne doivent être qu’une suite d’inscriptions) ; divers précis historiques ainsi que d’autres écrits ; et enfin, Voyages de Pythagore en Égypte, dans la Cltaldée, dans l’Inde, en Crète et à Sparte (1799) ; c’est son ouvrage le plus important. On devine que c’est une fiction ingénieuse pour mettre en œuvre de savantes et curieuses recherches, à la manière du Jeune Anachai’sis. L’auteur a saisi l’occasion pour mettre au compte du philosophe grec une foule de maximes et d’idées philosophiques, politiques et sociales de la plus grande hardiesse.

Parmi ses écrits relatifs à la Révolution, ceux qui offrent le plus d’intérêt sont les suivants : Anecdotes peu connues sur les journées des 10 août, 2 et 3 septembre ; Tableau historique des événements révolutionnaires (1795) ; Almanach républicain (1793), etc.

MARÉCHAL (Charles -Laurent), peintre français, né à Metz en 1802. Ouvrier sellier dans sa première jeunesse, il devint peintre a force ne le vouloir. S’étant rendu à Paris, il parvint à se faire admettre dans l’atelier de Regnault, puis retourna dans sa ville natale (1S25), où il exposa en 1826 un Job, peinture énergique, mais incorrecte, qui commença sa réputation parmi ses compatriotes et lui valut une médaille d’argent de lre classe. Sentant lui-même que son instruction artistique était incomplète, il poursuivit avec une infatigable ardeur ses études, et lors du passage de Louis-Philippe à Metz, en 1831, il

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lui présenta un tableau de genre, la Prière qui lui valut des encouragements. Dès cette époque, M. Maréchal avait ouvert à Metz un atelier où il forma plusieurs élèves. Vers 1835, il commença à abandonner à peu près la peinture à l’huile pour s’adonner au pastel, genre dont le mode d’exécution plus rapide convenait mieux à la fougue de son tempérament. Les pastels qu’il envoya aux Salons de Paris attirèrent rapidement sur lui l’attention. Dans ce genre de peinture, il ne tarda pas à exceller. Il lui donna la puissance de la peinture à l’huile, une vigueur de ton et de coloris, un éclat et une fermeté qui le placèrent au premier rang. Vers la même époque, cet éminent artiste établit dans sa ville.natale une fabrique de vitraux peints qui prit une rapide extension. Bientôt il lut chargé de décorer de vitraux, admirablement exécutés, un grand nombre d’églises de France. Parmi les plus remarquables, nous citerons ceux qui ornent les églises Sainte-Clotilde, Saint-Vincent-de-Paul, Saint-Augustin, Sainte-Valère à Paris. les cathédrales de Metz, de Troyes, de Cambrai, • de Limoges, etc. Les vitraux qu’il envoya à l’Exposition de Londres, en 1851, lui valurent une médaille de l’o classe. Les deux grandes verrrières qui ornent les deux extrémités de la nef du palais de l’Industrie aux Champs-Élysées passent pour des œuvres hors ligne. M. Maréchal est aujourd’hui non-seulement le plus vigoureux de nos peintres de pastel, mais encore le premier de nos peintres sur verre, tant par 1 habileté de la composition des groupes que par la science profonde des effets de la couleur. Il a obtenu une 30 médaille en 1840, une 20 en 1841, une ira en 1842 et 1835. En outre, il a été créé chevalier de la Légion d’honneur en 1S46, officier en 1855, et a été élu membre correspondant de l’Académie des beaux-arts.

Parmi les œuvres de cet artiste nous citerons : les Lessiveuses, le Ravin, la Moisson (1835), peintures à l’huile ; les Saurs de misère, les Bûcherons hongrois, pastels (1S40) ; Petit gitano, Petit étudiant, Têtes d étude, pastels (1841) ; Masaccio enfant ; le Vieux Hoff de Pfeifer, peintures sur verre (1341) ; Loisir, les Adeptes, Détresse, pastels ; Apothéose de sainte Catherine, peinture sur verre (1842) ; la Grappe, pastel ; Hérodiade, peinture sur verre (1845) ; le Légiste, pastel ; Sainte Clolilde, Sainte Vatère, vitraux (1853) ; le Pâtre, l’Etudiant, Galilée à Vetlctri, pastel (1855) ; ce dernier tableau est un véritable chef-d’œuvre de style, d’élévation et de couleur ; Colomb ramené du nouveau monde (1S57), pastel d’une grande dimension. Depuis cette époque, M. Maréchal s’est à peu près exclusivement occupé de peinture sur verre.-Son fils et sou élève, Charles-Raphaël Maréchal > né à Metz en 1830, a commencé à se faire connaître en envoyant au Salon de 1853 de belles compositions au fusin, les jVntifragés. le Simoun, la Halte du soir, qui lui valurent une médaille de 2e classe. Il obtint cette même année un subside de l’État pour voyager eu Allemagne, eu Italie, eu Espagne, et depuis lors il a exécuté, entre autres œuvres, les cartons des peintures du grand salon au ministère d’État, dans le palais du nouveau Louvre.

MARÉCHAL, marquis de Biévre, personnage fameux dans les fastes du calembour. V. Biévre (marquis de).

MARÉCHAL (Mylord), maréchal héréditaire d’Écosse. V. ICeith (George).

MARÉCHALAT s. m. (ma-ré-cha-la — rad. maréchal). Dignité, charge de maréchal de France : Il est arrivé au marêchalat.

MARÉCHALE s. f. (ma-ré-cha-le — fem. de maréchal). Femme d’un maréchal de France : Afme (a maréchale.

— Corara. Poudre à la maréchale, Sorte de poudre à poudrer les cheveux : Les Anglais se saupoudraient la têie de poudre à la maréchal ! : et attachaient une bourse au collet de leur habit. (M. Aycard.)

— -Adj. Min. Houille maréchale, Houille grasse destinée aux forges, dans le bassin do la Ivoire.

Maréchale d’Ancre (la), drame en cinq actes, en prose, d’Alfred de Vigny (théâtre de l’Odéon, 25 juin 1831). Ce tut la tentative dramatique la plus sérieuse de l’auteur et il est certain qu’il y mit d’incontestables qualités. Toutefois G. Planche eut raison de dire que, par la nature de ses inspirations et surtout par ses habitudes de style, Vigny n’était pas appelé à écrire pour la scène. Inhabile à créer une action forte et une, il s’est efforcé d’entasser des faits et des situations ; mais il n’a réussi qu’à créer un mouvement artificiel, pénible et apprêté, qui n’a pas su faire vivre la pièce au delà d’une douzaine de représentations. Le sujet, qui est trop connu pour que nous nous y arrêtions, est la mort de Concino Concini, maréchal de France, favori do Louis XIII, et le supplice de Leonora Galigaï, sa femme, accusée de magie par les ennemis des Italiens. « Il y a dans ce drame une grunde multiplicité d’événements, dit M. Nettement (Histoire de la littérature française sous le gouvernement de Juillet), mais peu d’action proprement dite ; on marche beaucoup dans la pièce, sans qu’elle ’marche. C’est lu son défaut. » Alfred de Vigny a cru rendre sa fable plus attachante en modifiant l’histoire ; il