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grand mal dont elle souffre encore aujourd’hui et dont elle souffrira sans doute encore longtemps.




M. Brentano ne veut absolument pas que le roi de France ait été un despote. Il cite ce mot de Louis XV : « Si j’étais lieutenant de police, j’interdirais les cabriolets ». D’autre part, il rappelle que ce roi ayant eu la fantaisie de s’intéresser aux affaires étrangères, recourut aux ruses d’une diplomatie secrète. Et ce serait un despote, ce roi-là ! Mais voici qui est convaincant et décisif ; Mercy-Argenteau écrit à Kaunitz : « Ce qui est une absurdité à dire, et qui cependant n’est qu’une trop grande vérité, c’est que le roi a très peu de crédit dans les affaires de l’État. » Ainsi un mot spirituel de Louis XV, et les caractères et défauts particuliers de ce prince et de son successeur Louis XVI servent à démontrer que le roi ne peut rien dans le royaume.