purement polémique. Les considérations théologiques et sociales ne tiennent plus qu’une place restreinte dans les livres d’Alonzo de Spina[1], de Pierre de Lancre[2] surtout et de Francisco de Torrejoncillo[3]. Le pamphlet de ce dernier, La Sentinelle contre les Juifs, est surtout curieux. Écrit au commencement du dix-septième siècle, en Espagne, il était dirigé contre les Marranes, lesquels, disait-on, envahissaient toutes les fonctions civiles et religieuses. Il était divisé en quatorze livres et démontrait que les Juifs sont présomptueux et menteurs, qu’ils ont toujours été traîtres, qu’on les a méprisés et abattus, que ceux qui les favorisent finissent mal, qu’on ne doit croire ni à eux, ni à leurs œuvres, qu’ils sont remuants, vaniteux, séditieux, que l’Église ne les garde que pour leur permettre d’engendrer l’antechrist, leur messie, qui sera vaincu, pour permettre à Israël de reconnaître son erreur. Toutefois on peut considérer Francisco de Torrejoncillo comme aimable, si on compare son libelle à un singulier petit opuscule de la même époque qui s’appelle le Livre de l’Alboraïque[4]. L’Alboraïque était la monture de Mahomet, bête étrange, qui n’était ni cheval,