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TÊTES ET FIGURES

divines après avoir répondu avec effusion aux témoignages d’affection de sa famille, et cédé sa place au bonhomme Noël, le père se retire, l’âme rassérénée comme celle d’un pénitent qui vient de recevoir l’absolution, et, dans son for intérieur, se sent plus grand et meilleur.

« Le Jour de l’an, » malgré le vague, l’imprécision de l’expression, n’en est pas moins devenu, avec l’usage, depuis un temps immémorial, un terme concret. Il est la désignation universellement reçue du premier jour de l’année… Mais ce terme concret a une portée plus étendue, plus qu’ordinaire, au double point de vue social et moral, portée qui dépasse de beaucoup le cercle familial.

Les petiots, fillettes et garçonnets, ont bien reçu force étrennes, mais l’ancienne tradition des cadeaux à cette époque fleurit toujours entre gens de tout âge, jeunes et vieux. Les uns en donnent, d’autres en reçoivent ; rares sont ceux qui n’en reçoivent et n’en donnent pas. Ce sont là des témoignages de bon vouloir, de sympathie, de gratitude ou d’affection. Les cadeaux sont de précieux agents du pacifisme dans la société.

Le jour de l’an met l’humanité entière en présence d’un sphynx, cet animal mystérieux